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Inondations au Québec: les sinistrés ne sont pas au bout de leurs peines

Inondations au Québec: les sinistrés ne sont pas au bout de leurs peines
A man places sandbags outside a home in a flooded residential area in Gatineau, Quebec, Canada, May 7, 2017. REUTERS/Chris Wattie
Chris Wattie / Reuters
A man places sandbags outside a home in a flooded residential area in Gatineau, Quebec, Canada, May 7, 2017. REUTERS/Chris Wattie

Même si les rivières sont revenues dans leur lit dans plusieurs régions du Québec, certains experts suggèrent que les inondations historiques de cette année pourraient amener d'autres problèmes aux sinistrés dans les mois et les années à venir, liés notamment à la présence d'insectes ou de petites bêtes.

Pour le moment, l'accumulation d'eau a mené à la création de véritables piscines d'eau stagnante qui pourraient être un terreau fertile pour les moustiques.

Paul Maloney, un entomologiste basé dans l'ouest de Montréal, l'une des régions affectées par le sinistre, dit s'attendre à une multiplication exponentielle des moustiques.

M. Maloney explique ce phénomène par le fait que les bassins sont restés pleins avec des sols saturés et des précipitations répétées. Les nombreux oeufs dormants des récents printemps plus secs pourraient aussi éclore, alors que les larves auront survécu à l'âge adulte.

Certains de ces oeufs pourraient avoir sept ou huit ans, et attendent d'éclore dans les meilleures conditions, selon M. Maloney.

En plus des moustiques, les propriétaires de ces maisons pourraient devoir gérer la présence de plusieurs autres bestioles, selon Martin Hardy, un entomologiste chez Orkin Canada.

Au sommet des crues, plus de 5700 résidences ont été affectées et plus de 4000 personnes ont été forcées d'évacuer leur maison entre le mois d'avril et mai.

Les maisons inondées pourraient avoir accumulé de la moisissure, qui, en plus de ses impacts sur la santé humaine, pourrait attirer d'autres parasites, dont les mouches, selon M. Hardy.

Les arbres brisés, les débris et le bois humidifiés à long terme par l'eau constituent aussi un bon habitat pour les cloportes et les fourmis charpentières.

Les fourmis charpentières représentent un héritage de longue date dans les communautés de la rivière Richelieu et du lac Champlain qui ont été affectées par des inondations en 2011.

"Au Québec, les fourmis charpentières sont extrêmement présentes. Même dans certaines zones urbaines, nous les voyons beaucoup, ce n'est pas juste un phénomène rural", a expliqué M. Hardy.

"Malheureusement, un problème comme ça peut rester pendant des années. La température froide ne suffit pas à les éloigner."

Les petites bêtes déplacées, dont les ratons laveurs, les rats, les souris et les marmottes, pourraient aussi se montrer le bout du nez pour chercher de la nourriture et un abri, a ajouté M. Hardy.

Les petites fissures dans les maisons ne sont pas toujours réparées rapidement, mais elles constituent une ouverture pour les rongeurs alors que le temps froid s'amène.

D'autres régions du Canada affectées par les crues, dont l'Ontario et la Colombie-Britannique, font face à des problèmes similaires.

"Ce sont pas mal les mêmes problèmes ailleurs. La seule chose qui est différente, c'est le type d'espèces dont nous parlons", a indiqué M. Hardy, ajoutant que d'autres parasites étaient bien établis ailleurs au pays.

Pour s'attaquer au problème, il faut nettoyer les propriétés, se débarrasser de l'eau stagnante, fixer les fondations, s'occuper d'assécher les parties de la maison exposées à l'eau, et remplacer tout le bois qui aurait été exposé à l'eau.

Scott Pemberton, un naturaliste de l'Arboretum Morgan, estime que les résidants devraient se renseigner sur les différentes espèces et les façons de s'en débarrasser.

"Pour cette année où nous avons eu beaucoup de neige et de pluie, on devrait peut-être prendre plus de temps que d'habitude à faire le ménage du printemps", a-t-il fait remarquer.

"Cela commence par quelque chose de petit, qui peut devenir assurément hors de contrôle."

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