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Vous vous demandez si votre vagin est «normal»? Vous n'êtes pas seule...

Vous vous demandez si votre vagin est «normal»? Vous n'êtes pas seule...
woman looking with a magnifying glass in her panties
VladimirFLoyd via Getty Images
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Avez-vous déjà pris un miroir, écarté vos jambes et passé quelques minutes, voire des heures, à examiner vos parties intimes en vous demandant si elles étaient normales?

Rassurez-vous : vous n’êtes pas seule.

Plusieurs femmes se questionnent sur la taille de leurs petites lèvres, tandis que d’autres s’interrogent sur la couleur de leur vulve, qu’elles jugent trop foncée ou décolorée.

Mais d’où viennent ces préoccupations?

La sexologue Shannon Boodram, ainsi que deux autres femmes (dont les noms ont été modifiés pour préserver leur anonymat) se sont entretenues sur le sujet avec le Huffington Post Canada.

«Je ne crois pas qu’il y ait des vulves laides», mais je crois en revanche que certaines sont perçues comme étant moins excitantes», explique Shannon Boodram.

Sophie sait exactement à quel moment elle a commencé à se questionner sur l’apparence de ses parties génitales.

«Un de mes ex m’a déjà dit que mon vagin ressemblait à un animal qui aurait été frappé par une voiture. Je ne peux exprimer en mots à quel point cela m’a fait mal, et pourquoi cela m’a tant affectée, mais je crois que cela a atteint une partie de mon égo qui n’avait jamais été attaquée de la sorte auparavant.»

«J’ai même été jusqu’à me renseigner sur des procédures chirurgicales, en pensant que ça rendrait mon vagin plus attirant.»

Pour Kate, ses inquiétudes sont dues à un manque de repères.

«Ma principale insécurité a toujours été liée à mes lèvres. Ce n’est pas comme si on nous parlait ouvertement de la diversité de cette partie du corps dans les médias de masse. Du coup, je n’avais aucun point de comparaison.»

«Les femmes considèrent leurs parties intimes comme une source d’attraction, pas comme un endroit sacré et fondamentalement parfait. – Shannon Boodram»

«Je savais que mon vagin était différent des images que j’avais vues», poursuit-elle. «J’ai toujours trouvé que mes lèvres étaient trop longues.»

La femme, dans la vingtaine, a même admis avoir évité par le passé le sexe oral avec ses partenaires, elle qui embrasse à présent l’apparence de ses parties intimes.

«Je me suis sentie de moins en moins complexée à mesure que j’ai gagné en maturité. Toutes les parties du corps viennent en différentes formes et grosseurs. Vous ne devriez jamais avoir honte de ce que vous êtes.»

Boodram renchérit en expliquant que la taille des petites lèvres n’a aucune importance pour le partenaire sexuel.

«J’ai parlé avec plusieurs femmes et aucune ne m’a dit que la taille de leurs petites lèvres a déjà nui au plaisir de leurs partenaires, hommes ou femmes.»

Elle ajoute que bien que certains ont déjà émis des commentaires, ceux-ci étaient avant tout des observations, et non des critiques.

Mais cette obsession grandissante pour l’apparence des parties féminines doit néanmoins être surveillée de près.

L’an dernier, Teen Vogue rapportait que de plus en plus d’adolescentes demandaient de subir une labioplastie, une procédure chirurgicale visant à réduire la taille des petites lèvres.

Pour plusieurs femmes, le problème se situe plutôt au niveau de la couleur de la vulve.

Encore là, tout découle du peu d’informations véhiculées sur le sujet dans les médias et les cours d’éducation sexuelle.

«Adolescente, je pouvais passer des heures les jambes écartées devant le miroir à m’observer. Je trouvais que mon vagin était trop foncé, trop laid. Je me comparais souvent aux femmes dans les films pornos», confie Sophie.

«J’ai entendu tous les commentaires. Trop rose, trop foncée…», explique Shannon Boodram. «Je crois que tout dépend de la personne à laquelle vous vous adressez. Si celle-ci vous aime vraiment, elle vous aimera pour ce que vous êtes.»

Bien que vous n’ayez pas besoin des autres pour vous dire qu’il n’y a rien de tel qu’un vagin hideux, être rassurée par une personne de confiance est toujours bon pour l’estime de soi.

Shannon Boodram continue néanmoins de croire que les femmes et le système d’éducation devraient travailler de façon proactive pour mieux éduquer les jeunes et moins jeunes sur le sujet, et ainsi éliminer une source de stress supplémentaire qui n’a pas lieu d’être.

«Les filles ne reçoivent aucune éducation sur le clitoris dans la majorité des cas. Le système ne leur montre pas comment traiter et apprécier leur corps. Du coup, elles sont plus préoccupées par ce que les autres pensent et oublient de se demander si elles sont biens dans leur peau.»

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Cet article initialement publié par Kayla Greaves sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais.

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