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Un film sur le cannibalisme remue les tripes des Français

Attention, la bande-annonce peut choquer certaines personnes.

Sorti en France la semaine dernière, Grave raconte comment Justine, adolescente végétarienne, se découvre une passion dévorante pour la chair, en particulier celle des humains. Les médias français sont dithyrambiques, tandis que les spectateurs ont parfois du mal à digérer ce qu'ils voient.

Pour son premier long métrage, déjà remarqué au dernier festival de Cannes, la réalisatrice parisienne Julia Ducournau a réussi son pari : faire énormément parler et ne laisser personne indifférent.

Attention, la bande-annonce peut choquer certaines personnes

Interrogé sur le film dans l’émission On dira ce qu’on voudra, le journaliste français Pierre Siankowski a raconté avoir vu des personnes quitter la salle, dégoûtées par une scène de cannibalisme entre Justine et sa sœur.

Interdit aux moins de 16 ans en France, le film a dû également rester gravé dans la mémoire des organisateurs du festival de Toronto, qui l'avaient sélectionné l’an passé. Des ambulanciers étaient en effet intervenus après que plusieurs spectateurs se sont évanouis durant une projection.

Sorti ces derniers jours dans quelques salles aux États-Unis sous le titre Raw, un cinéma de Los Angeles a pour sa part devancé les problèmes, en distribuant des sacs à vomi à l’entrée. Dans un pays habitué à suivre avidement les festins des morts-vivants de la série Walking Dead, la précaution peut étonner.

C’est parce que le film de Julia Ducournau, bien loin des zombies, a misé sur le réalisme, à travers le personnage de Justine, comme la réalisatrice l'a expliqué dans une entrevue au site Hollywood Reporter.

«Ce n’est pas comme si avant elle était un être humain puis elle ne l’est plus. […] Elle ne tue personne et pourtant elle a mangé de la chair humaine, donc qu’est-ce que ça dit d’elle? Et qu’est-ce que ça dit de nous si nous pouvons nous identifier à elle?» - Julia Ducournau

Dans une histoire où la tension et l’horreur vont crescendo, un rite d’initiation peu ragoûtant – manger des rognons de lapin – lors de la rentrée dans une école de vétérinaire sert d’élément déclencheur au bouleversement radical qui frappe Justine. Une scène d’épilation douloureuse (et filmée de près) lui fait ensuite franchir le seuil tabou de la consommation de viande humaine.

« Il y a peu de films comme ça dont on sort traumatisé », déclare, sans surprise, Pierre Siankowski, qui salue la performance de l'actrice Garance Marillier dans le rôle de Justine.

Comme lui, la grande majorité des critiques français ont encensé ce film, dans lequel plusieurs voient une allégorie des changements qui s’opèrent à l’adolescence, une autre forme de découverte de la chair. « Rares sont les premières œuvres aussi fiévreuses, aussi électrisantes, d’un romantisme aussi échevelé et d’une si complète désinhibition », s’enflamme Mathieu Macheret dans Le Monde.

Les cinéphiles canadiens intéressés devront toutefois prendre leur mal en patience. Aucune date de sortie n’a pour l’instant été annoncée.

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