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Les enfants non vaccinés font face à plus de jugement que leurs parents

Les enfants non vaccinés font face à plus de jugement que leurs parents
skynesher

Les enfants qui ne sont pas vaccinés font face à davantage de jugement que leurs parents qui ont refusé de les immuniser, révèle une étude examinant les attitudes face à cet enjeu de santé publique.

Certains enfants vaccinés refusent de s'asseoir près des enfants non vaccinés à l'école, de travailler avec eux ou d'aller jouer chez eux, affirme le professeur Richard Carpiano, auteur principal de l'étude et sociologue à l'Université de la Colombie-Britannique.

Les enfants d'adultes "antivaccins" font face à davantage de discrimination peu importe la raison expliquant la décision de leurs parents, ajoute M. Carpiano, dont l'étude porte sur les mères parce qu'elles sont typiquement à l'origine des décisions familiales au sujet de la santé.

Certains parents ne veulent pas faire vacciner leurs enfants parce qu'ils croient que les vaccins causent l'autisme, un empoisonnement au mercure ou des maladies auto-immunes, des craintes non fondées.

Selon l'étude publiée ce mois-ci dans le journal Social Science and Medicine, "la vaccination des enfants est un problème complexe qui a des conséquences importantes sur l'enfant et sur la communauté".

Elle ajoute que des efforts doivent être faits pour comprendre les motifs des parents et la façon dont le public en général les interprète en raison d'inquiétudes quant aux risques posés par les enfants non vaccinés ou sous-vaccinés, qui peuvent propager des maladies infectieuses comme la rougeole, les oreillons et la coqueluche.

L'étude s'appuie sur des données récoltées dans un sondage en ligne mené en juillet 2015 auprès de 1469 répondants aux États-Unis, mais M. Carpiano estime que les résultats sont applicables au Canada.

Les participants se sont fait assigner au hasard l'un de quatre scénarios, mettant en scène une mère ayant refusé de vacciner son enfant, une autre qui a retardé l'immunisation parce qu'elle craignait que les vaccins ne soient pas sécuritaires, une autre dont les engagements professionnels et familiaux ont fait en sorte qu'elle n'avait pas le temps pour des rendez-vous médicaux, et enfin une dernière qui s'assurait que son enfant recevait tous les vaccins recommandés.

"Les gens ont davantage tendance à blâmer les parents qui choisissent intentionnellement de refuser ou de retarder les vaccins pour leurs enfants, et auront plus de sympathie pour un parent qui fait face à des obstacles l'empêchant de faire vacciner ses enfants", parfois en raison de l'absence de services médicaux dans sa région, indique l'étude, qui ajoute que les enfants font face à de la discrimination peu importe la raison pour laquelle ils n'ont pas été vaccinés.

M. Carpiano croit que les décideurs devraient transmettre leurs messages sur les vaccins aux parents qui retardent l'immunisation le temps de chercher de l'information, plutôt qu'à la minorité de parents véritablement "antivaccins".

Les taux de vaccination au Canada varient d'une province à l'autre, mais il s'agit d'un enjeu complexe parce qu'il n'existe aucun plan national visant à surveiller ces taux, qui pourraient être aussi bas que 85 pour cent alors qu'ils devraient plutôt se rapprocher de 95 pour cent, estime M. Carpiano.

En Ontario, par exemple, les élèves dont l'immunisation n'est pas à jour peuvent être suspendus de l'école jusqu'à 20 jours en vertu de la Loi sur l'immunisation des élèves.

Ainsi, en décembre 2015, la Santé publique de la ville d'Ottawa avait suspendu 900 élèves du primaire après que 5000 avis de suspension eurent été envoyés aux parents.

Cet enjeu avait poussé le ministre de la Santé de l'Ontario à annoncer que la province exigerait que les parents assistent à une séance de formation s'ils choisissent de ne pas vacciner leurs enfants et de mettre les autres en danger.

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