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Le bilan de Xavier Dolan

Le bilan de Xavier Dolan
PC/Graham Hughes

Le passage de Xavier Dolan au Gala Québec Cinéma, la semaine dernière, où le jeune cinéaste est allé cueillir les deux statuettes les plus importantes de la soirée, soit celles de la Meilleure réalisation et du Meilleur film, a été l’occasion pour lui de tracer en quelques mots un bilan de ses présentes activités professionnelles et de la réception réservée à son dernier film, Juste la fin du monde.

Voici ce que Xavier Dolan avait à dire sur…

Sa réaction aux trophées reçus au Gala Québec Cinéma

«C’est rare que les prix ne me fassent pas plaisir. La reconnaissance de l’industrie, du public, de pairs, c’est toujours merveilleux. Pour nous, c’est pas mal la fin de l’aventure de Juste la fin du monde. On est en postproduction pour The Death and Life of John F. Donovan, je suis là-dedans jour et nuit. Juste la fin du monde, c’est fini. »

Ce que raconte The Death and Life of John F. Donovan, son prochain film

«C’est une réflexion sur le show-business moderne, sur la place qu’occupent dans la société les artistes, les «stars» surtout, ces gens dont la célébrité nous obsède, en tant que public, en tant que médias, sur les réseaux sociaux, avec les technologies, les changements qu’on subit. C’est un film sur le pouvoir des images, le pouvoir des mots, l’identité, sur le problème de l’identité sexuelle et en termes d’origine qui sévit à Hollywood. Le problème de diversité qui sévit à Hollywood depuis toujours.»

L’entrée sur Netflix de Juste la fin du monde

«Le film, très discrètement et sans bruit, est maintenant disponible sur Netflix. C’est la seule plateforme qui l’a acheté. C’est une déception, c’est sûr. Moi, ce n’est pas l’avenir que j’imaginais pour le film. Je suis reconnaissant à Netflix, ils ont leur place dans notre vie, et ils ont eu, eux, un intérêt pour le film. Mais envers les autres distributeurs, il y a une amertume. C’est tellement bizarroïde, c’est vraiment étrange, comme sort, comme destin, pour ce film-là. Ce n’est quand même pas un ovni ou un film complètement inaccessible. On a de la difficulté à s’expliquer ce rejet-là, à part entière, des Américains. En fait, on n’a pas de difficulté à se l’expliquer : il vient du très, très fort et très cruel jugement que le film a subi de la part des critiques anglo-saxonnes à Cannes, lors de sa présentation. Ça ne s’est passé comme ça dans aucun autre marché, dans aucune autre origine médiatique.»

L’état actuel du cinéma québécois

«Les films, au Québec, généralement, ne sont pas vus. On n’est pas une société qui se déplace en salle pour voir les films. On a, en 2013, selon une étude de Variety et de Forbes, été le public qui a le plus déserté la salle, alors qu’il y a un indice augmenté de la fréquentation en salle à peu près dans toutes les régions d’Amérique du Nord, sauf une ou deux, dont le Québec. Quand un film vit un succès moindre, ici, c’est comme s’il vivait un succès énorme. On parle de Bon Cop Bad Cop, avec 4,5 millions; j’ai suivi ça, j’ai hâte de le voir, d’ailleurs, j’avais aimé le premier, je suis sûr que ça va être très divertissant, mais il ne faut pas oublier que 4,5 millions, c’est juste 450 000 personnes sur huit millions. Est-ce que ce pourcentage de la société est suffisant? On a un indice de la fréquentation en salle qui, présentement, est bonifié, mais est-ce que ça demeure encourageant? Vers où on s’en va, qu’est-ce que ça représente? Je ne sais pas. Jusqu’où va se rendre le film? Est-ce qu’on va un jour connaître à nouveau le 11 millions de De père en flic? C’est incertain, quand même…»

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