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Le PQ demande à QS de dire la vérité sur l’entente entre les partis souverainistes

Le PQ demande à QS de dire la vérité sur l'entente entre les partis souverainistes
Radio-Canada

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, et la députée Véronique Hivon, qui a participé aux négociations entre les partis souverainistes, accusent Québec solidaire de ne pas avoir dit « toute la vérité » au sujet de l'entente mort-née sur une feuille de route pour accéder à la souveraineté.

La feuille de route avait été signée en avril par deux négociateurs de QS, soit Andrés Fontecilla, à l'époque président et porte-parole du parti, et la syndicaliste Monique Moisan.

L'entente avait cependant été désavouée, quelques jours plus tard, par le Comité de coordination de Québec solidaire, l'instance dirigeante du parti.

Elle a finalement été dévoilé jeudi par OUI-Québec - après avoir fait l'objet d'une fuite - ce qui a décidé le PQ à la commenter publiquement.

Jean-François Lisée ne comprend pas ce revirement de situation, alors qu’il y avait « une grande satisfaction autour de la table » du OUI-Québec.

En conférence de presse aux côtés de son chef, Véronique Hivon, qui a négocié l’accord pour le PQ, n’a pas caché ses émotions. Elle se sent « profondément trahie ».

« Renier sa signature, c’est un geste grave, mais renier sa signature pour une entente aussi importante pour le mouvement indépendantiste [...] c’est très grave ».

Véronique Hivon

Jean-François Lisée s'est d'autant plus étonné de ce revirement que le Comité de coordination de QS, qui suivait les discussions à la table du OUI-Québec, avait d'ailleurs demandé deux modifications avant de signer l’entente.

« Ça veut dire que le Comité de coordination de QS avait dit, avec deux petites modifications, ça va », a-t-il expliqué.

« Je demande formellement à QS de dire toute la vérité, de dire exactement ce qui s’est passé ».

Véronique Hivon, députée du PQ

« Pas des leaders », dit Lisée

OUI-Québec avait même rédigé un communiqué en avril, soit quelques jours après la signature, dans lequel il annonçait la conclusion d’une entente de principe entre les quatre partis, mais M. Fontecilla s’était alors opposé à sa publication.

« Je me suis d’abord sentie prise en otage face au refus catégorique de QS de rendre l’entente publique », a dit Mme Hivon.

« Aujourd’hui, on peut dire que Québec solidaire a raté un rendez-vous avec l’histoire du mouvement indépendantiste ».

Véronique Hivon, députée du PQ

Jean-François Lisée a soulevé ce qu'il considère comme un problème de gouvernance au sein de QS. « Ça nous a révélé quelque chose sur qui mène à QS : ce n’est pas les porte-parole », a-t-il laissé tomber, comparant le fonctionnement décisionnel de QS à celui du Parti communiste de l’Union soviétique.

Il a accusé « les vrais patrons de QS » d’avoir demandé « aux porte-parole de dire des choses qui ne sont pas vraies ».

« Ce sont des porte-parole, ce ne sont pas des leaders ».

Jean-François Lisée, chef du PQ

« Imbroglio »

La présidente de OUI-Québec, Claudette Carbonneau, était abasourdie par la réaction de QS, pouvait-on lire vendredi dans les pages du journal Le Devoir, avant la conférence de presse du PQ.

« [L’ex]-porte-parole d’une organisation sent le besoin de dire à la presse qu’il a mal interprété son mandat et qu’il y a “des écarts”. Écoutez, ce n’est pas tous les jours qu’on voit ça », s'est-elle étonnée, parlant de M Fontecilla.

Lors d'une entrevue à l’émission Gravel le matin, tôt vendredi, la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a défendu à plusieurs reprises l'ex-porte-parole Andrés Fontecilla.

« Je le réitère, il a cru de bonne foi que cette proposition-là était arrivée à maturité. Ceci étant dit, ça n’a pas été l’évaluation du Comité de coordination et on reconnaît que ça crée un certain imbroglio », a-t-elle affirmé à l’émission Gravel le matin, tôt vendredi.

Elle a reconnu que certains Québécois peuvent être déçus, mais elle croit que son parti pourra regagner la confiance du public.

Manon Massé a avancé que si le document n'avait pas été diffusé avant la fin des procédures, les partis auraient « pu continuer le travail » après le congrès de QS. « Mais là, on gère ça sur la place publique, alors on fait notre possible », a-t-elle déploré.

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