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Propos sur les pensionnats autochtones: la sénatrice Beyak invitée à «réfléchir»

Propos sur les pensionnats autochtones: la sénatrice Beyak invitée à «réfléchir»

Sous le feu des critiques en raison de propos jugés inacceptables qu'elle a formulés au sujet des pensionnats autochtones, la sénatrice Lynn Beyak a écarté jeudi l'idée de démissionner du comité sénatorial sur les peuples autochtones.

Dans un déclaration écrite transmise par son bureau jeudi après-midi, elle a plaidé que ses commentaires avaient été mal interprétés et tirés hors de leur contexte en cette "ère de fausses nouvelles et d'exagérations".

En début de journée, la présidente du comité sur les peuples autochtones, Lillian Dyck, priait sa collègue de "réfléchir au tort que sa présence pourrait causer au comité tandis qu'il amorce l'étude de la relation de nation à nation entre les peuples autochtones et le Canada".

Elle avait signalé dans ce communiqué qu'elle n'avait pas le pouvoir d'exclure des membres, mentionnant au passage avoir reçu ces derniers jours "des appels et des messages (lui) demandant d'exclure la sénatrice du comité".

La sénatrice Beyak a suscité la controverse en affirmant, lors d'un débat à la chambre haute sur la surreprésentation des femmes autochtones dans les prisons canadiennes, la semaine dernière, qu'il y avait de bonnes intentions derrière les pensionnats autochtones.

"Les personnes qui ont joué jadis un rôle dans les pensionnats indiens, dont certaines sont peut-être même vos ancêtres, avaient surtout de bonnes intentions, et nous devrions pardonner à celles pour qui ce n'était pas le cas", a lâché la sénatrice conservatrice.

Sa démission a été publiquement réclamée par le député néo-démocrate Romeo Saganash (voir vidéo en tête d'article), lui-même un survivant des pensionnats autochtones.

La ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, n'est pas allée jusqu'à réclamer le départ de la sénatrice Beyak, mais elle lui a sévèrement reproché ses propos à la Chambre des communes, jeudi dernier.

Dans un rapport publié en 2015, la Commission de vérité et réconciliation a qualifié de "génocide culturel" le sort qui a été infligé aux enfants autochtones qui ont été arrachés à leur famille et envoyés dans ces pensionnats.

Romeo Saganash a affirmé que tenir de tels propos revenait à dire que derrière le génocide des juifs par le régime du dictateur allemand Adolf Hitler se cachaient finalement de nobles visées.

"À mon avis, dire que les pensionnats, c'était quelque chose quand même de bien, que ce n'était pas malintentionné comme institution, ça équivaut à dire que ce que Hitler a fait envers les juifs, c'était pas malintentionné", a-t-il dénoncé.

"Quand on parle des génocides, on ne peut pas dire qu'il y a des aspects qui sont bons, d'autres aspects moins bons", a ajouté le député du Nouveau Parti démocratique (NPD), citant la définition de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

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