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Un rapport dénonce le sort des enfants dans les centres de l'immigration au Canada

Un rapport dénonce le sort des enfants dans les centres de l'immigration au Canada
A guard stands behind bars at the Adjustment Center during a media tour of California's Death Row at San Quentin State Prison in San Quentin, California December 29, 2015. America's most populous state, which has not carried out an execution in a decade, begins 2016 at a pivotal juncture, as legal developments hasten the march toward resuming executions, while opponents seek to end the death penalty at the ballot box. To match Feature CALIFORNIA-DEATH-PENALTY/ Picture taken December 29, 2015. REUTERS/Stephen Lam
Stephen Lam / Reuters
A guard stands behind bars at the Adjustment Center during a media tour of California's Death Row at San Quentin State Prison in San Quentin, California December 29, 2015. America's most populous state, which has not carried out an execution in a decade, begins 2016 at a pivotal juncture, as legal developments hasten the march toward resuming executions, while opponents seek to end the death penalty at the ballot box. To match Feature CALIFORNIA-DEATH-PENALTY/ Picture taken December 29, 2015. REUTERS/Stephen Lam

Des dizaines d'enfants ayant la citoyenneté canadienne ont été détenus dans des centres de détention de l'immigration et pourraient avoir subi des séquelles physiques et psychologiques à la suite de cette incarcération, dénonce un rapport.

Selon l'étude, les autorités canadiennes n'ont pas fait ce qu'il fallait pour que les droits fondamentaux des enfants de parents immigrants détenus par l'Agence des services frontaliers du Canada soient respectés.

À leur arrivée, des immigrants sont en effet arrêtés et détenus par les autorités si celles-ci croient qu'ils pourraient s'enfuir ou qu'ils représentent une menace contre la sécurité publique, ou encore si leur identité ne peut être établie.

Le rapport Les citoyens invisibles : des enfants canadiens enfermés dans des centres de détention de l'immigration, a été rédigé par des professeurs du département de l'Université de Toronto sur les droits des personnes dans le monde. Il est basé sur les témoignages de neuf mères détenues ou ex-détenues et ceux d'avocats, de travailleurs sociaux, de spécialistes en santé mentale et de défenseurs des droits des enfants.

Les mères interviewées y témoignent notamment des conditions de détention qui ont miné leur capacité à prendre soin de leurs enfants.

« Ces mères ont toutes exprimé une grande inquiétude quant à la détérioration de la santé de leurs enfants liée à leur détention, dit le rapport. Leurs enfants ont fait de l'insomnie, ont perdu leur appétit et leur envie de jouer et ont développé des symptômes liés à la dépression et à l'anxiété de séparation [...]. Plusieurs de ces symptômes ont persisté après qu'ils sont sortis des centres de détention. »

« Les enfants qui n'ont pas été détenus, mais qui ont été séparés de leurs parents incarcérés, ont des symptômes similaires », ajoute l'étude.

Les enfants détenus sont des nouveau-nés, des enfants en bas âge ou encore des enfants qui se rendaient à l'école, mais qui ont été « détournés de cette vie et enfermés dans des centres de détention », a affirmé la professeure de droit à l'Université de Toronto Audrey Macklin dans la préface de l'étude.

Leurs parents, en général la mère, ont dû choisir entre laisser leurs enfants aux mains des responsables de la protection des enfants ou les amener avec eux au centre de détention de l'immigration.

L'étude affirme par ailleurs qu'entre 2011 et 2015, au moins 48 enfants canadiens étaient détenus chaque année au Centre de surveillance de l'immigration à Toronto.

Les auteurs du rapport soulignent toutefois que le nombre d'enfants canadiens vivant dans des centres de détention de l'immigration est plus élevé, puisqu'ils ne possèdent que les données du Centre de surveillance de l'immigration à Toronto obtenues après des demandes d'accès à l'information.

La réputation du Canada en jeu

L'étude demande à Ottawa de trouver des lieux d'hébergement mieux appropriés pour ces immigrants, comme des logements communautaires.

La réputation du Canada à l'étranger est en jeu, préviennent les auteurs de l'étude. « Si les autorités canadiennes n'agissent pas rapidement pour mettre fin aux violations des droits humains de ces membres vulnérables de notre société, [...] le gouvernement canadien va miner notre réputation de défendeur des droits humains », écrivent-ils.

Par ailleurs, Ottawa a annoncé en août 2016 un investissement de 138 millions de dollars pour rendre « meilleur et plus équitable » le système de détention des demandeurs d'asile. Le gouvernement Trudeau a notamment dit souhaiter qu'ils côtoient moins de criminels incarcérés au cours du processus d'immigration et que le nombre d'enfants détenus diminue.

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