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Commission Chamberland: les fuites dans les médias prenaient de l'ampleur, dit un enquêteur

Les fuites dans les médias prenaient de l'ampleur, dit un enquêteur

Le phénomène des fuites dans les médias concernant des enquêtes policières semblait prendre de l'ampleur à une certaine époque, a témoigné mardi le policier Normand Borduas, qui était à la Direction des affaires internes du Service de police de la ville de Montréal.

L'enquêteur est arrivé à cette division du SPVM en août 2014 et durant les deux années et demie durant lesquelles il y a travaillé, il a participé à une douzaine d'enquêtes internes, dont quatre qui avaient trait à des fuites dans des médias, a-t-il précisé devant la Commission d'enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques.

"C'est quand même beaucoup. J'en ai eu quand même quatre pour mon court passage là-bas. À travers le temps, on a constaté que le phénomène ne diminuait pas, mais plutôt tendait à se répéter", a affirmé le témoin.

Pendant qu'il menait une enquête interne, le policier Borduas a aussi été informé de la tenue d'une autre enquête concernant des fuites dans les médias, baptisée F8. Celle-ci avait trait à des fuites dans les médias concernant le fait que des policiers avaient reçu la consigne de ne pas intervenir dans certains quartiers de Montréal-Nord.

L'enquêteur Borduas n'a pas participé à F8, mais il a été informé de son existence, parce qu'il s'apprêtait à rédiger une déclaration dans le but de faire de l'écoute électronique d'un policier et qu'il risquait d'y avoir des interrelations entre sa propre enquête et la F8, a-t-il expliqué.

Encore le billet Coderre

Par ailleurs, en contre-interrogatoire, la commission est revenue sur l'histoire du billet de contravention émis en 2012 par une policière contre Denis Coderre, aujourd'hui maire de Montréal, mais qui ne l'était pas encore à l'époque.

Lundi, un document déposé devant la commission faisait référence à une déclaration de la policière voulant que M. Coderre lui aurait à l'époque mentionné qu'il allait être son "futur boss".

Mardi, alors qu'il contre-interrogeait l'enquêteur Borduas, l'avocat qui représente plusieurs médias, dont La Presse, Me Christian Leblanc, a tenté de lui faire dire que c'est par "facilité" qu'il avait choisi en 2015 de demander d'obtenir les registres téléphoniques du chroniqueur Patrick Lagacé, de La Presse, plutôt que de chercher d'abord à obtenir les registres de deux policiers sur lesquels il avait déjà des soupçons.

Le chroniqueur avait contacté l'attachée de presse du maire Coderre, Catherine Maurice, en laissant entendre qu'il était en possession d'une copie du billet en question.

Mais le témoin a rejeté la théorie de l'avocat, affirmant que c'était plutôt par "utilité" qu'il avait procédé d'abord par M. Lagacé, puisque le chroniqueur était en possession d'un document qu'il n'aurait pas dû avoir et qui contenait des renseignements personnels sur le maire.

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