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Trois récits du cauchemar blanc sur l'autoroute 13 à Montréal

Trois récits du cauchemar blanc sur l'autoroute 13 à Montréal

« Je suis resté un peu plus longtemps à la job hier pour que le trafic se dissipe un peu et j'ai décidé de partir vers 19 h » mardi soir, explique l'un des rescapés de l'autoroute 13, James O'Farrell. Le jeune homme a consulté une carte sur Google afin de se renseigner sur l'état du trafic et il a pris la route en s'attendant à un trajet de 1 h 30.

«Quand je suis arrivé sur l’autoroute 13, j’ai vu que Google m’avait trahi.» - James O'Farrell

Il n’était toutefois pas au bout de ses malheurs puisqu’il a constaté, au cours de la soirée, qu’il n’avait que très peu d’essence dans le réservoir de sa voiture. « Vers minuit, mon auto s’est éteinte, je n’avais plus de batterie », poursuit-il en précisant qu’un « combat contre le froid » s’est à ce moment amorcé pour lui.

Chaussé de simples espadrilles, le jeune homme reconnaît qu’il n’était pas vêtu pour affronter les rigueurs de l’hiver. « Quand tu retournes dans une auto qui n’a plus de chauffage, ça commence à être difficile », poursuit-il, en indiquant qu’il ne s’attendait pas à passer la nuit dans sa voiture.

Philosophe, il a eu une pensée pour les sans-abri qui vivent ainsi à l’année longue alors qu’il n’a été soumis à ce régime que pendant quelques heures.

Le matin venu, il ambitionnait simplement de manger quelque chose - lui qui n’avait rien avalé depuis le dîner de la veille - prendre une douche chaude « et peut-être un peu de sommeil ».

Quant aux critiques politiques qui fusent de toute part à Québec, le jeune homme soutient ne pas avoir eu le temps de penser à ce genre de chose. Plongé dans le feu de l’action, il avance n’avoir songé qu’à des moyens de se garder au chaud. Il rejoint l’évaluation du premier ministre Couillard en soulevant le manque d’informations.

Panne sèche et vitre ouverte

Un autre automobiliste coincé sur l'A-13, Jacques Trouillot, explique qu’il a quitté le bureau plus tôt qu’à son habitude pour éviter le trafic en cette journée de tempête. « J’avançais sur l'A-13, vers 19 h, lorsque tout s’est arrêté, relate M. Trouillot. Nous sommes demeurés vraiment sur place à compter de 19 h 30. »

« J’ai commencé à penser à économiser mon essence, poursuit-il. J’ai éteint l’auto, mais quand j’ai tenté de la redémarrer, ça ne fonctionnait plus. »

«Malheureusement pour moi, j’avais descendu une vitre pour l’essuyer, mais je ne pouvais plus la remonter parce que la voiture ne redémarrait plus.» - Jacques Trouillot

« Je croyais qu’il y avait un carambolage », explique-t-il en précisant qu'il « tentait d’obtenir de l’information en écoutant la radio. « On ne donnait pas beaucoup d’informations sauf pour dire que c’était bloqué. »

« Je commençais à geler et je suis allé dans la voiture derrière moi », ajoute M. Trouillot. « Une dame m’a laissé monter dans son auto. Elle a été très généreuse. Je suis resté au chaud dans son auto jusqu’à 6 h lorsque les pompiers sont arrivés. »

Prisonnière d'une navette enlisée

Non loin de l’autoroute 13, des passagers d’une navette de l’aéroport de Montréal sont également demeurés coincés au milieu de la neige dans le secteur de Dorval.

« Quand mon vol a été annulé, j’ai fait la file pour attendre un taxi pour rentrer à la maison », explique l’une des voyageuses, Marie-Christine Tremblay, en entrevue à ICI RDI. « Il y avait une attente d’environ trois heures pour un taxi. Après 1 h 30 d’attente, l’aéroport nous a offert une navette pour nous reconduire au métro Lionel-Groulx. »

« J’étais très heureuse de partir de là [l’aéroport], mais après deux kilomètres, l’autobus s’est enlisé et nous sommes restés là 10 heures. »

Finalement secourus par les pompiers, qui ont fait monter les passagers de la navette enlisée dans un autobus du Service incendie Montréal (SIM) pour les sinistrés, les passagers devaient être reconduits dans un centre d’hébergement de Lachine. « Mais tous les chemins sont bloqués et nous allons tourner en rond pendant peut-être une heure, jusqu’à temps de trouver un chemin », confie-t-elle.

L’avocate qui devait prendre l’avion pour se rendre à Sept-Îles afin de participer à un procès n’avait toutefois pas l’intention de se chercher un nouveau vol en direction de la Côte-Nord mercredi.

«Tout ce que je veux maintenant, c’est aller me coucher.» - Marie-Christine Tremblay

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