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Red Hot Chili Peppers au Centre Bell: sagement rock (PHOTOS)

Red Hot Chili Peppers au Centre Bell: sagement rock
David Kirouac

Moins d’un an après leur passage au dernier festival Osheaga, les troupes de Red Hot Chili Peppers étaient de retour à Montréal mardi, cette fois au Centre Bell.

Selon l’itinéraire d’abord prévu au début de la tournée The Getaway, les Red Hot auraient aussi dû converger au Centre Vidéotron deux jours plus tôt, le 18 juin. Apparemment, un conflit d’horaire aurait empêché la bande de se pointer à l’amphithéâtre de Québec, mais plusieurs observateurs ont vu dans ce prétexte une façon de camoufler le fait que le deuxième arrêt des renommés artistes dans la Vieille Capitale, à peine 11 mois après leur saut au Festival d’été de Québec, en juillet 2016, n’avait pas suscité la popularité escomptée.

Red Hot Chili Peppers au Centre Bell

Mais, à Montréal, ils étaient bel et bien là, hier, en chair et en rock. Les amateurs de musique lourde commerciale étaient probablement contents d’y être, même si la foule de 14 562 personnes – d’un éventail d’âges aussi large que le nombre d’années de carrière de la formation californienne – s’est tenue plutôt sage pendant l’heure trente et des poussières de prestation, laquelle a débuté à 21h15 tapantes.

Michael «Flea» Balzary, Anthony Kiedis, Chad Smith et Josh Klinghoffer, eux, ont semblé s’en donner à cœur joie derrière leurs instruments, multipliant les longs jams et les riffsinterminables, comme s’ils étaient encore les musiciens les plus adulés de l’heure. Chose certaine, ils semblent encore bien s’amuser, même s’ils accusent presque tous la cinquantaine, excepté le guitariste Klinghoffer, tout juste âgé de 37 ans.

Vive Californication!

Parmi les montées de décibels à retenir dans l’assistance, l’entrée en matière de Californication, pièce-titre d’un des albums-phares des Red Hot Chili Peppers, datant de 1999, a été enlevante. On s’y attendait, la foule a entonné bruyamment les «Dream of Californication» du refrain.

Sinon, Snow (Hey Oh), extraite de Stadium Arcadium (2006), en début de session, a joyeusement rallié les spectateurs, collaboratifs sur les couplets entraînants et son irrésistible leitmotiv, «hey oh».

La fin de parcours a été marquée par une By The Way (2002) plus que bien reçue et acclamée, qui a été suivie de stridents hurlements réclamant encore une dose de Red Hot Chili Peppers.

Au rappel immédiatement subséquent, le batteur Chad Smith s’est épivardé quelques minutes sur ses tambours et cymbales ; c’est ce moment qu’ont choisi les gradins pour se déchaîner telle une tornade à haut volume, provoquant l’instant le plus survolté de la soirée. On a senti que la récente Goodbye Angels (The Getaway, 2016) n’était pas à la hauteur des attentes, mais nos hommes se sont rapidement rachetés au son de la mythique Give It Away, véritable classique, qui a toutefois reçu moins d’attention et d’égards qu’on ne l’aurait cru.

C’est principalement le matériel récent des Red Hot Chili Peppers, celui des 15 dernières années, qui a constitué le fondement de ce concert plutôt linéaire, poli, qu’on qualifiera de sans histoire et de sans grand éclat. La dernière escale du groupe dans la métropole était-elle encore trop fraîche? On anticipait davantage de flammèches.

Les purs et durs ont néanmoins été gratifiés de quelques morceaux des belles années des Red Hot Chili Peppers, à la Suck my Kiss (tirée de Blood Sugar Sex Magik, 1991) ou Soul to Squeeze, due à la même période. Entre-temps, on s’est baladés entre les pistes de By the Way(Don’t Forget Me), Stadium Arcadium (Tell Me Baby) et du dernier-né The Getaway (Dark Necessities, Go Robot, Sick Love).

Avec Moment Factory

Visuellement, les Québécois avaient de quoi se permettre un brin de chauvinisme mardi, puisque c’est la firme d’ici Moment Factory, désormais habituée de collaborer avec les grands de ce monde, qui a conçu l’habillage visuel du spectacle que les Red Hot promènent depuis septembre dernier.

D’après leur site web, les créateurs d’effets spéciaux ont construit pour le périple The Getawayune «installation «kinetic» de lumière, composée de plus de mille «nanowinch» et luminaires LED connectés», changeant de couleur au gré de l’action. Concrètement, de loin, la structure sans cesse mouvante ressemblait à un plafond de lanternes (ou un tapis de clous!) qui montait, descendait, se divisait, tournoyait et créait différentes formes dans l’air. C’était majestueux et, sans aucun doute, l’un des éléments les plus éblouissants de cet événement scénique. En repensant à ce soir de juin 2017, on risque d’ailleurs de se souvenir davantage de l’exploit de Moment Factory que de celui des têtes d’affiche en vedette.

Le reste de la mise en scène encadrant les Red Hot Chili Peppers était basée sur des projections vidéo stylées et beaucoup de retransmissions sur écran géant des faits et gestes des membres du groupe. Les bons vieux Red Hot Chili Peppers ne sont peut-être plus les jeunes loups fringants d’antan, mais ils savent toujours se mettre en valeur.

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