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Que feront les maisons de disques québécoises après la faillite de DEP?

Que feront les maisons de disques après la faillite de DEP?
A pretty young woman going through the CD rack at a music shophttp://195.154.178.81/DATA/i_collage/pi/shoots/781397.jpg
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L'annonce de la faillite du distributeur de disques DEP a causé une commotion au sein de l'industrie québécoise de la musique. Quelques maisons de disques sous contrat avec DEP ont été prises par surprise par cette faillite.

Un texte de Ronald Georges

«On l'a appris en même temps que tout le monde. Il y a trop de choses que l'on doit vérifier [avant de commenter]. On est tous dans le néant. On n'a pas parlé au syndic, donc je n'ai pas les chiffres», affirme François Bissoondoyal, directeur disques de Spectra Musique.

En affaires depuis une vingtaine d’années, DEP était un des plus importants distributeurs de disques au Québec. L'entreprise distribuait les productions de maisons de disques telles que Spectra Musique, La Tribu, Grosse Boîte/Dare to Care, Instinct Musique et Coyote Records.

Les Vincent Vallières, Patrice Michaud, Les Cowboys Fringants, Cœur de pirate et Éric Lapointe sont, entre autres, produits par ces maisons de disques.

Des conséquences financières importantes

Toute faillite cause nécessairement son lot de pertes financières et de défauts de paiement. «Nous n’avons aucune information, car le syndic de faillite évalue le dossier de DEP. Les faillites impliquent une liste de créanciers principaux. Et nous sommes pas mal en dernier dans la liste», laisse tomber Rafael Perez, président de Coyote Records, qui produit, entre autres, Karim Ouellet, Klô Pelgag et Ludovic Alarie.

De plus, la disparition de DEP survient après la fermeture d’un autre acteur important pour la vente de disques au Québec et au Canada : celle de HMV, annoncée en début d’année. Une fermeture qui a fait mal, selon Rafael Perez, puisque ces revenus représentaient «environ de 20 à 30 % des comptes» de Coyote Records.

La faillite de DEP causera le même genre de perte financière pour Coyote Records, d'autant plus que le plus récent trimestre financier comprend les ventes des Fêtes, «un moment fort de l’année», précise Rafael Perez.

Sans compter les casse-têtes logistiques qu’une telle disparition entraînera pour la distribution des nouveautés. Par chance, le nouvel album de Vincent Vallières, qui sera en magasin vendredi, est déjà distribué, mentionne François Bissoondoyal, de Spectra Musique. La compagnie aura le temps de réorganiser la distribution des œuvres qu’elle produit, puisque sa prochaine sortie aura lieu cet automne. «Vraisemblablement, tout ça sera derrière nous», espère M. Bissoondoyal.

À la recherche d’un autre distributeur

En conséquence, les maisons de disques sous contrat avec DEP doivent trouver un autre distributeur qui approvisionnera les magasins de disques.

«Les discussions vont bon train avec les trois majors, Universal, Warner et Sony», soutient Rafael Perez.

«Au stade où j’en suis, nous sommes ouverts à toute proposition, je n’enlève aucune option», indique pour sa part François Bissoondoyal. «On travaillait avec eux [DEP] depuis trois ans. Tous ces collègues ont travaillé fort pour nos artistes. Notre but dans la vie, c’est de défendre nos artistes», regrette-t-il au sujet de la fermeture de DEP.

Les étiquettes de disques Grosse Boîte/Dare to Care et La Tribu ont choisi de ne pas faire de commentaire au sujet de la faillite de DEP, et Instinct Musique n'a pas retourné nos appels.

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