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Commission Chamberland: la proximité avec le chef du SPVM n'est pas de l'ingérence, dit Denis Coderre

Commission Chamberland: la proximité avec le SPVM n'est pas de l'ingérence, dit Coderre
Montreal mayor Denis Coderre speaks at the C40 and Compact of Mayors briefing during the Climate Action 2016 conference in Washington, DC, on May 5, 2016. / AFP / NICHOLAS KAMM (Photo credit should read NICHOLAS KAMM/AFP/Getty Images)
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Montreal mayor Denis Coderre speaks at the C40 and Compact of Mayors briefing during the Climate Action 2016 conference in Washington, DC, on May 5, 2016. / AFP / NICHOLAS KAMM (Photo credit should read NICHOLAS KAMM/AFP/Getty Images)

C'est seulement pour "ventiler" sa colère que le maire de Montréal, Denis Coderre, a appelé le chef de police Marc Parent, en 2014, irrité qu'il était qu'une affaire personnelle l'impliquant, une contravention, ait fait l'objet d'une fuite dans les médias citant "des sources policières".

Mais jamais il n'a demandé au chef de police d'"enquêter" à ce sujet, a-t-il soutenu, lundi, devant la commission d'enquête sur les sources journalistiques.

Cette histoire de contravention de 2012 a fait l'objet d'une enquête des affaires internes du SPVM pour abus de confiance de la part d'un policier en 2015. Et c'est dans le cadre de cette enquête que le chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé, a fait l'objet de surveillance de la part du SPVM.

"Il n'y a pas de lien de cause à effet (avec l'enquête effectivement lancée), parce que je ne l'ai pas demandée", a martelé le maire Coderre.

La contravention lui avait été servie en 2012, avant qu'il soit maire, et elle faisait l'objet de fuites dans les médias en décembre 2014. Il s'agissait d'une troisième fuite concernant des affaires personnelles, a-t-il affirmé.

De la "proximité", mais pas d'"ingérence"?

La "proximité" entre le cabinet du maire de Montréal et le Service de police n'est pas de l'ingérence, a affirmé le maire Coderre. M. Coderre a d'emblée expliqué en quoi il devait garder une certaine proximité avec le chef de police, sans que cela soit de l' "ingérence".

Il a cité des dossiers comme les récentes inondations, mais aussi des manifestations et les interventions policières en matière d'itinérance comme preuves de la nécessaire proximité entre le maire et le directeur du SPVM.

Syndicat des policiers

Le maire Coderre a attribué à ses problèmes de relations de travail avec la Fraternité des policiers et policières de Montréal ces fuites dans les médias.

Quelqu'un, dit-il, voulait se servir de cette vieille histoire de contravention pour lui mettre de la pression à cause des négociations difficiles avec le syndicat des policiers, a-t-il précisé.

"On commence à se demander s'il n'y a pas une opération pour définir votre humble serviteur et utiliser ce genre de moyen là pour une négociation des conventions collectives", a affirmé le maire Coderre.

De plus, dans des échanges avec l'attachée de presse du maire, Catherine Maurice, le chroniqueur Lagacé évoquait même un possible "trafic d'influence" et demandait une preuve que le billet avait été payé. Et il avait bel et bien été payé, a témoigné le maire de la métropole.

"J'étais assez furieux! C'était rendu grave, là! On nous définit comme quoi on n'a pas payé un billet d'infraction. On laisse sous-entendre que peut-être qu'il y a eu trafic d'influence, parce que quand tu es maire et que tu fais effacer le ticket... Un moment donné, trop c'est comme pas assez! Alors, c'est pour cette raison-là que j'ai appelé M. Parent pour ventiler. Je me suis défoulé; j'ai fermé le téléphone; "that's it"", a résumé M. Coderre.

Il admet qu'il a alors "pété sa coche" à "des sources policières", en l'occurrence le directeur du service de police, puisque dans ses échanges avec l'attachée de presse du maire, M. Lagacé citait "des sources policières" qui lui rapportaient que ce constat d'infraction n'avait peut-être pas été payé. Il demandait même une preuve de paiement.

Quant aux autres affaires personnelles l'impliquant et qui ont coulé dans les médias, M. Coderre a cité le fait qu'un autre reportage avait fait état du fait qu'il aurait bénéficié d'une protection policière pour assister à un concert de Corey Hart au Centre Bell. Mais, selon lui, il ne s'agissait que de son chauffeur.

La troisième affaire est une autre contravention qu'il avait reçue à Laval, en 2014.

Le maire a indiqué qu'avant même que cette histoire de la contravention de 2014 ne sorte dans les médias, le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, la lui avait brandie, en lui disant: ""by the way", tu as eu une contravention, je l'ai entre les mains. Tu vois comment ça ne va pas bien dans les relations de travail?"

Le maire et le président du syndicat étaient alors seuls tous les deux.

Dans ce contexte de mauvaises relations avec les policiers, le maire Coderre a aussi cité le "saccage de l'hôtel de ville" le 18 août 2014, où ceux-ci n'avaient pas été prompts à intervenir.

Il a dit trouver sain qu'il y ait une certaine proximité entre le cabinet du maire et le Service de police, comme lors des inondations ou des manifestations. Proximité n'est pas ingérence, a-t-il martelé, ajoutant qu'il ne se mêlait pas des "opérations".

Le maire Coderre a également déploré le fait que le chroniqueur Lagacé ait fait l'objet de surveillance, puisque les affaires internes du SPVM ont eu accès à ses registres téléphoniques. Il a dit être sensible à la nécessaire protection des sources journalistiques et à celle des lanceurs d'alerte.

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