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FrancoFolies: prometteuse Andréanne A.Malette (PHOTOS)

FrancoFolies: prometteuse Andréanne A.Malette
Frédérique Ménard-Aubin

Sur une scène, la toute menue Andréanne A.Malette en mène large. Elle est certes un peu réservée et paraît un brin timide lorsqu’elle s’adresse à la foule, mais son talent d’auteure-compositrice saute au visage et frappe avec l’aplomb d’une tonne de briques.

Et, derrière sa guitare, la Granbyenne a fière allure. Sa prestance, sa force de caractère irradient au loin. Elle n’a pas encore 30 ans, mais on devine que son pied est pesant lorsqu’elle le pose par terre. Productrice de son projet musical et de sa tournée Feu de camp, qu’elle promène en plein air l’été, et même, maintenant, productrice pour d’autres artistes (https://quebec.huffingtonpost.ca/2017/03/27/andreanne-a-malette-artiste-entrepreneure_n_15641844.html), Andréanne A.Malette, à l’instar de sa collègue Sophie Pelletier (https://quebec.huffingtonpost.ca/2017/06/10/sophie-pelletier-la-force-tranquille-_n_17033614.html), fonce dans le tas avec l’assurance et la détermination des vieux pros et bâtit sa carrière une brique à la fois. Elle commence d’ailleurs à en récolter les fruits, le succès de sa nouvelle chanson, Fou, laissant présager pour elle un destin doré.

Andréanne A.Malette aux FrancoFolies

On s’en réjouit, sa prestation sur l’espace Ford des FrancoFolies de Montréal, sis au coin des rues Sainte-Catherine et Jeanne-Mance, lundi, a attiré une quantité plus que respectable de curieux, venus expressément pour entendre l’ex-candidate de Star Académie (édition 2012) ou passant par là par hasard et ayant été happés par ses mélodies entraînantes, jamais mélancoliques, ses vers riches ou son énergie entremêlant début d’expérience et fougue des jeunes années. L’assistance n’a de fait cessé de grossir pendant l’heure où la voix de la blonde artiste a résonné dans le Quartier des Spectacles, entre 20h et 21h.

Déceptions et espoir

Sur son album Bohèmes, lancé au début 2014 et qui constituait la matière première de son passage aux FrancoFolies, Andréanne A. Malette chante admirablement bien les déceptions amoureuses et les difficultés de la vie tout court, mais aussi l’espoir. «Sois confiant que l’hiver amènera le printemps», scande-t-elle dans l’un de ses textes. Une phrase à l’image de son œuvre, qui n’en est, on le pressent bien, qu’à ses premiers balbutiements.

Les chansons Ma guerre contre toi, Descente libre et Mes habitudes traitent toutes de sujets sérieux, de relations déchues ou d’épreuves à surmonter, mais jamais le mini-concert de lundi n’a respiré la tristesse, bien au contraire. Andréanne A.Malette s’est même permis de faire applaudir «les femmes», puis «Les cons», pour introduire la pièce du même titre. Attachante même si elle parle peu, elle n’a pas froid aux yeux.

«On t’aime!», lui ont scandé quelques spectateurs, auxquels elle fut gênée de répondre.

Le jeu des comparaisons est un peu facile, mais lorsqu’Andréanne revisite L’amour qu’il nous reste, de Francine Raymond, on ne peut s’empêcher de déceler une parenté entre les deux chanteuses. On lui trouve aussi des ressemblances avec Lynda Lemay. Mais Andréanne A.Malette trace un sillon qui lui appartient et, bientôt, c’est à elle qu’on comparera les visages émergents. L’étiquette Star Académie serait en outre bien loin derrière elle s’il ne s’agissait pas là d’une référence incontournable pour la décrire.

Plus tard, Andréanne a offert un morceau d’Okoumé, Dis-moi pas ça, qui, affirme-t-elle, fait toujours un tabac dans ses tours de chant au coin du feu. Elle aurait difficilement pu passer à côté de L’autre rive et ses «p’tits gars, pieds dans la Yamaska», qui l’a démarquée au concours de TVA, il y a cinq ans, et qui a fait office d’indicatif musical au téléroman Yamaska.

Elle a aussi tendu le micro à son guitariste et ami Antoine Lachance - autre perle dont il faut à tout prix découvrir les capacités d’auteur-compositeur – pour entonner avec lui Une belle toune,l’un des morceaux de son disque, Cimetière d’avions, paru l’an dernier.

Une plaque en cadeau

Andréanne A.Malette planche actuellement sur son deuxième album, sur lequel on devrait pouvoir mettre la main quelque part à l’automne. Elle en a proposé deux échantillons lundi :Ici et ailleurs, une création qui devrait être son prochain extrait radio, et la craquante ritournelle Fou, laquelle, sous des dehors pimpants, légers et estivaux, traite d’une thématique sérieuse et actuelle, la maladie mentale.

Fou est de toutes les ondes présentement, il faut définitivement se tenir loin des antennes commerciales pour ne pas l’avoir entendue au moins une fois. Juste avant qu’elle ne la propulse en finale, un représentant de la SOCAN, Guillaume Moffet, a fait irruption près d’Andréanne pour lui remettre une plaque soulignant la première place de Fou au palmarès Top 100 BDS Francophone. Difficile de trouver meilleur contexte que les FrancoFolies, à l’extérieur, dans une température idéale, pour recevoir pareil honneur!

«Un numéro 1 pour une femme qui fait tout ça de façon indépendante, ça n’arrive presque jamais», a souligné Guillaume Moffett en remettant la distinction à la principale intéressée. Voilà qui en dit long sur l’horizon qui se profile devant Andréanne A.Malette.

Les 29e FrancoFolies de Montréal se poursuivent jusqu’au 18 juin.

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