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Un front commun antipauvreté réclame une prestation pour enfants bonifiée

Un front commun antipauvreté réclame une prestation pour enfants bonifiée
2 years baby girl chooses clothes at fashionable shop
JackF via Getty Images
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Une coalition nationale de lutte contre la pauvreté exhorte le gouvernement de Justin Trudeau à bonifier ses prestations pour enfants dans l'espoir de réduire de moitié le taux de pauvreté chez les jeunes Canadiens d'ici 2020.

Ce front commun souhaite qu'Ottawa révise les conditions d'admissibilité à l'Allocation canadienne pour enfants (ACE) de sorte que les ménages à faible revenu puissent empocher des versements plus importants et que la prestation soit indexée au coût de la vie, rétroactivement à sa mise en place en juillet dernier.

Le groupe Campaign 2000 a pour objectif de couper de moitié le taux de pauvreté chez les enfants canadiens d'ici trois ans, selon le document déposé par la coalition dans le cadre des consultations sur la stratégie fédérale de réduction de la pauvreté.

Sa coordonnatrice nationale, Anita Khanna, souhaite également que le gouvernement envisage de bonifier ses prestations d'assurance-emploi, notamment pour les nouveaux parents, et d'élargir ses programmes de formation à l'emploi.

De telles mesures renforceraient le filet social et aideraient ainsi plus de gens à sortir de la pauvreté et à faire rouler l'économie, a fait valoir Mme Khanna, en entrevue avec La Presse canadienne.

Anita Khanna juge l'ACE incarne une "pierre angulaire" tant pour son organisation que pour le gouvernement libéral.

"Toute période que des enfants passent dans la pauvreté est trop longue. Ça a des répercussions tout au long du cycle de vie", expose-t-elle.

Ottawa consacre une enveloppe de quelque 23 millions $ à cette allocation, qu'il présente comme un outil clé dans la lutte contre la pauvreté chez les enfants.

Une famille moyenne reçoit annuellement environ 2 300 $ de plus qu'avant que l'ACE remplace divers crédits d'impôt et prestations pour enfants, avancent les libéraux.

Le Directeur parlementaire du budget a toutefois signalé qu'à l'avenir, moins de familles y seront admissibles si la mesure n'est pas indexée à l'inflation pour s'assurer que sa valeur ne s'effrite pas avec le temps.

Les calculs internes du gouvernement indiquent que le taux de pauvreté chez les enfants au Canada s'abaissera entre 11,7 et 13 pour cent cette année. Ces prévisions se basent sur la mesure de faible revenu, qui se situe à moins de la moitié de la médiane des revenus par ménage. Cette mesure est employée à des fins de comparaisons internationales.

Concrètement, 213 000 enfants de moins se trouveraient dans la pauvreté par rapport à 2013, selon une note interne à l'intention du ministre du Développement social, Jean-Yves Duclos. Ce document, qui date de novembre, a été obtenu par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Or, en se basant plutôt sur les seuils de faible revenu, ces prévisions se situent en deçà des 300 000 enfants pauvres en moins qu'avait promis le gouvernement de Justin Trudeau _ ce qui est normal selon la note interne destinée au ministre Duclos, car les seuils de faible revenu évaluent la pauvreté relativement au reste de la population.

"Non seulement l'ACE augmente le revenu des familles à faible revenu, elle augmente également le revenu par ménage médian à partir duquel la mesure des seuils de faible revenu est établie", est-il précisé.

L'impact véritable de l'ACE ne sera connu qu'en 2019, l'année où seront rendues disponibles les données officielles et où sont prévues les prochaines élections fédérales.

Campaign 2000 exhorte par ailleurs le gouvernement à réviser ses exigences d'admissibilité pour que le statut d'immigration ne consiste plus en un obstacle à l'octroi de l'allocation mensuelle. Les résidants permanents et temporaires qui sont établis en sol canadien depuis au moins 18 mois peuvent toucher ce paiement, mais ce n'est pas le cas de certains conjoints parrainés.

"Si le principe est que l'argent devrait aller aux enfants qui en ont besoin, certains s'en voient privés de manière arbitraire à cause du statut de leurs parents", a dénoncé Mme Khanna, qui soulève une absence de logique dans les critères actuels de l'ACE.

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