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Le Conseil de Paris interdit les publicités sexistes ou discriminatoires dans sa ville

Le Conseil de Paris interdit les publicités sexistes ou discriminatoires dans sa ville
PerrineST/Twitter

Les publicités diffusées sur le réseau municipal d'affichage de Paris ne devront comporter aucune publicité sexiste ou discriminatoire, a décidé mardi 28 mars le Conseil de Paris à l'occasion du vote attribuant au groupe JCDecaux, seul candidat, le marché du mobilier urbain d'information.

"Le nouveau contrat prévoit que le concessionnaire s'engage à s'assurer qu'aucune publicité à caractère sexiste ou discriminatoire ne puisse être diffusée sur le réseau municipal d'affichage", indique la ville de Paris, qui a voté cette décision sur proposition du groupe communiste.

"Aux côtés de villes comme Londres et Genève, qui ont déjà mis en place des dispositifs de contrôle comparables, Paris montre la voie en décidant d'actionner tous les leviers en sa possession pour empêcher la diffusion, la promotion et la valorisation d'images dégradantes pour certaines catégories de citoyens", a indiqué Anne Hidalgo dans un communiqué.

En attendant une loi pour tout le territoire

Le groupe communiste avait demandé que le concessionnaire s'engage à "éviter toute publicité qui utilise des stéréotypes sexistes, lesbophobes et/ou homophobes, ainsi que des représentations dégradantes, dévalorisantes, déshumanisantes et vexatoires des femmes et des hommes" de même que toute publicité "cautionnant toute forme de discrimination fondée sur l'origine ethnique, l'origine nationale, la religion, le sexe ou l'âge ou portant atteinte à la dignité humaine".

"En attendant une loi qui s'appliquerait sur l'ensemble du territoire national, Paris fait le choix de bannir définitivement ce genre de campagne", selon Hélène Bidard, adjointe PCF chargée de la lutte contre les discriminations.

Cette décision intervient quelques semaines après la polémique autour des affiches publicitaires de Yves Saint Laurent placardées dans Paris. Quelques jours plus tard, la maison a finalement décidé de les retirer.

Ce qui existe aujourd'hui

Légiférer sur le sujet a fait partie des combats du gouvernement, notamment lorsque Pascal Boistard était secrétaire d'État chargé des Droits des femmes (en 2014 et 2015).

La secrétaire d'État souhaitait alors renforcer l'arsenal juridique, en particulier dans les domaines qui échappent au CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) . "Nous sommes actuellement en situation de vide juridique", assurait-elle au Monde fin octobre 2015. "Il y a certes l'ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité), mais c'est un organisme d'autorégulation qui se saisit de peu d'affaires et qui hésite, aujourd'hui encore plus qu'avant, à monter au créneau. C'est pourquoi il faut renforcer les outils juridiques, en particulier dans les domaines qui échappent au CSA, qui ne peut intervenir que sur les publicités diffusées à la télévision et à la radio. C'est le cas, par exemple, des affiches dans la rue ou dans les transports en commun." Depuis, la situation n'a pas changé.

Actuellement, l'ARPP est obligée d'émettre un avis avant la diffusion pour la publicité télévisuelle. Mais ça n'est pas le cas pour les publicités dans la presse et les campagnes d'affichage dans l'espace public. Dans ces cas-là, l'ARPP peut s'auto-saisir d'une publicité. Ça a par exemple été le cas pour la campagne jugée "dégradante" d'Yves Saint Laurent. Des affiches retirées après plusieurs jours de polémique.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel doit également examiner l'image des femmes dans la publicité.

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