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«La voix»: dernier round d'auditions à l'aveugle

«La voix»: dernier round d'auditions à l'aveugle
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C’était le dernier round d’auditions à l’aveugle à La voix, dimanche. Les coachs ont ainsi complété leur équipe en vue des duels, des chants de bataille et des différentes étapes menant à la grande finale.

Plusieurs interprétations remarquables ont jalonné ce crucial épisode, dans lequel Marc Dupré, Isabelle Boulay, Éric Lapointe et Pierre Lapointe ont fait preuve d’une belle retenue dans leurs louanges, qui paraissaient plus vraies que dimanche dernier. Il faut dire que le calibre était élevé. Avait-on gardé le meilleur pour la fin? Chose certaine, la lutte sera féroce dans les prochaines semaines.

Karimah Marshall, 27 ans, d’Edmonton, a causé toute une commotion en début d’émission avec son magnifique timbre soul, qui vient sans conteste du creux de ses tripes. Sa Forever Don’t Last, un air de Jazmine Sullivan, était émouvante et sentie. Les coachs ont tourné l’un après l’autre pour elle, en transe devant la magie qui émanait d’elle. Et le concert d’éloges paraissait pour une fois sincère. Pierre Lapointe a parlé d’un moment de grâce : «Tu es une très grande chanteuse. Je te veux, viens avec moi», a-t-il supplié. Isabelle Boulay, elle, a salué le côté sensuel et la «classe folle» de Karimah. «C’est comme un miracle quand tu chantes». Éric Lapointe a quant à lui tenté de la séduire à coups de hashtags. Mais c’est Pierre Lapointe qui a reçu la faveur de Karimah, qui se rendra sans doute loin dans l’aventure de La voix.

La version lente et très langoureuse, mais aussi un peu banale, d’Avant de disparaître, de Claude Bégin, offerte par Éric-Alexandre Dufort, 22 ans, de Mascouche, n’a pas été suffisamment convaincante aux yeux des juges, qui ne se sont pas retournés pour lui. Éric a justifié son manque de puissance, et Pierre, son manque de souffle. Éric-Alexandre a ensuite reconnu à la caméra que sa nervosité ne l’a sûrement pas aidé.

Abigail Galwey, 24 ans, de Montréal, a misé sur Glory Box, de Portishead, pour attirer l’attention. Elle a été intense et suave, et on sentait qu’au moins un siège pivoterait pour elle, mais le suspense a quand même plané un instant avant qu’Isabelle Boulay et Éric Lapointe ne flanchent. De la voix d’Abigail, Éric a dit qu’elle a «du chien» et a déclamé un petit poème à la jeune femme, tandis qu’Isabelle l’a qualifiée d’«ensorcelante, sauvage et brutale, mais en même temps, qui fait du bien». La jeune convoitée a finalement jeté son dévolu sur Isabelle. Notons qu’Abigail Galwey a des racines dans le milieu du théâtre et de la littérature, puisqu’elle est la petite-fille de Jean-Pierre Ronfard et Marie Cardinal.

Choix de morceau audacieux pour Fatoumata Gallas, 29 ans, de Montréal, qui a opté pour Faire des enfants, de Jean Leloup, qu’elle maîtrisait à la perfection. Sa livraison parfois rocailleuse, mais limpide, et franchement intéressante, respirait l’assurance et la confiance en soi. Une fois de plus, Éric Lapointe (avec une vraie déclaration d’amour) et Isabelle Boulay (qui a souligné sa qualité vocale) ont croisé le fer pour l’entraîner dans leur clan. Un brin baveuse, «Fatou» a interrompu Éric Lapointe dans une tirade de compliments pour lui demander s’il savait qui était l’interprète original de Faire des enfants. Heureusement, Lapointe connaissait son Leloup! Le rockeur et sa nouvelle protégée prendront probablement plaisir à se tirer la pipe dans les prochaines semaines.

Marc Dupré a été le seul à craquer pour Amos J, de Lac-Brome, en Estrie - dont le look juvénile ne laisse pas présager ses 35 ans réels -, pendant que Boulay et les deux Lapointe demeuraient stoïques à ses côtés, à sa grande surprise. À la guitare, Amos a été efficace sans être transcendant sur Badfish, du groupe californien Sublime. Mais son énergie se mariant à merveille avec celle de Marc Dupré, l’association était naturelle.

Après Michaël Girard, qui a joué d’humilité il y a quelques semaines en tentant le coup à La voix, et Rick Hughes, Sylvie Desgroseilliers, Philippe Berghella et Sabrina «Sabotage» Bellemare (d’Orange Orange) avant eux, Cindy Daniel a elle aussi profité de la tribune offerte par TVA pour relancer sa carrière. Celle qui a incarné un rôle de premier plan dans la comédie musicale Don Juan à l’âge de 16 ans, et susurré Sous une pluie d’étoiles pendant plusieurs mois dans nos radios, il y a une dizaine d’années, est ensuite devenue maman et a délaissé la musique. Et quoi de mieux, pour revenir en force, qu’un saut à La voix?

«C’est sûr que j’ai un peu perdu la petite place que je me faisais», a-t-elle concédé, sans cacher ses aspirations. «Sans oublier le passé, j’espère repartir presque d’une page blanche. Chanter, c’est ce que je suis». Avec une explosive Life Is A Highway, Cindy Daniel a suscité du mouvement chez les coachs ; Marc Dupré a été renversé en apercevant la demoiselle de 30 ans, et a incité ses potes à se mouvoir pour qu’ils la découvrent eux aussi. Pierre et Éric Lapointe ont alors écarquillé les yeux, et Isabelle Boulay a pouffé d’un petit rire. Les «J’en reviens pas» ont fusé, les bons mots de retrouvailles aussi (Isabelle Boulay l’a même sacrée «plus belle voix de sa génération»), et Cindy a jeté son dévolu sur Éric Lapointe (qui venait de lui tendre un biscuit chinois).

Soyons francs : les visages déjà connus qui sont passés par La voix jusqu’ici n’ont pas nécessairement brillé davantage au firmament des stars une fois la compétition terminée. Cindy Daniel sera-t-elle celle qui renversera la vapeur? Si on se fie à l’excellence de sa prestation de dimanche, on pourrait être porté à croire qu’elle franchira quelques étapes du jeu. Gagnera-t-elle? Elle en a le potentiel. Qui vivra verra!

On a cru une longue minute que personne ne céderait devant (ou derrière?) la relecture de Bonnie and Clyde, des Hay Babies, d’Émilie Allard, 26 ans, de Montréal, mais Isabelle Boulay, touchée par sa précision, son honnêteté, sa droiture et sa sympathie, a fini par l’inviter à se joindre à elle. Émilie en était bouleversée, au point de verser une larme de bonheur.

Grande admiratrice de Louis-Jean Cormier, la douce Véronica Hidalgo, 19 ans, de Victoriaville, s’accompagnait à la guitare sur Le temps est bon. En percevant les premières notes, Pierre Lapointe a froncé les sourcils, Isabelle Boulay s’est attendrie, mais hélas, le numéro n’a pas été suffisamment envoûtant pour générer un résultat concret.

La country Tennessee Whiskey, de David Allen Coe, seyait à merveille à Andy Bastarache, 20 ans, de Saint-Antoine, au Nouveau-Brunswick, qui a rapidement happé Isabelle Boulay, Pierre Lapointe et Marc Dupré, lesquels l’ont écouté, sérieux (Lapointe), charmée (Boulay) et excité (Dupré). Isabelle Boulay, entre autres, bouillait de sincérité et, elle qui a amené Yoan Garneau à la victoire en 2014, aurait pu être une guide de choix pour Andy («Je ne peux plus vivre sans ta voix, ni sans toi», a-t-elle déclaré), mais le principal intéressé s’est plutôt tourné vers Marc Dupré.

Avec ses tonalités et sa dégaine RnB et les refrains d’Allô le monde crachés d’un élan rauque et graveleux, Joyce N’sana, 28 ans, de Sainte-Agathe-des-Monts, mais native du Congo, aurait très bien pu tirer son épingle du jeu, mais ça n’a pas été le cas. N’empêche, Pierre Lapointe a admis avoir regretté de ne pas s’être manifesté. Un peu dommage.

À tout juste 16 ans, Joshua Moreno, de Québec, a impressionné sur Never Say Never, de The Fray. Il sera le plus jeune candidat masculin de La voix cette saison. Isabelle Boulay et Pierre Lapointe ont enfoncé leur bouton rouge pour son pouvoir d’émotion, sa passion et son authenticité. Et c’est à Isabelle que Joshua a confié les rênes de sa destinée artistique.

S’exprimant essentiellement en anglais, Rebecca Noelle, 31 ans, d’Ottawa, a comblé l’unique place vacante qu’il restait dans la formation de Pierre Lapointe. Souriante, elle a propulsé ses envolées vocales avec une puissance ahurissante, une fougue, une finesse et une élégance racées.

Leur équipe déjà complète, Éric, Marc et Isabelle se sont quand même dressés sur leur banc pour admirer le talent qui se déployait dans leur dos, et Pierre Lapointe l’a désignée comme un «morceau fort» de sa «classe».

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