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Le procès de l'ex-entraîneur de ski Bertrand Charest reporté

Le procès de l'ex-entraîneur de ski Bertrand Charest reporté
Radio-Canada

Le procès de Bertrand Charest, ex-entraîneur de l'équipe canadienne junior féminine de ski alpin accusé d'agressions sexuelles contre d'anciennes athlètes, est reporté à jeudi. Il devait initialement commencer lundi.

Près de deux ans après son arrestation, Bertrand Charest, ex-entraîneur de l'équipe canadienne junior féminine de ski alpin, souhaite changer d'avocats pour une quatrième fois. Par la suite, les premiers témoins seront appelés à son procès pour agressions sexuelles contre d'anciennes athlètes.

Un texte de Geneviève Garon

« C'est un gros dossier. On a rarement vu autant de victimes alléguées, étalées sur un aussi grand nombre d'années. »

C'est la réflexion de Me Jacky-Éric Salvant, l'un des avocats qui doivent officiellement représenter Bertrand Charest à partir de lundi. Pas moins de 57 chefs d'accusation, 12 victimes alléguées âgées de 12 à 19 ans, des crimes qui auraient été commis entre 1990 et 1998 à la station de ski Mont-Tremblant, dans les Laurentides, mais aussi en France, en Autriche, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.

Nul doute, la preuve est volumineuse et le procès prévu pour quatre semaines sera complexe.

Les premiers témoins devraient être entendus ce jeudii, au palais de justice de Saint-Jérôme. Le ministère public a l'intention d'appeler à la barre une vingtaine de personnes, dont les 12 victimes alléguées. « Nous sommes prêts à procéder », affirme la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Marie Nathalie Tremblay.

Changement d'avocats pour une quatrième fois

Les deux avocates qui ont représenté Bertrand Charest au cours des cinq derniers mois, Émilie Gagnon et Charlotte Luel, vont céder leur place à Jacky-Eric Salvant et Antonio Cabral. Les deux avocats ont fait les manchettes récemment en assurant à Gatineau la défense de Jacques Lesage, le tristement surnommé « père grand-père », reconnu coupable d'inceste. Ce sera le cinquième duo d'avocats à représenter l'accusé. Ce changement de dernière minute pourrait retarder l'audition des premiers témoins.

Me Salvant a rencontré Bertrand Charest le 11 février dernier à la prison de Bordeaux. Depuis, il dit avoir eu de la difficulté à préparer sa défense, puisque l'ex-entraîneur de ski a été transféré à la prison de Saint-Jérôme pendant quelques jours. « C'était beaucoup plus difficile de le rencontrer à Saint-Jérôme, affirme Me Salvant. Les heures de visites sont plus restreintes et il n'y a pas de vidéocomparution » pour pouvoir discuter de la stratégie à distance.

On ignore encore si l'ex-employé de Canada Alpin, âgé de 51 ans, va prendre la parole devant le juge Sylvain Lépine, de la Cour du Québec. « On n'a pas encore décidé s'il va témoigner », explique Me Salvant.

Bertrand Charest est détenu depuis deux ans

Bertrand Charest a été arrêté le 10 mars 2015. Lors de son enquête sur remise en liberté, le juge Michel Belhumeur avait rendu une décision étoffée dans laquelle il concluait que sa détention était nécessaire pour maintenir la confiance du public en l'administration de la justice et pour préserver la sécurité des victimes et des principaux témoins.

Les allégations au sujet de Bertrand Charest ont causé une commotion dans le milieu du ski de compétition au Canada.

Il a entre autres été entraîneur de l'équipe de développement féminine d'Alpine Canada Alpin (ACA), de 1996 à 1998.

À la suite de son arrestation en 2015, ACA a révélé qu'en 1998, une source l'avait avisé que M. Charest avait « possiblement eu un contact inapproprié avec une membre de l'équipe ». Après avoir été suspendu, Bertrand Charest a démissionné. La GRC aurait enquêté, mais ACA ignore la conclusion. La police n'a jamais confirmé qu'une enquête avait été ouverte à l'époque. Dans les années qui ont suivi, Bertrand Charest a recommencé à entraîner de jeunes sportifs.

Depuis son arrestation, des victimes alléguées et d'autres membres du milieu sportif ont reproché à Canada Alpin de ne pas en avoir fait assez pour protéger les athlètes.

Bertrand Charest fait face à 23 chefs d'accusation d'agression sexuelle, un chef d'agression sexuelle causant des lésions corporelles et un autre de contacts sexuels.

Il est aussi accusé de 32 chefs d'exploitation sexuelle, pour avoir été en situation d'autorité lors de contacts sexuels.

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