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Sommet du G7 à Charlevoix: un bon choix d'endroit, selon un expert en sécurité

Sommet du G7 à Charlevoix: un bon choix d'endroit, selon un expert en sécurité

L'organisation d'un sommet tel que celui du G7 qui aura lieu l'an prochain à Charlevoix est un "défi phénoménal", estime un expert en sécurité, qui juge toutefois que le site est un très bon choix.

Le premier ministre Justin Trudeau devrait profiter de l'actuel sommet du G7, en Sicile, pour confirmer que le prochain rendez-vous aura lieu au Manoir Richelieu à La Malbaie. La petite ville touristique de quelque 9000 habitants est d'une beauté époustouflante, mais ce choix peut amener certains casse-tête logistiques: elle est somme toute assez isolée, se trouvant à environ 150 kilomètres à l'est de Québec.

Mais selon l'expert en sécurité nationale Michel Juneau-Katsuya, le site est "beaucoup plus logique, beaucoup plus intelligent" que le choix de Toronto pour un sommet du G20 en 2010.

L'endroit est plus facile à sécuriser que de grandes villes, est plutôt isolé et est bordé d'une frontière naturelle, soit le fleuve Saint-Laurent, souligne cet ancien agent de renseignement et ex-cadre du SCRS (Service canadien du renseignement de sécurité).

Toronto, "c'était la chronique d'un désastre annoncé", a-t-il déclaré vendredi en entrevue téléphonique, ajoutant même que Stephen Harper, alors le premier ministre du Canada, avait fait "le pire choix".

Huntsville, dans la région de Muskoka en Ontario, a été l'hôte du G8 en 2010. Il s'agissait aussi d'un bon site, selon l'expert: un endroit isolé, comme à Charlevoix. "C'est beaucoup plus facile à sécuriser que le centre-ville de Toronto", et pas de métro à surveiller sous les sites de réunions.

Il faut néanmoins s'attendre à quelques milliers de policiers déployés à Charlevoix pour la sécurité du sommet de 2018, et une facture de plusieurs millions de dollars, avance-t-il.

Il parle de policiers en uniforme sur place, à des kilomètres autour du site, d'enquêteurs et de policiers en arrière-plan, une surveillance radar, militaire, maritime, et une surveillance par frégate sur le fleuve.

"Toute rencontre de cet acabit va poser des défis extraordinaires", dit-il.

Il y aura des mois de planification et de discussions avec les agences de sécurité et policières canadiennes mais aussi avec celles des pays étrangers qui veulent s'assurer de la sécurité de leurs dirigeants.

Non seulement il s'agit de recevoir des dignitaires de très haut rang, mais aussi toutes leurs délégations, soit quelques centaines de personnes par pays ou par groupe, sinon plus, explique M. Juneau-Katsuya. Sans oublier tous les médias.

"Donc, oui, c'est un défi phénoménal", dit-il.

Pour maximiser la sécurité, il s'attend à ce que les chefs d'État soient emmenés au Manoir par hélicoptère, ce qui cause moins de soucis que de surveiller les 150 kilomètres de la route 138 entre Québec et La Malbaie.

M. Juneau-Katsuya croit qu'une menace de groupes radicaux politiques est plus à craindre qu'une attaque qui serait perpétrée par des militants de Daech (groupe armé État islamique), qui ne s'en prennent généralement pas aux hauts dirigeants. Ils privilégient les attaques de foules, ce qui crée un élément de guerre psychologique, explique-t-il.

Les coûts de la sécurité

Du côté des coûts, on peut se référer au G8 qui avait eu lieu en 2002 à Kananaskis en Alberta, une autre petite ville isolée. La sécurité avait coûté environ 192 millions $.

Il est plus difficile de déterminer la facture du plus récent G8 de 2010, à Huntsville en Ontario, parce qu'il avait été tenu juste avant le G20 de Toronto et les coûts ont été cumulés pour les deux sommets.

On sait toutefois que l'hébergement temporaire des policiers assurant la sécurité à Huntsville, dans des roulottes faisant office de dortoirs, à proximité des lieux, avait coûté environ 60 millions $, une formule qui pourrait être utilisée aussi à Charlevoix.

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