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On a vu «Iron Fist» sur Netflix, et c'est un flop

On a vu «Iron Fist» sur Netflix, et c'est un flop
Netflix

Après les succès de Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage, Netflix dévoile ce vendredi 17 mars l'intégrale de la saison 1 de Iron Fist, dernier super-héros a être transposé des comic books à l'écran par ses soins.

Si la plateforme de vidéo sur demande avait agréablement surpris en validant l'adage «jamais deux sans trois» avec son avant-dernière création Marvel, cette fois, c'est malheureusement «trois sans quatre». On voulait y croire mais, contrairement aux adaptations précédentes, c'est raté.

Le HuffPost France, qui a pu voir les six premiers épisodes de cette nouvelle série, vous explique pourquoi elle a tout d'un superbe flop.

Le pitch

Disparu quand il était enfant après un écrasement d'avion dans l'Himalaya, Danny Rand refait soudainement surface à New York quinze ans plus tard. Ses parents n'ayant pas survécu à l'accident de leur jet, le jeune homme tente de renouer avec les seuls proches qu'il lui reste, ses amis d'enfance maintenant à la tête de l'entreprise familiale pesant plusieurs milliards et dont 51 % des parts lui reviennent (la bande-annonce ci-dessous).

Sa réapparition n'est pas aussi simple qu'il l'avait espéré : personne ne veut croire qu'il est revenu d'entre les morts et qu'il peut mettre la main sur l'une des plus grosses fortunes de Manhattan. Sa tâche se complique au moment où il découvre que The Hand, l'ennemi juré contre lequel il a passé 15 ans à s'entraîner aux côtés des moines qui l'ont recueilli après l'écrasement, est en ville et va le contraindre à invoquer l'Iron Fist, force mystique qu'il peut maîtriser pour rendre l'un de ses poings surpuissants.

Un poing de fer qui sonne bien creux...

Le problème qui saute aux yeux avec Iron Fist, c'est qu'il n'y en a pas. Chacune des adaptations précédentes de Marvel sur Netflix mettait de l'avant un conflit intérieur, social, un traumatisme. Matt Murdock s'interrogeait sur le bien fondé de devenir Daredevil alors que ses convictions religieuses s'y opposait, Jessica Jones mettait en scène la puissance des séquelles des violences faites aux femmes, Carl Lucas alias Luke Cage nous plongeait à pieds joints au sein d'une communauté noire. Mais chez Iron Fist? Rien.

On se demande bien quel est le message de fond ou l'originalité quand on se retrouve à regarder des gens riches, beaux et blancs qui arpentent en costumes les bureaux de leur gratte-ciel ou les étages de leur appartement au coeur de Manhattan, sans se poser aucune question existentielle.

Même après avoir visionné six des treize heures de la saison 1, pas l'ombre de tout cela.

... et qui met les pleins phares sur ses défauts

Ce manque de fond nuit cruellement à la série, car il braque les projecteurs sur d'autres faiblesses qui passaient plus inaperçues chez les créations Marvel/Netflix précédentes. Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage n'étaient pas des chefs-d'oeuvre, mais savaient distraire, faire sourire et réfléchir. Moins sombre, moins violent, moins haletant que ces dernières, Iron Fist laisse place à l'ennui.

Répliques mièvres («Est-ce qu'on est du côté des gentils?», s'interrogent, larmoyants, les PDG avides après s'être défaussés de toute responsabilité quant à l'impact toxique de leur entreprise sur l'environnement) et scènes qui frôlent le ridicule (tiens, tiens, et si la prise d'art martial que l'on m'a apprise il y a cinq minutes pouvait maintenant me sauver la vie) n'en résonnent que plus fort.

Quant aux scènes de combat - censées impressionner puisque Iron Fist est un maître des arts martiaux -, le téléspectateur en arrive à se faire la remarque qu'il pourrait probablement faire aussi bien au milieu de son salon sans jamais avoir mis les pieds dans un dojo. Les fans des autres séries pourront au moins compter sur les apparitions efficaces et empreintes d'humour de Claire Temple et Jeri Hogarth pour les extirper brièvement de l'apathie qui les aura frappés devant leur écran.

Doté d'un pouvoir pas particulièrement excitant, Iron Fist avait réellement besoin d'une mise en scène et d'une histoire forte pour compenser. Il aurait au moins fallu lui offrir un méchant digne de se nom, comme Wilson Fisk qui prenait toute la lumière dans Daredevil. Netflix et Marvel se sont ici pris les pieds dans le tapis, pas sûr qu'ils réussissent à réviser leur copie à temps pour The Defenders, la mini-série qui réunira les quatre héros d'ici la fin de 2017.

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