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«Footloose»: Philippe Touzel, le jeune vétéran (ENTREVUE)

«Footloose»: Philippe Touzel, le jeune vétéran
Antoine La Rochelle

En 2003, Philippe Touzel a obtenu le rôle central de l’opéra rock Phénomia, qu’il a monté avec huit autres jeunes devant les caméras de Vrak.TV. Près de quinze ans plus tard, les deux pieds dans l’âge adulte, voilà qu’il est sélectionné pour tenir le rôle principal masculin de la méga comédie musicale Footloose. Entre les deux, il a consacré quelques années au groupe pop américain Y6 et fait sa place dans l’équipe d’Éric Lapointe à La Voix 2014, avant d’épater la galerie dans Grease avec un second rôle en 2015. Portrait d’un jeune vétéran.

Tu avais 13 ans lorsque tu t’es inscrit à Phénomia. Te rappelles-tu de tes motivations à l’époque?

Ça faisait déjà six ans que je faisais du théâtre musical à Sept-Îles. On montait des adaptations de comédies musicales comme La Belle et la Bête, Le Roi Lion et Miss Saigon. Alors, quand j’étais jeune, au lieu de rêver de faire partie d’un club de la LNH, je rêvais de faire un show sur Broadway. Et en 2003, quand j’ai su qu’on cherchait des jeunes pour monter un opéra rock, j’ai vu ça comme un signe du destin. Je devais m’inscrire à l’émission!

Il y a deux ans, j’ai écrit dans une critique de Grease que Joëlle Lanctôt et toi étiez les deux éléments les plus forts du spectacle, parce que vous étiez aussi solides en chant, en jeu et en danse. L’année suivante, elle a obtenu le premier rôle dans Mary Poppins, et cette année, c’est ton tour dans Footloose. Comment vis-tu cet accomplissement?

J’ai travaillé pendant des années pour vivre du théâtre musical, et que ce soit pour un premier ou un second rôle, je suis toujours fier. Mais quand j’ai reçu l’appel de Serge Postigo, le metteur en scène, qui m’annonçait que j’allais jouer Ren, c’était la consécration. Il y a eu du gros braillage! C’est un peu comme si j’avais attendu ce moment-là toute ma vie!

Tu connaissais déjà bien la version de Footloose en comédie musicale?

Je ne l’ai jamais vue sur Broadway, mais j’avais lu les scripts et écouté les trames sonores. J’étais vraiment fan du spectacle! Et le personnage de Ren est l’un de mes rôles de rêve, avec Marius dans LesMisérables, Jamie dans The Last Five Years et Fiyero dans Wicked. Durant les auditions pour Footloose, j’étais déterminé à décrocher le rôle et j’étais extrêmement anxieux. Donc, quand on m’a fait l’annonce, je me suis comme dit «alléluia!».

Est-ce que le film avec Kevin Bacon te sert aussi d’inspiration?

Quand j’ai découvert le film, j’ai vraiment tripé! Et je l’ai revu pour préparer mes auditions. Mais dès le début du travail, Serge Postigo nous a bien dit d’arrêter de le visionner. Il ne voulait pas qu’on soit influencés par le film. Le but n’est pas d’évoquer Kevin Bacon sur scène, mais d’offrir ma propre interprétation de Ren.

Ren arrive dans sa nouvelle ville et découvre que la danse et la musique forte sont interdites, ce qui le fait réagir très vivement. Est-ce simplement par rébellion?

C’est plutôt par envie de liberté. La ville est opprimée par le révérend qui a perdu son fils dans un accident de voiture quelques années plus tôt et qui impose sa tristesse et ses lois à tout le monde. Ren trouve que ça n’a pas de bons sens et il sera le premier à le confronter. On pense qu’il est le nouveau bum de la ville qui veut défier la loi, mais il est simplement un gars qui adore faire la fête. C’est un leader positif qui aime être entouré d’amis et écouter de la bonne musique. Mais quand il arrive dans ce petit village francophone de la Saskatchewan, où les gens vont à la messe le dimanche et où il y a un couvre-feu, il ne peut pas l’accepter.

Dans le spectacle, Ren McCormack et Ariel Moore sont très proches. La complicité avec l’interprète d’Ariel, Éléonore Lagacé, est donc primordiale. Comment ça se passe entre vous en répétitions?

Super bien! On s’était croisé à La Voix en 2014, mais mon passage avait été bref. Puis, on s’était mieux connus en 2015 dans la troupe de Grease, qui est le genre de projet qui devient une deuxième famille. Éléonore est devenue comme ma petite sœur. On est très proches. Alors, quand on a su qu’on était rappelés en auditions pour les deux rôles principaux, notre complicité existait déjà. On n’avait rien à jouer. Même si on n’est pas amoureux dans la vie, j’aime profondément Éléonore. Ce n’est pas difficile de jouer au gars amoureux d’elle.

Quel est ton plus gros défi dans Footloose?

La danse! Je fais des musicals depuis longtemps, alors j’ai toujours eu une base, mais je ne me considère pas comme un danseur professionnel. Et comme mon personnage arrive dans une ville où les autres jeunes apprennent à danser et à se laisser aller, il faut que j’aie l’air crédible. En plus, parmi les artistes sur scène, il y aura 11 vrais danseurs qui torchent des culs! C’était donc nécessaire pour moi de suivre des cours de danse pour être à l’aise. Depuis décembre, je suis des cours trois soirs par semaine.

Toi qui rêvais surtout de Broadway, as-tu également des projets d’album?

Pas pour le moment. Je pense que j’ai trouvé ma niche avec le théâtre musical, les revues musicales et le jeu. Au Québec et sur Broadway, les plus grands acteurs de musicals font aussi du cinéma et de la télé, et c’est ce que je veux faire.

Es-tu moins chaud à l’idée d’enregistrer des albums depuis ton aventure avec le groupe Y6 aux États-Unis?

Non, parce que j’en garde un très bon souvenir. En 2011, ceux qui ont lancé N’Sync et les Backstreet Boys, et qui gèrent Justin Timberlake, ont fait un casting mondial pour former le prochain groupe pop. J’ai été sélectionné et j’ai passé trois ans entre Orlando et Los Angeles à développer le groupe. On avait plus de 50 chansons. Mais durant la dernière année, quand on était sur le point de signer avec un label, ça n’a pas fonctionné. Et avec le temps, quelques membres du groupe se sont découragés et on a décidé de dissoudre le groupe. Moi, j’aurais continué, mais certains des chanteurs avaient 27 ans et préféraient se concentrer sur d’autres projets, en voyant que celui-là ne débloquait pas. J’ai été très chanceux de vivre tous ces moments-là. J’ai parfois du mal à réaliser le nombre de rêves que j’ai déjà réalisés.

Footloose sera présenté à Montréal dès le 14 juin au Théâtre Saint-Denis.

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