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The Bad Plus: de rock et de jazz et d’éclectisme

Le trio, réputé pour ses reprises, a surtout cette fois revisité son répertoire.
Frédérique Ménard-Aubin

Depuis une quinzaine d'années, le groupe de Minneapolis construit des ponts entre la rive du jazz et celle du rock. Au Gesù, jeudi soir, le trio a toutefois favorisé le jazz et l'éclectisme, sans aucun doute.

Formé du pianiste Ethan Iverson, du contrebassiste Reid Anderson et du batteur David King,The Bad Plus est réputé pour ses prestations live et ses reprises de morceaux appartenant aux grands de la musique populaire comme Black Sabbath, Nirvana, Johnny Cash, Prince et bien d'autres.

Or, cette fois, le trio a offert une formule consacrée surtout à ses propres compositionsdurant ce concert d'environ 80 minutes. Les gars ont donc fait dans l'éclectique plutôt que dans les réinterprétations de succès appartenant à autrui.Tant mieux.

Après un jeu solo vigoureux d'Anderson qui a claqué les cordes de son instrument en ouverture de spectacle (une version de Law Years, d'Ornette Coleman?), ses deux autres comparses ont poursuivi avec lui le morceau «Let Our Garden Grow» (de l'albumSuspucious Activity?— paru en 2005).Honnête comme entrée en matière.

Frédérique Ménard-Aubin

Ensuite, signature beaucoup plus rock avec une autre composition originale intitulée «Wolf Out» (de l'albumMade Possible sorti en 2012). Un motif produit par le pianiste était très en avant-plan. Le jeu du batteur, quant à lui, était moins «déconstruit» que durant la précédente offrande. Ici, les sonorités rock ont bien émergé de la matière jazz. Superbe.

Outre les morceaux de leur répertoire, dont quelques pièces qui constituent leur dernier album It's Hard, les trois comparses ont joué quelques chansons connues du grand public, dont Time After Time, de Cindy Lauper. Il faut dire que cette relecture est aussi sur leur plus récent disque. Dans la version jouée jeudi, on a pu constater que les musiciens ont passablement remodelé la forme de la chanson. Cela dit, on reconnaissait sans mal la mélodie au piano.

Par la suite, on a entenduThe Empire StrikesBackwards, pièce originale du groupe dans laquelle on a pu apprécier l'emploi d'un bracelet de petits ossements, en finale : le bruit pouvaitévoquer des gouttes de pluie qui frappent le sol. Qui sait?

À Neptune (The Planet), le piano était responsable de la moitié de cette introspective ambiance, à la limite du contemplatif. D'une main, Iverson rendait un joli tintement tandis que de l'autre, il livrait le thème de la chanson.

À Do YourSums/Die Like a Dog/Play for Home, notre journaliste a dû quitter les lieuxnon pas parce que le travail de The Bad Plus était décevant, loin de là –,mais parce qu'il devait s'aventurer vers d'autres contrées musicales, dont l'historique rendez-vous donné par les trois Québécois du groupe UZEB, à la Place des Arts.

Soulignons que The Bad Plus proposera deux autres concerts au Gesù: l'un avec RudreshMahanthappa, vendredi, 30 juin, et un autre avec Kurt Rosenwinkel, le lendemain.

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