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Michel Rivard, porte-parole de la 183e Fête nationale du Québec

Michel Rivard, porte-parole de la 183e Fête nationale du Québec
La Presse Canadienne/Denis Beaumont

Le Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ) a dévoilé jeudi la programmation de la 183e Fête nationale du Québec des 23 et 24 juin prochains, de même que l’identité du porte-parole de son édition 2017, Michel Rivard.

Comme à chaque année, le Québec sera en fête les 23 et 24 juin, sous la thématique «Québec, emblème de notre fierté», un slogan qui fait référence au harfang des neiges (qui célèbre cette année ses 30 ans), au fleurdelisé, à l’iris versicolore, au bouleau jaune et à tous les bâtisseurs qui ont façonné la Belle Province.

Pour l’occasion, l’auteur et rappeur Biz a pondu le texte D’Iberville, un corsaire à la mesure de l’Amérique, qui rend hommage à Pierre Lemoyne d’Iberville, et qui peut être lu sur le site officiel de la Fête nationale (www.fetenationale.quebec).

La Fête nationale sera célébrée à travers 5000 activités réparties sur 700 sites un peu partout en province, lesquelles rejoindront plus de 2,5 millions de personnes. Plusieurs concerts sont à l’horaire : entre autres, Paul Piché passera à Terrebonne et St-Hubert, Les Sœurs Boulay se rendront à Varennes, Louis-Jean Cormier se produira à Boisbriand, Koriass chantera à St-Hubert, France D’Amour sera au rendez-vous de Saint-Jean-sur-Richelieu, Étienne Drapeau sera à Saint-Bruno-de-Montarville et 2 frères feront un saut à St-Rémi.

À Laval, Ariane Moffatt, Clémence Desrochers, Marie-Michèle Desrosiers, Marie Carmen, Matt Holubowski et Valaire seront en charge de faire lever les troupes le 24, tandis qu’à Montréal, Jessica Vigneault, Les Cowboys Fringants, Les Trois Accords et Marc Dupré et ses invités seront en prestation dans l’un ou l’autre des arrondissements de la ville. Ce n’est toutefois là qu’un aperçu des différents spectacles au programme. Il faut consulter le site de la Fête nationale pour connaître l’horaire détaillé. Outre la chanson, la danse, le théâtre et la peinture seront aussi au cœur de plusieurs des attractions prévues.

De père en fils

Dans son allocution au cours de la conférence de presse de jeudi, Michel Rivard a parlé avec passion de son attachement à la Fête nationale, un événement, dit-il, qu’il a «vu évoluer» au fil de ses 65 ans de vie.

«C’est ce temps de l’année où on met de côté les différences et les querelles de clochers (…) On met l’accent sur ce qui fait notre différence, sur notre créativité, sur nos mots, nos images, nos emblèmes, qui peuvent aussi bien être historiques et culturels que naturels», a souligné celui qui se dit toujours touché de rencontrer des Québécois fiers de leur coin de pays, et qui a fait partie de quelques-uns des rassemblements les plus mythiques de la Fête nationale, dont celui sur le Mont-Royal, en 1976, avec son groupe Beau Dommage. Il s’est en outre remémoré avec émotion le discours patriotique de Jean Duceppe, en 1990, et avoir chanté un soir de Fête nationale devant un René Lévesque assis en première rangée.

«Je n’ai jamais caché mon amour et mon attachement pour le Québec, a-t-il plus tard déclaré en entrevue. J’ai été impliqué dans plusieurs Fêtes nationales. Cette année, d’être celui qui va essayer un petit peu de raviver la flamme, de dire aux gens de fêter, de les informer qu’il n’y a pas que les grands centres, mais qu’il y a des fêtes partout au Québec, c’est un rôle qui me touche beaucoup.»

Michel Rivard insiste sur les notions d’appartenance et de fierté qui lie les gens du Québec à la Fête nationale, au-delà de toute connotation politique.

«La connotation politique est personnelle, a nuancé l’ambassadeur. Moi, dans mon mandat de porte-parole, je veux que tous les Québécois, qu’ils habitent le territoire depuis longtemps ou pas, de différentes origines, de différentes couleurs, de différentes croyances, de différentes allégeances politiques, soient capables de dire, ce jour-là : on fête ensemble. J’aimerais que les Québécois «de souche» ouvrent les bras, et que les nouveaux arrivants viennent fêter avec nous autres. C’est peut-être idéaliste, mais c’est ce que je voudrais. J’essaie de véhiculer que ce n’est pas une fête politique et qu’il faut avoir notre carte d’un Parti, que ce n’est pas une fête pour l’indépendance du Québec. C’est une fête pour dire notre appartenance au Québec, à sa culture et à nos racines.»

Pour ceux qui l’ignoraient, Michel Rivard est le fils du défunt comédien Robert Rivard, alias Beau-Blanc dans Le Survenant et Delphis Cayouette dans L’Héritage. L’homme n’a pas été étranger à l’affection et l’importance que voue aujourd’hui son fils à «son» Québec et à la question nationale.

«Mon père s’est réveillé vers la fin (rires). Je pense qu’il y a une filiation artistique. Mon père était comédien, il a été président de l’Union des artistes, il s’est beaucoup battu pour les artistes. Il ne voulait jamais vraiment parler de politique avec moi, mais j’ai vu, vers la fin, qu’il était très, très content quand René Lévesque a accédé au pouvoir (rires)»

Un prix pour les «Cowboys navrants»

Enfin, le MNQ a remis jeudi son prix Artisan de la Fête nationale 2017 aux Cowboys Fringants. Cette récompense créée en 2009 salue chaque année un individu ou une organisation qui contribue au rayonnement de la fierté nationale. L’an dernier, les chanteurs traditionnels Yves Lambert, André Marchand et Gervais Lessard l’avaient reçue et, précédemment, Gilles Vigneault, Normand Brathwaite et Paul Piché en ont tous été récipiendaires.

Le MNQ a vanté le fait que les Cowboys Fringants, avec leurs textes, relatent et défendent l’histoire des Québécois, leur quotidien et leurs idéaux avec franchise, fierté et authenticité. Eux-mêmes perçus comme un emblème culturel de chez nous, les musiciens ont participé à plus de 18 fêtes nationales en 20 ans de carrière. Le MNQ leur a décerné une œuvre conçue spécialement pour eux par le peintre et sculpteur Armand Vaillancourt.

Les membres des Cowboys Fringants ont beaucoup fait rire l’assistance dans leurs remerciements en rappelant qu’à leurs débuts, en 1998, ils avaient célébré la Fête nationale sur une scène de leur patelin, L’Assomption. Le lendemain, un journal local titrait son compte-rendu du spectacle : «Une Fête nationale ternie par des Cowboys navrants». Il faut dire qu’à l’époque, la bande n’avait qu’un album de parodies western à son actif, 12 grandes chansons, et n’alignait que des reprises dans ses tours de chant.

«On avait un peu folâtré, on était jeunes, au début de la vingtaine, a indiqué Jean-François Pauzé, sourire aux lèvres. On était coquins (rires). On avait dit quelques blagues plus ou moins appropriées pour un soir de Saint-Jean-Baptiste. Ça nous avait fouettés…»

Au-delà de l’ironie de la situation, sur une note plus sérieuse, les Cowboys se sont réjouis de la fleur offerte par le MNQ, qui reflète selon eux leur attachement au Québec et à la Fête nationale.

«Quand j’étais jeune, j’avais enregistré le spectacle de 1990 sur VHS, a commenté Jean-François Pauzé, guitariste et harmoniciste du groupe. J’ai dû l’écouter une centaine de fois, et c’a marqué au fer rouge ma nouvelle ferveur souverainiste et mon intérêt envers la culture québécoise, car je n’écoutais pas beaucoup de musique francophone à l’époque. La graine a germé cette journée-là ; même si les Cowboys Fringants sont arrivés plus tard, en quelque part, pour moi, c’a été ça, le début des Cowboys. D’être honorés auprès de tous ces grands personnages, je trouve ça vraiment cool.»

«On en devait une à la Fête nationale, a renchéri le bassiste Jérôme Dupras. Parce que les cinq premières années de notre carrière, on jouait au Jour de l’An et à la Fête nationale!»

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