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Inondations: où en sont les sinistrés?

Inondations: où en sont les sinistrés?

Même si l'eau s'est retirée et que bon nombre de résidents ont pu retourner chez eux, les épreuves ne sont pas terminées pour autant pour plusieurs sinistrés des inondations du printemps.

Un texte de Danielle Beaudoin

La situation est revenue à la normale quant aux inondations, selon le ministère québécois de la Sécurité publique. À l’heure actuelle, il reste environ une centaine de maisons inondées dans cinq municipalités du Québec : Saint-Ludger-de-Milot et Sainte-Jeanne-d’Arc, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ainsi que Yamachiche, Louiseville et Maskinongé, en Mauricie.

« Ça se résorbe. Le retour à la normale, tranquillement. C’est sûr que les citoyens qui ont été impactés, ils en ont pour un petit bout à faire le nettoyage et le rétablissement, mais le processus est en cours », explique Thomas Blanchet, porte-parole provincial de la Sécurité civile.

Les militaires qui avaient été dépêchés pour venir en aide aux sinistrés ne sont plus sur le terrain.

Les municipalités organisent ces jours-ci des corvées de nettoyage. Il y a aussi l’aide financière. Les citoyens peuvent toucher un montant de la Croix-Rouge, soit 600 $ par foyer, et, plus tard, l’organisation octroiera une aide supplémentaire aux familles les plus durement touchées. De son côté, le gouvernement provincial a reçu jusqu’ici 2300 demandes, et il a distribué 11,5 millions de dollars, en date du 30 mai.

L’OSM offre un concert surprise aux sinistrés des inondations

Dans un geste de solidarité envers les centaines de personnes qui ont été touchées par les inondations du printemps, l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) offrira un grand concert en plein air le 29 juin, à Pierrefonds-Roxboro.

Ce spectacle sera ouvert à tous et présenté gratuitement dès 19 h 30, près de la mairie de Pierrefonds-Roxboro, située au 13 665, boulevard de Pierrefonds.

Encore beaucoup de travail et d’épreuves

Cela dit, la crise n’est pas terminée pour les sinistrés. À ce jour, la Croix-Rouge héberge toujours 335 familles dans des hôtels. Cela n’inclut pas les sinistrés qui ont trouvé refuge chez des parents ou des amis. Donc, de nombreux résidents n’ont toujours pas réintégré leur maison. Et ceux qui ont pu le faire ne sont pas au bout de leurs peines.

«Notre expérience nous démontre que le rétablissement dure plusieurs mois, voire, dans certains cas, plusieurs années»

— Myrian Marotte, porte-parole de la Croix-Rouge

Myrian Marotte donne l’exemple de la tragédie de Lac-Mégantic, survenue en juillet 2013. Un déraillement de train au centre-ville avait causé la mort de 47 personnes. Près de quatre ans après le sinistre, près de la moitié des résidents souffrent encore de stress post-traumatique, selon une étude de la Direction de santé publique de l’Estrie et de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) publiée en janvier dernier.

Encore aujourd’hui, la Croix-Rouge a un bureau à Lac-Mégantic, et elle y mène des projets pour le rétablissement de la communauté.

Pour ce qui est des inondations du printemps, une centaine de bénévoles de la Croix-Rouge sont toujours sur le terrain. L’organisation a des centres de service dans une dizaine de municipalités : Ahuntsic-Cartierville, Deux-Montagnes, Gatineau, Laval (2), Luskville, Pierrefonds-Roxboro, Rigaud, Saint-André-d’Argenteuil et Vaudreuil-Dorion.

« Les bénévoles de la Croix-Rouge sont là pour combler les besoins essentiels des gens, s’assurer qu’ils ont un endroit où dormir, qu’ils ont quelque chose à porter, qu’ils sont nourris, et aussi le soutien moral », explique Myrian Marotte.

«Pour l’instant, celles [les familles] qui viennent nous voir, c’est celles qui ont toujours besoin d’hébergement, principalement»

— Myrian Marotte, porte-parole de la Croix-Rouge

Les gens ont aussi encore besoin de réconfort moral, ajoute-t-elle. « Ça a été, dans les dernières semaines, beaucoup de stress, beaucoup de fatigue, beaucoup d’anxiété. Donc, une bonne partie du travail des bénévoles, c’est aussi d’écouter les gens. »

La Croix-Rouge envisage de réduire au cours de l’été le nombre de centres de service, et de garder des locaux là où c’est vraiment nécessaire.

Attention au moral des troupes

Les sinistrés ont commencé à regagner leur domicile, et ils doivent faire face à une dure réalité, que ce soit des pertes matérielles importantes ou de gros travaux de reconstruction. Ils ont besoin d’aide plus que jamais, affirme Johanne Girard, gestionnaire à l’accueil psychosocial au CISSS de la Montérégie-Ouest.

«Il ne faut pas les laisser, vraiment. Ils ont besoin de nous»

— Johanne Girard, du CISSS de la Montérégie-Ouest

Johanne Girard et son équipe d’intervenants psychosociaux sont sur le terrain, à Rigaud, depuis des semaines. Ils étaient une vingtaine de travailleurs sociaux, agents de relations humaines et infirmières, à arpenter les rues chaque jour pour réconforter les sinistrés. « On a été très occupés », reconnaît Johanne Girard. Elle sent encore aujourd'hui une grande fatigue chez les sinistrés, ainsi que de l'angoisse et de l'anxiété.

Selon les chiffres du ministère de la Santé et des Services sociaux, il y a eu jusqu’ici 1500 interventions en soutien psychosocial aux sinistrés dans toute la province.

Une quarantaine d’intervenants psychosociaux sont toujours sur le terrain, au Québec. « Ils sont présents dans les municipalités touchées et aussi lors des séances d’information sur l’aide financière de la Sécurité publique, dans les locaux temporaires sur l’aide financière et dans les bureaux de la Croix-Rouge », explique Marie-Claude Lacasse, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Dans la région de Rigaud, l’équipe de Johanne Girard va continuer à donner du soutien psychosocial aux sinistrés qui en ont besoin au moins jusqu’en mars prochain.

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