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Rose-Aimée Automne T. Morin: touche-à-tout, tout partout

Rose-Aimée Automne T. Morin: touche-à-tout, tout partout
Radio-Canada

ALT (VRAK), Esprit critique et La vie n’est pas qu’un magazine (ARTV), On dira ce qu’on voudra (Radio-Canada Première) : Rose-Aimée Automne T.Morin s’est exprimée sur beaucoup de tribunes, dans la dernière année.

À temps plein, elle est aussi l’une des âmes du projet Urbania, en tant que rédactrice en chef du magazine qui paraît deux fois l’an, blogueuse sur le portail web du même nom et animatrice de la série documentaire multiplateformes déployée sur toutes les branches de Radio-Canada.

«Je pense qu’il y a une parentalité dans le ton, dans ce que j’aime consommer, écrire et envoyer comme message, et dans ce qu’Urbania fait depuis 15 ans, c’est-à-dire rendre l’ordinaire extraordinaire et se mettre les deux pieds dedans, réfléchit la jeune femme de 29 ans. C’est le fun de faire du journalisme incarné et d’aller sur le terrain, sans juger. Dans la série, on a réussi à rester intègres à nos valeurs, à ne pas être dans le jugement. On a pris le métro, on a observé, on a vu ce qui se passe dans notre monde.»

Accès rares

L’incarnation documentaire d’Urbania s’articule autour de quatre grands thèmes : les nouveaux riches, l’armée, la rupture et le nouveau féminisme. On décortique chacun de ces sujets en long, en large et en profondeur, à travers divers aspects, dans des épisodes télévisés d’une heure, puis dans des web-documentaires et des baladodiffusions répertoriées sur Première Plus, histoire de rejoindre tous les publics, via les médiums qui leur conviennent.

Dans Urbania, Rose-Aimée Automne T. Morin tend son micro à des gens qui n’auraient peut-être jamais pu prendre la parole autrement. Ils sont une soixantaine d’interviewés au total, chacun ayant son récit unique à raconter, et ont été dénichés par «des recherchistes vraiment incroyables», insiste Rose-Aimée, qui martèle n’être «pas digne» de l’équipe qui l’a accompagnée dans cette aventure.

«J’ai pas mal trippé à faire ce projet-là, s’enflamme-t-elle. Aller sur le terrain et rencontrer des personnages qui ont rarement la lumière sur eux, c’est un privilège sans nom. J’espère juste être à la hauteur des talents qui sont derrière ce show-là, les réalisateurs comme les recherchistes.»

«On a eu la chance de travailler avec des institutions qui ont accepté de nous ouvrir leurs portes, poursuit la communicatrice. On a été extrêmement étonnés de l’accès que l’Armée canadienne nous a donné. On est la première équipe télé à avoir pu filmer la formation des élèves officiers, quand ils sont envoyés deux jours dans l’hiver, à -25 degrés, en mode survie. Ils se font alors faussement attaquer, on veut les «casser» psychologiquement et physiquement, parce que ça fait partie de leur formation, et nous, on est les premiers à pouvoir montrer ça au public. Mais c’est parce que les institutions nous ont fait confiance et ont accepté de nous laisser entrer avec nos caméras, sans nous imposer de censure. On a été vraiment chanceux.»

Des hobbys luxueux

Originaire de Farnham, en Montérégie – son accent de l’endroit lui a joué des tours pendant l’enregistrement de certaines narrations d’Urbania, tant et si bien qu’on lui a assigné une coach de diction –, Rose-Aimée Automne T.Morin n’a eu personne à convaincre de la pertinence et de l’acuité de sa plume pour joindre le panel souvent viral de collaborateurs de la mouture écrite d’Urbania. Au contraire, l’opportunité s’est offerte à elle par un heureux concours de circonstances.

Elle a d’abord œuvré dans le milieu de la télévision, en 2011, en tant que recherchiste à Fidèles au poste, à TVA, et à Bazzo.tv, à Télé-Québec. C’est sur le plateau de cette dernière émission qu’elle a rencontré Philippe Lamarre, président-fondateur de la marque Urbania. Celui-ci était passé à la table ronde de Bazzo.tv pour participer à une discussion sur l’avenir de la télévision. Lamarre a rapidement remarqué le flair et l’audace de la jeune recherchiste qui l’avait invité.

«On s’est vraiment bien entendus. Tout de suite, il m’a offert un petit contrat pour Urbania. Et petit contrat est devenu pas mal plus grand avec le temps», résume Rose-Aimée.

Rapidement, d’autres avenues se sont ouvertes devant elle. Elle a été invitée à auditionner pour ALT après que ses écrits aient été remarqués. À Esprit critique, elle devait d’abord être recherchiste de la première saison, un engagement qu’elle a dû décliner en raison de son nouveau mandat chez Urbania, mais les animateurs Marc Cassivi et Rebecca Makonnen l’ont invitée à devenir chroniqueuse au cours de la deuxième année.

«Au départ, j’ai fait un bac par cumul en création littéraire, anglais et communication, à l’UQÀM, parce que je ne savais pas ce que je voulais faire. Et on peut constater, à mon chemin, que je n’ai pas encore l’air de le savoir. (rires) Je touche un peu à tout, pour l’instant. On verra.

J’aime le fait que tous les projets auxquels je prends part me permettent d’avoir ma parole à moi, et ça me fait plaisir. Je n’ai pas à camoufler qui je suis et ce que je pense. C’est un grand luxe, ce sont des hobbys très luxueux. Je suis privilégiée.»

Rose-Aimée Automne T. Morin ne s’attribue pas le titre d’animatrice et n’aurait aucun complexe, jure-t-elle, à retourner à la profession de recherchiste si le boulot venait à manquer devant la caméra ou dans les bureaux d’Urbania.

«Je suis juste quelqu’un qui aime jaser avec le monde, avance-t-elle. Et je peux le faire de beaucoup de façons chez Urbania. Donc, je m’y plais énormément! Chez Urbania, on a envie de donner la voix aux gens de ma génération, de les intéresser à ce qui se passe, et je trouve que c’est un chouette privilège de travailler pour une boîte qui a mon monde à cœur. Sur Urbania.ca, il y a une diversité de voix qui est importante et, dans le magazine, ça fait 15 ans qu’on donne une tribune à un paquet de créateurs, auteurs, illustrateurs et photographes. On voulait conserver cet esprit dans la version multiplateformes.»

Sympathique et, surtout, habituée, Rose-Aimée Automne T.Morin ne s’offusque pas lorsqu’on lui parle de son nom, aussi long que distinguable entre mille. Curieux d’en connaître plus sur le choix de ses parents? Voici l’anecdote.

«Rose Aimée Automne, c’est mon prénom. Sur certaines cartes, il y a Automne, sur d’autres cartes, non. Ça laisse lieu à interprétation. Le T. Morin est toujours là. Sur ma carte d’assurance maladie, c’est écrit «T. Mor.» Et ça me fait rire à chaque fois (rires) Dans mon chiffre d’assurance maladie, il y a «T. Mor». C’est jojo (rires). Mes parents voulaient m’appeler seulement Automne, mais mes grands-parents trouvaient que c’était un peu excentrique. Alors ils ont choisi Rose-Aimée Automne, en se disant que le Automne allait sûrement prendre le bord. Et c’est vrai. Mais quand j’ai commencé à écrire sur Urbania, je l’ai revendiqué, et depuis, je le garde! Tant qu’à être de la génération des deux noms de famille, pourquoi ne pas en avoir un tronqué et trois prénoms. C’est all in! Des Rose-Aimée Automne T. Morin, il n’y en a pas deux!»

Tout le contenu de la série Urbania peut être vu ou revu sur le web, et la portion télévisée sera relayée par Radio-Canada à compter du 21 juillet.

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