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La question identitaire s'invite dans la course à la direction du NPD (VIDÉO)

Guy Caron souhaite que ce débat se fasse de façon « inclusive » et « respectueuse ».

OTTAWA – Le seul candidat québécois dans la course à la direction du NPD veut amener son parti sur le chemin de la question identitaire. Mais il souhaite que ce débat se fasse de façon « inclusive » et « respectueuse ».

Guy Caron croit que le NPD doit se pencher de nouveau sur la question du port du niqab, ce voile qui couvre tout le visage sauf les yeux pendant les cérémonies de citoyenneté. À son avis, il est temps de tenir un débat sur le sujet afin de présenter un front uni sur ce sujet lors des prochaines élections en 2019.

« Ce qu’on a vu, pendant la campagne électorale, c’était des partis qui étaient prêts à tout faire pour rendre cette question extrêmement importante et sensible. C’est un enjeu politique qui, au final, a été mal discuté et mal abordé », a-t-il fait valoir.

Le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques a soulevé l’enjeu pendant le premier débat entre les candidats du NPD à Ottawa. En point de presse, après le débat, il a expliqué que la position de son parti en 2015 n’était « pas mauvaise » mais « manquait d’empathie » envers les Québécois.

Lors de la dernière campagne électorale, le chef Thomas Mulcair avait défendu les règles en vigueur – soit que les femmes qui portent le niqab doivent s’identifier avant leur cérémonie de citoyenneté. Du même souffle, il disait comprendre pourquoi le niqab pouvait mettre certaines personnes mal à l’aise.

Le candidat à la direction Peter Julian, de la Colombie-Britannique, a fait écho aux propos de M. Mulcair. Il est d’avis que si le niqab est un symbole de « soumission », ce sont les membres du NPD qui décideront de soulever ou non cette question lors des prochains débats.

« D’une part, ça me met mal à l’aise de voir un niqab, mais d’autre part, le système judiciaire fait en sorte qu’on puisse laisser ces décisions non pas aux politiciens, mais aux juges », a lancé M. Julian, en entrevue avec le Huffington Post Québec.

«La question identitaire est une question qui touche une corde sensible chez les Québécois et les Québécoises.»

— Guy Caron

L’une de ses adversaires, la députée manitobaine Niki Ashton, a maintenu que la position du NPD sur le sujet du niqab était « presque la même que celle des libéraux, mais il fallait la communiquer d’une façon différente ».

M. Caron a maintenu que le Québec a une perspective différente du reste du pays lorsqu’il est question de religion.

« La question identitaire est une question qui touche une corde sensible chez les Québécois et les Québécoises, a indiqué Guy Caron. [En 2015], il aurait fallu démontrer plus d’empathie, démontrer que nous comprenions la situation au Québec.»

Il veut toutefois éviter des dérapages sur les questions identitaires « comme d’autres partis politiques » - sans nommer lesquels – qui « tente[nt] de faire [leurs] choux gras au point de vue de l’électorat » sur le dos des musulmans.

Un débat convivial

Ce premier débat bilingue entre les aspirants chefs du NPD s’est déroulé sans trop de flammèches. Les candidats s’entendaient pour ramener le parti vers la gauche ou encore dénoncer les ententes de libre-échange.

Le candidat Charlie Angus, un député du nord de l’Ontario, a critiqué la renégociation de l’ALENA qui s’amorce avec l’aide d’un ancien premier ministre conservateur. « J’ai été choqué d’apprendre que M. Trudeau va travailler avec Brian Mulroney pour préparer les négociations. God help Canada! » s’est-il exclamé.

Seul le sujet des pipelines, ou presque, a suscité un débat. Niki Ashton et Peter Julian ont clairement exprimé leur opposition aux projets énergétiques, alors que Guy Caron et Charlie Angus ont laissé entendre que certains pourraient être approuvés s’il y avait un meilleur processus d’approbation en place.

Des questions « éclair » plus ludiques ont bien fait rire la foule. Les candidats ont notamment été questionnés sur leur film québécois préféré, leur plat préféré ou encore leur féministe préférée.

Le ton du débat n’avait rien à voir avec ceux des 14 candidats conservateurs, selon Hans Marotte, vice-président du parti, qui font preuve de « beaucoup d’acrimonie » et alimentent les « débats malsains », dit-il.

En fait, la majorité des échanges entre les candidats du NPD étaient si polis que Romeo Saganash, le député d’Abitibi-Baie James-Nunavik-Eeyou, n’y a vu que de la camaraderie. « Ce n’était pas vraiment un débat; ça ressemblait plus à une réunion de caucus du NPD finalement! » a-t-il blagué, après l’événement.

«Je pense que les candidats veulent se distancier un peu de Thomas Mulcair.»

— Karl Bélanger

Le grand absent du débat? Le chef, Thomas Mulcair, n’a pas été mentionné une seule fois dans les 90 minutes d’échange, alors que son prédécesseur, Jack Layton, était sur les lèvres de tous les candidats.

« Je pense que les candidats veulent se distancier un peu de Thomas Mulcair, considérant le traitement qu’il a reçu au dernier congrès [à Edmonton]. On veut s’associer à Jack Layton, qui est vu un peu comme une icône au sein du parti », a expliqué Karl Bélanger, qui a été le secrétaire principal de M. Mulcair et directeur national du parti.

Les candidats croiseront le fer pour une deuxième fois le 26 mars, à Montréal, lors d’un débat organisé par l’aile jeunesse du NPD. Le nouveau chef sera officiellement connu en octobre 2017.

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