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Un an après leur arrivée, des réfugiés syriens peinent à s'intégrer

Un an après leur arrivée, des réfugiés syriens peinent à s'intégrer
A Syrian refugee waits to shake hands with Canada's Prime Minister Justin Trudeau (not pictured) during Canada Day celebrations on Parliament Hill in Ottawa, Ontario, Canada, July 1, 2016. REUTERS/Chris Wattie
Chris Wattie / Reuters
A Syrian refugee waits to shake hands with Canada's Prime Minister Justin Trudeau (not pictured) during Canada Day celebrations on Parliament Hill in Ottawa, Ontario, Canada, July 1, 2016. REUTERS/Chris Wattie

Plus d'un an après leur arrivée au Canada, plusieurs réfugiés syriens éprouvent des problèmes d'intégration, selon des données gouvernementales et des chercheurs ayant étudié le sujet.

Comparativement aux réfugiés parrainés par le gouvernement, les nouveaux arrivants parrainés par le privé semblent mieux s'intégrer

à court terme, au chapitre de l'apprentissage de la langue et de l'emploi, a affirmé jeudi la sous-ministre adjointe déléguée pour Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, Dawn Edlund.

Elle a indiqué que plus de la moitié des réfugiés syriens parrainés par le privé qui sont arrivés avant mars 2016 ont trouvé un emploi. Seulement 10 pour cent de ceux qui ont été parrainés par le gouvernement ont eu cette chance.

Mme Edlund a été une des premières conférencières du Congrès national Metropolis, un forum annuel réunissant des chercheurs, des élus et des représentants d'organismes d'aide à l'établissement et communautaires afin de partager leurs connaissances et leurs expériences dans le domaine de l'immigration et de l'établissement.

Selon elle, une des raisons de l'écart entre les deux groupes de réfugiés est que les nouveaux arrivants parrainés par le gouvernement sont généralement moins instruits et n'ont pas ou peu appris le français ou l'anglais.

Elle souligne aussi que plusieurs des réfugiés parrainés par le privé ont pu recevoir l'appui d'amis ou de proches déjà installés au Canada.

"Ils ont pu être en rapport avec un réseau d'aide déjà puissant. Ils connaissaient déjà des gens vivant au Canada qui avaient des contacts pour l'emploi", a-t-elle dit, avant d'ajouter que l'écart entre les deux groupes au chapitre de l'emploi disparaissait généralement au bout de huit ou neuf ans.

D'autres participants ont exprimé des inquiétudes quant à la vulnérabilité de certains groupes de réfugiés, notamment les femmes, dont l'accès aux cours de langue est limité parce qu'elles doivent s'occuper de leurs jeunes enfants.

Selon Martha Crago, de l'Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, qui a étudié le succès scolaire des réfugiés, les adolescents plus âgés qui manquent de compétences linguistiques sont plus à risque de mal s'intégrer.

"Ils sont plus susceptibles d'abandonner l'école. S'ils n'ont pas 18 ans, ils ne sont pas admissibles à l'éducation aux adultes", a-t-elle souligné.

La ministre de l'Immigration du Québec, Kathleen Weil, présente au Congrès, estime qu'il faut s'occuper des "blocages systémiques" qui empêchent la reconnaissance des diplômes des immigrants qualifiés, malgré les progrès réalisés depuis quelques années.

"Il y a des éléments de reconnaissance, mais il y a ensuite des problèmes (car la) formation n'existe pas, a-t-elle souligné en entrevue. On dit que cette personne a besoin d'une formation d'appoint, mais les universités ne l'offrent pas parce qu'il n'y a pas la masse critique."

Mme Weil a laissé entendre que le prochain budget du gouvernement québécois comprendra des investissements pour les services d'intégration. "On a rajouté beaucoup d'argent pour la francisation. La langue est le pilier de l'intégration. Les enfants, ça va, ils sont à l'école et apprennent la langue rapidement, mais les parents se sentent démunis. On veut les réconforter", a-t-elle souligné.

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