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Les navettes sans conducteur débarquent à Montréal

Les navettes sans conducteur débarquent à Montréal
Bahador Zabihiyan/Radio-Canada

Deux fabricants français de minibus électriques sans conducteur veulent s'implanter au Québec. Radio-Canada a eu accès à ces véhicules, qui ont roulé pour la première fois sur le sol québécois cette semaine.

Les fabriquants français de navettes autonomes Easymile et Navya se sont associés respectivement aux sociétés de transports Transdev et Keolis Canada pour conquérir le Canada.

Leurs minibus aux formes futuristes peuvent transporter une dizaine de passagers sans chauffeur et viennent de débarquer à Montréal.

Easymile et Transdev testent le véhicule sur le vaste site du Parc olympique en vue d'essais par le personnel des installations. Nous avons pu monter à bord, en compagnie du président du Parc olympique, Michel Labrecque.

« C'est l'ordinateur qui fait le travail, [comme] on m'a expliqué, avec des capteurs; il y a des capteurs laser, des gyroscopes, des GPS », dit-il, alors que la navette avance toute seule.

Un tel véhicule semble idéal pour répondre aux besoins des usagers du très étendu Parc olympique.

« On s'est dit : "Il faut regarder ça de près, parce que ça permet de relier le Jardin botanique, l'Insectarium, le Biodôme, le Vélodrome, le Planétarium... donc tous ces éléments-là ensemble, avec les deux stations de métro" », explique M. Labrecque.

Les navettes sans conducteur sont équipées de différents capteurs, qui leur permettent non seulement de se diriger, mais aussi d'effectuer des arrêts d'urgence s’il y a un obstacle imprévu sur la route - comme un journaliste un peu trop téméraire.

La technologie est encore nouvelle et les capteurs sont parfois très sensibles. Ici, la navette a fait un arrêt d’urgence, même s’il n’y avait pas d’obstacle visible.

Dominique Lemay, le chef de la direction de Transdev Canada, pense que les Canadiens vont voir des navettes autonomes de plus en plus souvent.

« Les véhicules autonomes pour le transport ou la mobilité des personnes. Ils vont servir au niveau des premiers kilomètres, derniers kilomètres en site privée très rapidement. Les technologies sont à point […] donc elles vont apparaitre partout dans le monde »

Dominique Lemay, le chef de la direction de Transdev Canada

Marie-Hélène Cloutier, vice-présidente de Keolis Canada, pense que les navettes autonomes peuvent servir concrètement dans le Grand Montréal dans un futur proche.

« À Laval par exemple, il y a le nouveau métro qui se rend jusqu’à Montmorency. Alors éventuellement, ça peut être des navettes qui se rendent jusque dans des points de rabattement où les gens prennent le transport en commun en masse »

Marie-Hélène Cloutier, vice-présidente de Keolis Canada

Les Montréalais pourront essayer la navette de Navya

Les Montréalais pourront essayer la navette de Navya au début de la semaine prochaine, en circuit fermé, autour du Palais des congrès, à l'occasion du Sommet mondial des transports publics de l’Union internationale des transports publics (IUTP).

Son minibus vient d'arriver au Québec, après 10 jours de transport par bateau. L'entreprise essaie de convaincre la Ville de Montréal de l'adopter.

« Aujourd'hui, on est présents dans à peu près 10 pays, 35 véhicules déployés, 135 000 utilisateurs transportés pour l'instant. »

Pierre Eliott Petit, responsable des opérations pour Navya

« Une fois qu'on va le transporter sur la place Jean-Paul Riopelle, il va pouvoir se localiser tout seul. C'est déjà tout à l'intérieur; les ingénieurs ont déjà mis toute l'information, toute l'intelligence à l'intérieur », dit M. Petit.

« À Laval par exemple, il y a le nouveau métro qui se rend jusqu’à Montmorency. Alors éventuellement, ça peut être des navettes qui se rendent jusque dans des points de rabattement où les gens prennent le transport en commun en masse », dit Mme Cloutier.

Les navettes autonomes sont encore loin de pouvoir remplacer les autobus des sociétés de transport, dit Philippe Schnobb, président de la Société de transport de Montréal (STM).

« À court terme, à moyen terme, et je dirais même à moyen et [à] long terme, pas du tout. On va continuer à embaucher des chauffeurs. On va continuer à observer les développements technologiques. On pourrait y réfléchir. »

Philippe Schnobb, président de la Société de transport de Montréal

De quoi rassurer pour les prochaines années Raynald Desjardins, qui est chauffeur pour la STM. Il espère qu’il ne sera pas remplacé par un logiciel avant son départ à la retraite.

« Dans quatre ans, je prends ma retraite, donc ça va être bon dans quatre ans », dit-il.

Navya et Easymile affirment que leurs véhicules sont adaptés pour l’hiver. Navya transporte des passagers sur des circuits balisés, fermés à la circulation, notamment dans des aéroports. Easymile fait de même dans plusieurs villes. À Paris, ses minibus circulent depuis janvier 2017 sur une voie réservée entre les gares de Lyon et d’Austerlitz.

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