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«J'ai vécu un ouragan» - François Bugingo à «Y'a du monde à messe»

«J'ai vécu un ouragan» - François Bugingo à «Y'a du monde à messe»
Télé-Québec

François Bugingo a «crevé l’abcès», mais n’a pas vidé son sac en entier sur le plateau de Y’a du monde à messe. Davantage intéressé à faire le bilan de sa sérénité retrouvée qu’à expliquer ses erreurs passées, l’ancien journaliste n’a somme toute pas eu la vie trop dure dans l’émission que Télé-Québec présente ce soir, vendredi 2 juin, à 21h.

On n’a pas droit à des questions directes du genre «Pourquoi?», «Comment?» et «Avez-vous honte?», mais plutôt à une sage discussion sur la manière de François Bugingo de grandir après un obstacle.

Le segment de l’entrevue de Christian Bégin avec François Bugingo arrive à la fin de la table ronde et dure tout au plus une quinzaine de minutes. L’animateur de Y’a du monde à messe offre d’abord une très brève mise en contexte sur «l’affaire Bugingo» à l’intérieur de son confessionnal – en expliquant que le reporter avait inventé de toutes pièces des faits de ses reportages, et qu’il a été dénoncé par La Presse, le 23 mai 2015 -, et demande ensuite à François Bugingo comment il a su se réinventer après l’épreuve.

«J’ai vécu un ouragan. Vraiment, c’était un ouragan. Qui a la violence d’un ouragan, qui a la rapidité d’un ouragan, parce que tout autour de soi s’effondre avec une rapidité assez incroyable», illustre celui qui dit être passé par toute la gamme des émotions. «Le vertige de l’incompréhension, la colère, la tristesse, beaucoup, beaucoup de tristesse…»

«Et à un moment, tout s’arrête. C’est le silence. C’est le vide. Ça fait très peur, ce moment-là. Et c’est à ce moment-là qu’on se dit qu’on est à la croisée des chemins. Soit on se laisse aller et on part à la dérive, ou alors on se retrousse les manches et on apprend à réinventer son quotidien. J’ai choisi la deuxième voie, qui est celle de m’ouvrir, de regarder, de réinventer mon quotidien», explique François Bugingo, qui se réjouit que des gens aient «cru en [lui]» par la suite et soient allés le chercher. Il évoque notamment un contrat qui lui a permis de passer un an «instructif» sur le continent africain. Aujourd’hui, il offre des conseils de communication à différentes firmes et entreprises. Il soutient être toujours autant curieux et passionné d’information.

Habile communicateur

Habile communicateur malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, François Bugingo donne à Christian Bégin et aux téléspectateurs de Y’a du monde à messe des réponses longues, qui s’éloignent parfois de la question qu’on lui pose.

Il parvient à contourner habilement la perche tendue d’un autre invité de la semaine, Pierre-Yves Lord, qui veut savoir s’il cherche à obtenir un pardon du public québécois.

«Le Québec a été merveilleux pour moi (…) Aujourd’hui, je découvre un autre Québec, qui a un regard empathique par rapport à mon expérience», déclare en substance Bugingo, qui dit être resté au Québec au plus fort de la tempête.

François Bugingo reconnaît qu’il a peut-être été «sourd à ses propres signaux», comme le dépeint Christian Bégin, avant que n’arrive la gifle fatale.

«L’ampleur de la gifle ultime finit par effacer tous les petits signaux qu’on aurait pu avoir (…) Oui, l’événement que j’ai vécu il y a deux ans a peut-être oblitéré tout ce qui aurait pu se passer avant», concède François Bugingo.

Enfin, à Pierre-Yves Lord, qui lui avouera ne pas trop savoir comment se comporter en sa présence, François Bugingo répliquera ne plus être «dans le malaise du passé».

«Je suis dans le regard empathique vers l’avenir, plutôt que tourné vers le passé (…) Les gens ont l’élégance, la pudeur, la sympathie, de se dire qu’il y a autre chose que les événements et l’instant d’ouragan», termine l’homme.

Bijou d’émission

Les autres invités de cette quatrième édition de Y’a du monde à messe, outre François Bugingo et Pierre-Yves Lord, sont la chanteuse Lulu Hughes et les comédiennes Isabelle Vincent et Gabrielle Boulianne-Tremblay.

Chose certaine, François Bugingo ou pas, Télé-Québec remporte haut la main son pari avec ce nouveau rendez-vous estival du vendredi soir, qui a déjà gagné bien des adeptes. La preuve? Une moyenne de 227 000 téléspectateurs était à l’écoute la semaine dernière, selon les données préliminaires de Numeris, et Y’a du monde à messe ne cesse de s’attirer des éloges sur les réseaux sociaux, sous le mot-clic #YAMM.

Un Christian Bégin intéressé, audacieux et juste assez irrévérencieux, des conversations qui sortent du cadre habituel, des convives qui interagissent entre eux, une chorale gospel qui ajoute à l’atmosphère festive et le petit jeu, pour le public, qui consiste à deviner quel lien unit tous les invités : Y’a du monde à messe est un véritable bijou de concept, que Télé-Québec devrait songer garder à son antenne en saison régulière. Une fichue de belle réussite signée Bazzo Bazzo, la maison de production de Marie-France Bazzo.

Y’a du monde à messe, vendredi, 21h, à Télé-Québec. En rediffusion le dimanche à 19h30, et le lundi à 23h, puis disponible en rattrapage sur le site web de la chaîne.

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