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«Tout sauf eux»: La Une engagée de Libération à la veille du premier tour de la présidentielle

«Tout sauf eux»: La Une engagée de Libération à la veille du premier tour de la présidentielle

"Tout sauf eux". Eux, c'est-à-dire Marine Le Pen et François Fillon, qui s'affichent ce samedi 22 avril à la Une de l'édition week-end de Libération, dominée par le scrutin du premier tour de dimanche.

"La France se rend aux urnes pour une élection plus incertaine que jamais, qui pourrait voir la gauche écartée du second tour laissant face à face droite réac et extrême droite." A la veille d'un scrutin décisif pour la France, le quotidien renoue avec l'une de ses grandes traditions éditorialistes et prend clairement position dans la campagne.

Sur la Une et dans l'éditorial "Voter c'est se battre" de Laurent Joffrin, le journal d'opinion appelle les électeurs français à voter. "Voter pour qui? Certainement pas pour les diviseurs des Français qui récupèrent le drame pour achalander leur douteuse boutique", assène le directeur de la rédaction, en faisant allusion aux réactions politiques qui ont suivi l'attentat sur les Champs-Elysées jeudi 20 avril.

Un avertissement, un cri du cœur, qui n'est sans rappeler la prise de position de certains autres quotidiens nationaux, qui ont, au cours de la campagne, pris plusieurs fois position contre la candidate frontiste et le candidat de la droite.

"Voilà deux possibles futurs présidents de la République"

Le 18 avril, Le Monde publiait un éditorial cinglant contre Marine Le Pen, accusée d'avoir franchi "la frontière de l'indécence". En ligne de mire la déclaration polémique de la présidente du FN sur la sécurité nationale et le terrorisme: "Avec moi, il n'y aurait pas eu de Mohamed Merah, Français grâce au droit du sol, il n'y aurait pas eu les attentats du Bataclan et Stade de France."

Sauf qu'"on ne récolte pas de voix sur le dos des morts", comme le martèle le texte publié le lendemain sur le site du Monde. "C'est une sorte de ligne rouge d'ordre moral – et qui préserve l'avenir. Cette ligne rouge, la chef du Front national, Marine Le Pen, vient de la franchir."

Le quotidien n'épargne pas non plus François Fillon, englué dans des scandales politique, financier et surtout moral. "François Fillon, Marine Le Pen: même au mépris de la loi", s'intitule ainsi un autre éditorial, paru cette fois le 15 mars, au lendemain de la mise en examen du candidat de la droite, et alors que la candidate frontiste est elle aussi visée par des soupçons d'emplois fictifs au Parlement Européen.

"Voilà deux possibles futurs présidents de la République –et, à ce titre, gardiens des institutions– qui invoquent sans vergogne le verdict des électeurs pour mieux écarter le jugement des magistrats. Voilà une campagne définitivement empoisonnée et le débat présidentiel torpillé par ces affaires. Voilà enfin, c'est inévitable, les Français confortés dans leur défiance à l'égard de la parole publique et dans leur rejet, voire leur dégoût, des responsables politiques. De cela, en tout cas, François Fillon et Marine Le Pen sont dès à présent coupables", tranche ainsi le journal.

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