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Le Centre jeunesse de Laval déclare la guerre à l'exploitation sexuelle des mineurs

Exploitation sexuelle des mineurs: le Centre jeunesse de Laval part en guerre
Radio-Canada

Le Centre jeunesse de Laval s'allie aux policiers de la troisième ville en importance du Québec pour intensifier la lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs.

Un texte de Francis Labbé

« Il faut changer le vocabulaire », affirme Jean Fallon, chef du programme délinquance au Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de Laval. « On ne parle plus de proxénètes, on parle d'exploiteurs. On ne parle plus de clients, on parle d'abuseurs. »

« Il y a tout un système social qui, à quelque part, ferme les yeux sur ce phénomène-là. Les motels et certains grands hôtels, les débits de boisson en font partie », poursuit M. Fallon. « Avec la police de Laval, nous sommes passés de "collaborateurs" à "complices". »

«Nous ne visons pas un objectif, nous visons un ennemi qui s'appelle l'exploitation sexuelle.»

— Jean Fallon

Cette complicité avec le Centre jeunesse de Laval se traduit par des efforts concrets. Du côté des policiers, la répression des « clients-abuseurs » s'est fait sentir par une première arrestation de 10 personnes, en avril dernier. Une opération policière, menée sur Internet, qui aurait été la première du genre au Québec.

«Nous allons durcir le ton. Nous allons nous concentrer sur les proxénètes et à identifier les abuseurs, pour les accuser devant les tribunaux. Ce n'est pas une transaction commerciale; c'est l'abus d'une victime.» ― Serge Gaignard, assistant au directeur, Enquêtes criminelles, Service de police de Laval

Les policiers de Laval ont utilisé un article du Code criminel qui interdit notamment toute communication avec quiconque en vue d'obtenir les services sexuels d'une personne âgée de moins de 18 ans. La peine encourue s'étend de 6 mois à 10 ans. Les procédures judiciaires sont en cours.

« Ces gens-là, leurs procès sont en cours et nous suivons à la loupe les procédures judiciaires. Nous les avons arrêtés à la suite des modifications à notre Code criminel. Nous sommes en train de vérifier si nos plans d'opération et d'enquête correspondent aux paramètres juridiques. Nous sommes en train de vivre des tests », explique Serge Gaignard, assistant au directeur des Enquêtes criminelles à la police de Laval.

L'an dernier, le Centre jeunesse de Laval avait défrayé la manchette quand six jeunes filles ont fait une fugue en l'espace de quelques jours. Le tiers de ces fugues serait relié à la prostitution juvénile. Les parents de jeunes fugueuses à qui nous avons parlé sont satisfaits du changement de ton en matière d'exploitation sexuelle.

Plus de ressources à la police de Laval

« Nous allons mettre en place un plan d'action d'ici les prochains mois. Pour les victimes, nous avons un coordonnateur en poste et nous sommes en contact avec plusieurs organismes pour mieux les soutenir, dont l'IVAC [Indemnisation des victimes d'actes criminels] », explique Serge Gaignard.

« Nous allons aussi embaucher deux enquêteurs supplémentaires dans les prochaines semaines, pour lutter contre le proxénétisme et la traite humaine sur notre territoire », poursuit-il. « Nous allons également contribuer à la lutte à l'exploitation sexuelle qui doit être définie dans le Grand Montréal. »

Les policiers de Laval ont aussi été formés pour voir si une plainte pour violence conjugale, par exemple, pourrait dissimuler de l'exploitation sexuelle. Le Centre jeunesse de Laval et les policiers promettent des gestes d'éclat, dans les prochains mois, pour mieux faire passer le message.

Déjà publié sur le Huffington Post Québec:

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