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«Trapped»: Dear Criminals et leur nouvelle œuvre d'art scénique

«Trapped»: Dear Criminals et leur nouvelle œuvre d'art scénique
Jean-François Cyr

«Trapped». C’est le titre de la nouvelle offrande scénique des trois membres du groupe montréalais Dear Criminals. Et cette proposition ne sera pas un concert musical habituel, mais bien une œuvre d’art complète. C’est du moins ce qu’ils veulent présenter à l’Usine C, à compter du 16 mars. Rencontre.

«Dans la dernière année, on a collaboré à différents projets multidisciplinaires, raconte la chanteuse et musicienne Frannie Holder. On a eu envie d’un projet semblable qui part vraiment de nous. C’est un shmow de musique d’abord. On a développé l’idée et ensuite on est allés chercher des collaborateurs.»

Pour réduire à sa plus simple expression, le spectacle qui sera offert par Dear Criminals et sa bande met en vedette trois musiciens d’un groupe pop électro-folk dans un univers artistique qui dépasse la cadre auquel il appartient normalement. Un monde qui flirte avec des danseurs (Jamie Wright et Francis Ducharme), des images cinématographiques (la conception vidéo est assurée par Khoa Lê), des éclairages (signés Régis Guyonnet) et un décor (scénographie de Max-Otto Fauteux).

En fait, il faut aborder Trapped comme un objet d’art plutôt et non comme un habituel concert musical.

«Parce que sensuellement attirés les uns par les autres, Dear Criminals et Jérémie Niel mélangent leurs fantasmes pour créer ensemble un paysage visuel et musical, une oeuvre sans discontinuité, contemplative, qui transcende les lignes. Un objet aux frontières de la musique, de la danse et du cinéma, une oeuvre scénique, finalement, pleine d'une émotion charnelle, portée par des performeurs aux confins de leurs mondes.» – Dear Criminals, sur l’affiche promotionnelle

«Il y a aussi l’élément de surprise qui est important pour nous, ajoute le multi-instrumentiste Vincent Legault. Nous savons que les gens se posent beaucoup de questions par rapport à ce nouveau spectacle… C’est en fait un show de Dear Criminals pimpé avec une dimension plus grande que le spectacle traditionnel. On veut que les gens arrivent sans savoir exactement ce qu’ils vivront dans la salle (de l’Usine C). Et, le projet restera en construction, en évolution.»

Durant cette proposition de plus de 60 minutes (la durée était encore à déterminer lors de l’entrevue), le groupe interprètera la presque totalité de ses deux plus récents albums. «On va jouer plein de récentes tounes puisées autant dans l’album de Nelly que du EP Another Picture, indique Charles Lavoie. […] Dans la sélection des pièces, dans le choix du pacing, on est assez anal dans nos concerts, normalement. Par exemple, on avait peur que l’enchaînement des tounes soit un gros problème, avec la danse, les images... Finalement, ça fonctionne.»

Le dernier concert de Dear Criminals remonte au 16 septembre, à l’église Saint-Jean-Batiste de Montréal. Les musiciens ont donc hâte de remonter sur scène, mais davantage depuis qu’ils ont développé Trapped. «Les shows aujourd’hui sont devenus des rassemblements sociaux, ou presque, affirme la chanteuse. Les gens parlent beaucoup durant un concert. Il y a beaucoup de détachement par rapport à la proposition. Le spectateur n’entre pas dans l’objet de la même manière qu’au théâtre, où l’on ne va pas pour jaser, pour chiller. On a besoin de vivre autre chose. On veut créer un spectacle en mouvement, et plus complet.»

Le départ

C’est sur le chemin entre Montréal et l’Abitibi-Témiscamingue que le groupe aurait imaginé pour la première fois le concept de Trapped. Ça fait trois ans. «C’est au retour du FME (festival de musique émergente), dans une van, qu’on a échangé sur cette idée d’un show multidisciplinaire, poursuit Frannie Holder. C’est bien, parce qu’on ne s’est jamais vraiment détachés de l’idée de départ. On a juste rajouté beaucoup de morceaux au projet.»

On n’assistera pas à Trapped comme au théâtre ou au cinéma. «Le sens ne sera pas explicite, explique le chanteur et guitariste Charles Lavoie. On n’avance pas dans une narration. C’est quand même un spectacle de musique, mais dans lequel participent [çà et là] des danseurs. C’est un dialogue entre diverses disciplines. Et c’est une réflexion ouverte. C’est ce qui est crissement intéressant.»

Les collaborateurs

Catherine Gaudet a apporté son soutien à Niel à propos des chorégraphies des danseurs. Elle est la chorégraphe préférée de Frannie Holder. À vrai dire, les trois musiciens aiment beaucoup son travail. Elle a d’ailleurs collaboré avec eux dans le passé, sur le tournage d’un vidéoclip, entre autres.

Jamie Wright et Francis Ducharme sont des danseurs professionnels qui ont l’habitude des planches. «On adore l’impulsivité de Francis et Jamie», lance Legault.

Du côté de Khoa Lê, il a notamment réalisé le dernier vidéoclip du groupe. Il travaille en réalisation et en production vidéo et cinéma.

Quant à a Jérémie Niel, ce serait le metteur en scène tout désigné pour ce projet de Dear Criminals. Il a travaillé à maintes productions multidisciplinaires au fil du temps. Il est directement impliqué dans Trapped depuis une année.

«Mes shows sont en général très multidisciplinaires, dit Niel à la fin de l’entretien. Je mélange souvent le théâtre, la danse et les ambiances sonores. Cela dit, je n’ai jamais fait la mise en scène d’un spectacle de musique. En même temps, j’ai travaillé sur une performance - une courte forme - de We are Wolves (concert présenté dans le cadre du Festival TransAmériques). J’ai toujours des musiciens et des concepteurs sonores qui sont très présents sur mes créations. J’aime dealer avec différentes disciplines. Mon défi avec Trapped, c’est de créer une unité en peu de temps, une proposition qui se tient, qui a une densité. On veut offrir une œuvre d’art complète.»

Jusqu’à maintenant, trois représentations sont au programme de Dear Criminals, les 16, 17 et 18 mars, à Montréal. La première représentation est complète. Si l’accueil du spectacle est favorable au sein du public, les trois acolytes du groupe aimeraient beaucoup présenter l’œuvre dans d’autres salles du Québec.

Quelques projets de Dear Criminals

L'an dernier, les membres de Dear Criminals ont notamment composé la musique pour le film Nelly, d'Anne Émond, et la pièce de théâtre Les lettres d'amour, écrite par Évelyne de la Chenelière et mise en scène et David Bobée. Ils ont aussi collaboré à la série Fatale-Station, de Stéphane Bourguignon, réalisée par Rafaël Ouellet, ainsi qu’à Things are leaving quietly, in silence, un spectacle de danse contemporaine de Frédéric Tavernini. Présentement, ils sont impliqués dans la création de SEX'Y, une oeuvre de la metteure en scène Marie-Eve Signeyrole qui sera présentée à l'Opéra de Paris en janvier 2018.

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