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La promotion d'une tournée des bars sème la controverse

La promotion d'une tournée des bars sème la controverse
Radio-Canada.ca

La promotion de « The Bunny Hop », une grande tournée des bars qui aura lieu à la fin du mois dans 27 villes au Canada, s'est attiré les foudres des organismes de défense des femmes et de sensibilisation à la consommation d'alcool.

Prévu pour marquer la fin des classes et le début des révisions, l'événement s'adresse aux étudiants des universités.

Dans les vidéos promotionnelles de la tournée, on peut principalement voir des jeunes femmes en petites tenues costumées en lapines, semblant boire à outrance, posant certains gestes à caractère sexuel.

Pour la gestionnaire au Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) francophone d'Ottawa, la promotion de cet événement hypersexualise les femmes.

« Toute la promotion est axée sur le corps des femmes, on hypersexualise les femmes, on fait passer le message : ''Venez, on va avoir du plaisir avec le corps des femmes'' », dénonce Josée Guindon.

Elle regrette que le message ne soit pas plutôt : « Venez, on va faire la tournée des pubs, les examens sont terminés, on va aller prendre un verre et s'amuser ».

Pour sa part, Halina Siedlikowski, du comité Sexual assault network (SAN), critique le fait que la promotion de cet événement « traite les femmes comme des objets ». « Ce n’est pas un événement qui est inclusif », déplore-t-elle.

« Je trouve ça un peu épouvantable, je vois beaucoup de femmes en état d’ébriété, des femmes déshabillées, je ne vois pas d’hommes », précise Mme Siedlikowski.

Agressions sexuelles

Mme Guindon craint aussi que cet événement ne soit un lieu d'agressions sexuelles envers les jeunes femmes.

« Chaque fois qu'il y a des événements de ce genre-là, [...] on a des appels téléphoniques de jeunes filles qui y ont participé et viennent nous voir parce qu'elles ont été agressées sexuellement. » - Josée Guindon, gestionnaire au CALACS

Alina Seiedlikowski partage ce point de vue. « Il se peut que toutes les actions qui s’y déroulent ne soient pas consentantes », assure-t-elle.

« La drogue du viol, c'est celui de l'alcool », soutient pour sa part le directeur général d'Éduc'alcool, Hubert Sacy, un organisme qui sensibilise à la consommation d’alcool.

« Si j'avais des enfants, je ne voudrais pas qu'ils s'inscrivent à des événements comme celui-là. » - Hubert Sacy, directeur général d'Éduc'alcool

Abus d'alcool

M. Sacy regrette aussi que la promotion de cette tournée des bars « incite à une consommation excessive ».

« Fondamentalement, cet événement-là fait la promotion de la consommation abusive d’alcool et montre que le plaisir va se retrouver dans l’abus. C’est ça qui est déplorable », a réagi M. Sacy, qui par ailleurs considère que le fait d'organiser une tournée de différents établissements peut être quelque chose de raisonnable « dans la mesure où les gens consomment de façon modérée ».

À Ottawa, la popularité de l'événement ne laisse aucun doute. Tous les billets pour « Bunny Hop 2017 » sont déjà vendus.

XL LifeStyle, qui dit être la plus imposante compagnie d'événement du genre, n'a jamais répondu à nos demandes d'entrevue.

Avec les informations du journaliste Jérémie Bergeron

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