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Elon Musk a créé des entreprises sur chacune des 5 révolutions qu'il prédisait à 16 ans (sauf une mais c'est volontaire)

L'entrepreneur a créé quatre sociétés, depuis 1995, pour accompagner le progrès technologique. Mais il n'a pas trop envie de se frotter à la dernière. À cause d'Hitler.
Tesla Chief Executive Elon Musk smiles as he attends a forum on startups in Hong Kong, China January 26, 2016. Musk gave a public shout-out to the sharpest minds in manufacturing this week, calling on them to come help Tesla Motors Inc build a million electric cars a year by 2020. REUTERS/Bobby Yip/File Photo
Bobby Yip / Reuters
Tesla Chief Executive Elon Musk smiles as he attends a forum on startups in Hong Kong, China January 26, 2016. Musk gave a public shout-out to the sharpest minds in manufacturing this week, calling on them to come help Tesla Motors Inc build a million electric cars a year by 2020. REUTERS/Bobby Yip/File Photo

Insérer des implants dans le cerveau pour rajouter une couche artificielle à l'intelligence humaine. Dit comme ça, ce projet a tout de la science-fiction. C'est pourtant le but de la dernière société dans laquelle s'investit le PDG de SpaceX et Tesla, Elon Musk.

Si l'on en sait encore peu sur la start-up, appelée Neuralink, et sur le niveau d'implication de l'entrepreneur, celle-ci donne quand même l'impression d'être un peu irréaliste. Mais il convient de ne pas juger trop tôt la dernière lubie du milliardaire. Celui-ci est en effet connu pour se lancer dans des révolutions qui semblent impossibles ou trop en avance sur leurs temps... et par sortir de la bataille victorieux.

Paiement en ligne, automobile, énergie solaire, aérospatial, intelligence artificielle et humaine... Si toutes les start-ups d'Elon Musk semblent très éloignées les unes des autres, il y a en réalité un point commun. Le milliardaire aurait imaginé, lors de ses études universitaires au début des années 90, il se serait demandé quelles technologies allait le plus affecter le futur de l'humanité. C'est en tout cas l'anecdote qu'il a racontée en 2014.

L'étudiant en physique imagine alors cinq thématiques: les énergies renouvelables, internet, coloniser d'autres planètes, l'intelligence artificielle et l'édition du génome (la modification de l'ADN de l'homme). Certes, c'est un peu facile de raconter cela quand entre-temps, vous avez justement créé des start-ups valorisées à plusieurs milliards de dollars sur trois de ces thématiques. Pour autant, quelques années après, Elon Musk a également investi le terrain de l'intelligence artificielle. Quant au dernier domaine, il l'évite à dessein.

L'idée folle d'une plante martienne

Joe Skipper / Reuters

Quoi qu'il arrive et malgré les critiques qui lui sont adressées, l'entrepreneur a tout de même été visionnaire dans sa carrière. En 1995, alors qu'internet n'en est qu'à ses balbutiements, il abandonne ses études de physique sur le stockage de l'énergie et lance Zip2, une sorte de Pages Jaunes géolocalisé. Quatre ans après, il revend sa société, engrange ses premiers millions, puis lance X.com, l'ancêtre de Paypal, rappelle le site Waitbutwhy.

La suite on la connait: la société est rachetée en 2002 par eBay pour 1,5 milliard de dollars. Elon Musk empoche 180 millions de dollars et se dit alors qu'après avoir participé à la révolution internet, il est temps de passer à deux autres de ses objectifs. Quelques mois plus tard, il investit 100 millions de dollars dans SpaceX, alors que la conquête privée de l'espace est encore embryonnaire.

Comme il le raconte à Wired, tout est parti d'un idée folle, appelée Mars Oasis: envoyer une serre robotisée sur Mars, y faire pousser une plante, puis ramener sur Terre la première preuve de vie de la planète rouge. Il essaye alors d'acheter des fusées russes, mais le prix est prohibitif. Il décide donc de créer une société pour réduire drastiquement le coût d'un voyage sur Mars, tout simplement.

A la pointe de la révolution électrique

Six ans plus tard, le Falcon 1 devient la première fusée privée avec un carburant liquide à atteindre l'orbite terrestre. Aujourd'hui, SpaceX est valorisée à 15 milliards de dollars, a été la première à récupérer le lanceur de sa fusée, pour réduire le coût d'un lancement, et envisage d'envoyer l'homme sur Mars d'ici 2023. Avant d'y établir une colonie d'un million de personnes dans un siècle.

Elon Musk ne s'est pas arrêté là. En 2004, deux ans après la création de SpaceX, il investit 70 millions de dollars dans une start-up qui souhaite produire des voitures électriques, Tesla. Alors que pour le moment, ce type de véhicule est plus un fantasme qu'autre chose et que le marché de l'automobile, aux Etats-Unis, semble saturé. Deux ans plus tard, il injecte 10 millions de dollars dans SolarCity, une entreprise de fabrication de panneaux solaires.

Depuis, Elon Musk a fusionné ces deux sociétés, a produit plusieurs voitures électriques haut de gamme de qualité et devrait bientôt livrer le Model 3, un véhicule abordable (35.000 dollars), toujours électrique. Et même autonome. Aujourd'hui, Tesla est valorisé à quelque 45 milliards de dollars.

Nombreux sont les experts et analystes à le critiquer et à estimer que derrière le nuage de fumée d'une communication bien huilée, ses sociétés sont difficilement rentables. Mais pour le moment, cette fuite en avant a réussi là où l'échec semblait être l'option la plus probable.

Encadrer l'intelligence artificielle

Sur sa liste des 5 révolutions technologiques à venir, n'en restait alors plus que deux: l'intelligence artificielle et l'édition du génome. Deux pour lesquelles Elon Musk ne sait pas vraiment si leur impact sera positif ou négatif pour l'espèce humaine. Il a d'ailleurs dis plusieurs fois que l'avènement d'une machine aussi intelligente qu'un homme est l'un des plus grands dangers que notre civilisation va devoir affronter.

Mais depuis quelques années, les développements dans ce domaine sont astronomiques. Alors, l'entrepreneur s'attache depuis peu à tenter de contrôler cette révolution. Fin 2015, il a co-fondé une société, OpenAI, dont le but est de rendre le travail sur l'intelligence artificielle le plus ouvert possible. Un geste pas si désintéressé: pour l'instant, OpenAI est à but non-lucratif, mais ses créateurs ne disent pas non à un changement de stratégie dans le futur.

Enfin, ce mardi 28 mars, Elon Musk a levé le voile sur la start-up Neuralink, permettant d'améliorer le cerveau avec une couche d'intelligence artificielle. L'idée, ici aussi, est de se préparer à l'avènement de l'intelligence artificielle en améliorant l'être humain pour lui permettre de ne pas être déclassé. Le site Waitbutwhy devrait publier une longue explication de la vision d'Elon Musk sur le sujet dans la semaine.

Le "problème Hitler"

Mais alors, quid de la cinquième partie de sa liste d'étudiant, l'édition du génome humain? Interrogé sur le sujet par Waitbutwhy en 2015, Elon Musk semble botter en touche. Selon lui, l'idée de battre la mortalité humaine implique de "reprogrammer le code génétique et de remplacer toutes nos cellules", car c'est l'ensemble du corps qui s'écroule avec l'âge.

Et il voit là un point très problématique, qui partage radicalement la communauté des généticiens. "Ce n'est pas un combat technique, mais moral", estime-t-il. "J'appelle cela le problème Hitler. Hitler voulait créer un Übermensch [un surhomme, ndlr] et une pureté génétique. Comment faites-vous pour éviter le problème Hitler? Je ne sais pas".

Reste à voir si le fantasque entrepreneur, parfois considéré comme une sorte de gourou de la technologie, finira par s'aventurer sur ce sujet scabreux, qui intéresse de plus en plus de chercheurs et de milliardaires. Pour le meilleur ou pour le pire.

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