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Le groupe rock britannique Temples offre son second album «Volcano»

Le groupe rock britannique Temples offre son second album «Volcano»

Grâce à la parution de l’album Sun Structures en 2014, on a découvert Temples, une formation rock britannique composée de quatre jeunes musiciens assez doués. Cette séduisante et méticuleuse offrande inspirée des années 1960 leur a permis de livrer de nombreux concerts un peu partout sur la planète. Ils ont d’ailleurs fait quelques escales à Montréal. Temples propose maintenant Volcano, un second long jeu «plus direct» et «plus moderne», selon le chanteur, parolier et guitariste James Edward Bagshaw.

Volcano a été réalisé dans la maison du chanteur. Celui-ci habite dans un village de 300 personnes, situé non loin de Kettering, en Angleterre. Sa fiancée et lui ont déménagé à 125 kilomètres au nord de Londres, après avoir réalisé que la grande ville n’était pas l’endroit où ils voulaient vivre. «J’ai habité à Londres durant une année, mais le chant des oiseaux me manquait», de lancer en anglais Bagshaw.

«Tout comme le premier album, nous avons enregistré Volcano chez moi, durant quatre semaines. Nous préférons cette méthode à celle proposée dans plusieurs studios professionnels… C’est toujours trop court. En plus, ils ressemblent trop souvent à des bureaux. À vrai dire, je construis en ce moment un studio qui sera annexé à ma maison. Ce sera parfait pour la création du troisième album.»

Certains critiques (dans Pitchfork, notamment) ont reproché au groupe de s’être trop abreuvé à la source du rock psychédélique des années 1960 pour créer Sun Structures. Plusieurs autres, et c’est notre cas, ont justement apprécié cette musique «nostalgique» composée d’arrangements raffinés et entraînants (mentionnons les morceaux Keep In the Dark, Mesmerise et Shelter Song). Quoi qu’il en soit, le travail de Temples avait suffisamment de caractère pour plaire à des mélomanes du monde entier.

Sans trop pouvoir expliquer les motivations des membres du groupe, Bagshaw explique que ceux-ci ont voulu explorer un autre univers pour Volcano : «On ne voulait pas refaire un album qui sonnait comme Sun Structures. Techniquement, nous avons beaucoup évolué en trois ans en tant que musiciens. Je considère que nous sommes meilleurs. Ça implique notre travail en studio. Par ailleurs, nous voulions que l’album soit plus futuriste que nostalgique. Nous voulions nous détacher des années 1960. Je crois que Volcano n’appartient à aucune époque du passé («non-era»).»

Questionné quant à l’étiquette psychédélique qui semble coller au nom du groupe, le chanteur a admis qu’il s’en souciait peu. «Tout ça est une question d’impression. Les gens aiment apposer des mots et des images à l’art ou à des sensations, en général. Je n’ai rien contre l’idée que notre travail soit catalogué de psychédélique. Honnêtement, on n’y fait pas très attention. […] Faire de l’art, ça prend du temps. On ne force pas la composition et l’écriture en fonction d’un genre musical. On fait de la musique qui nous ressemble pour toutes sortes de raisons associées à nos goûts et notre parcours. On aime le rock, ça, c’est certain.»

Synthétiseurs

Bien que les claviers étaient déjà présents sur Sun Structures, leur utilisation est l’une des grandes différences sur Volcano. Dès l’ouverture du disque (avec Certainty), les nappes électroniques fabriquées à l’aide de synthétiseurs accompagnent la voix hypnotisante du chanteur. Ça change des mélodies rock plus classiques de Sun Structures. On remarque aussi le choix des drones (pas d’abus ici) et des divers bruits qui évoquent le magique ou le mystique (intro de All Join In).

«Nous avons utilisé des claviers sur Sun Structures (par exemple, les pièces Colour to Life et A Question Isn’t Answerded), indique Bagshaw. Mais, je comprends que les gens puissent avoir l’impression qu’ils ont été davantage utilisés sur le récent album. Je crois que c’est surtout lié à notre approche artistique en général. La musique de Volcano est un peu moins axée sur les guitares et la batterie. Puis, le mixage a beaucoup d’effet sur cette impression que les claviers sont très présents sur le nouvel album. Nous avons délibérément mis de l’avant les sonorités de claviers en postproduction.»

Léchée et méticuleusement réalisée, la galette Volcano est de très bonne qualité. Cela dit, l’album est moins charmant à la première écoute que Sun Structures. Avec Volcano, on doit y retourner à quelques reprises avant de s’avouer séduit. Il faut dire que Sun Structures était terriblement charmeur, à la limite du rock racoleur.

D’autre part, notons que la voix de Bagshaw est beaucoup plus maîtrisée, voire plus riche sur Volcano que sur le précédent disque. Il semble avoir poussé encore plus le côté enchanteur de son instrument vocal. Du côté de la musique, les ambiances sont belles, quoique parfois un brin sucrées (Mystery Of Pop). Malgré tout, la plupart des pièces (Open Air et Strange Or Be Forgotten) ont assez de mordant pour éviter que l’on tombe dans la mièvrerie ou la pop rock bonbon.

Volcano en show

Déjà, le spectacle entourant l’album Sun Structures était d’une surprenante efficacité (vu à Osheaga et au cabaret du Mile-End, devenu le Fairmount). Celui de Volcano devrait s’avérer une performance rock extrêmement satisfaisante pour les mélomanes, car les douze morceaux de ce nouvel album risquent de très bien se transposer sur scène.

«Nous sommes bien meilleurs à nos instruments respectifs, dit le chanteur-guitariste. Nous avons ajouté un paquet de nouveaux jouets qui nous permettent de créer beaucoup de texture et aussi des ambiances plus complexes en concert. Nous avons par exemple des nouvelles pédales, un sub-bass et des tables… J’ai aussi de nouvelles guitares. You know !?...»

Temples a déjà entamé une grosse tournée internationale. Après avoir visité de nombreuses villes d’Amérique, d’Europe et d’Asie, les gars passeront finalement à Montréal, le 4 août, dans le cadre du festival Osheaga.

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Volcano, via Fat Possum

Disponible dès maintenant en formats physique et numérique

«Le choix du titre Volcano s’explique grâce à la chanson Oh The Saviour, qui a été écrite dans la chambre d’un hôtel situé sur le mont Fuji, au Japon. Rien de très ésotérique, je promets!» - James Edward Bagsh

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