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Cette une de «Stylist» sur Marine Le Pen fait polémique en Grande-Bretagne

Cette une sur Marine Le Pen fait réagir en Grande-Bretagne

De Londres à Newcastle, beaucoup de Britanniques s'interrogeaient, sur les réseaux sociaux, pour vérifier qu'il ne s'agissait pas d'une blague. La une de l'édition britannique du magazine Stylist fait polémique ce mercredi 3 mai avec une entrevue de Marine Le Pen sous forme d'"investigation sur la montée" de la candidate, passée de "paria à concurrente à la présidentielle".

"Attention, contient des idées et des mesures que les femmes modernes et libérales trouveront dérangeantes", peut-on lire sur une note apposée sur la bouche de la candidate du Front national, photographiée en portrait en noir et blanc.

"Mais à quoi joue Stylist? Donnez-moi du courage."

La mise en garde, qui sous-entend avec ironie que la candidate ne "dérange" que les femmes qui se considèrent comme "modernes et libérales", et qu'elle serait empêchée de s'exprimer, a suscité de très vives réactions outre-Manche. De nombreux lecteurs de la presse y ont vu une "apologie du fascisme" que représente selon eux la candidate qui affrontera Emmanuel Macron le dimanche 7 mai au second tour de l'élection présidentielle.

"J'espère que les gens boycotteront les entrevues avec Stylist. C'est de loin l'apologie du fascisme la plus flagrante que j'ai vue en Grande-Bretagne"

"Vous avez raté votre coup massivement, Stylist!"

"Contente de ne pas avoir vu la couverture de Stylist avant mon test de pression artérielle. Cette 'Une' est une honte absolue. Conseil de pro: essayez de ne pas normaliser le fascisme"

"Sérieusement Stylist? Faire l'apologie du fascisme en le faisant passer pour quelque chose de juste un peu offensant ?"

"Mon Dieu, Stylist"

"La couverture est cachée sous une publicité inoffensive pour du démaquillant à l'eau de rose de Garnier, le tigre tapi qui cache le dragon du fascisme"

"Regardez cette normalisation du racisme. Ça dépasse les limites."

"Hey, Stylist!"

Des lecteurs ont aussi dit leur intention de se désabonner de l'hebdomadaire gratuit, tandis que d'autres ont déjà créé le mot-clé "#BoycottStylistMagazine".

Certains internautes ont souligné des passages de l'entrevue, dans laquelle la présidente "en retrait" du FN est présentée comme "une force politique avec laquelle il faut compter". Une internaute déplore ainsi un "euphémisme" lorsqu'il est question de la "xénophobie à demi-mot" contenue dans la politique de Marine Le Pen.

"L'euphémisme de l'année"

Après la vague de réactions indignées, le journal a publié un texte pour expliquer sa démarche, intitulé "pourquoi il faut mettre des mots sur la montée sinistre de Marine Le Pen". "L'importance" de la candidate dans le débat public est "loin d'être une situation confortable", explique le journal, qui dit s'être attendu à des réactions passionnées à sa couverture.

"Certains ont totalement compris la blague visuelle: en couvrant la bouche de Marine Le Pen avec un autocollant 'attention', nous montrons, par un procédé graphique, que sa rhétorique (et le fait même que cette rhétorique existe) est une chose très dangereuse", dit encore Stylist, qui assure que le journal "ne soutient absolument pas Marine Le Pen et ses idées, et toute mauvaise interprétation de notre position sur Marine Le Pen est regrettable et involontaire".

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Marine Le Pen

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