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Pourquoi le Canada importe-t-il encore autant de pétrole?

Pourquoi le Canada importe-t-il encore autant de pétrole?
Oil refinery at night, Burnaby, British Columbia, Canada.
Lijuan Guo Photography via Getty Images
Oil refinery at night, Burnaby, British Columbia, Canada.

Les importations de pétrole ont augmenté en 2016 pour atteindre leur plus haut niveau en quatre ans, selon l'Office national de l'énergie. Pourquoi? Est-ce que la construction du pipeline Énergie Est pourrait changer la donne? Tour d'horizon.

Un texte de Laurence Martin

L'augmentation n'est pas fulgurante, mais elle est notable.

En 2014, le Canada importait 637 000 barils de pétrole brut par jour en moyenne. En 2016, c'était 769 000 barils, soit une augmentation de près de 20 %.

Cette augmentation fait en sorte que près de la moitié du pétrole utilisé au Canada est importé.

Pour comprendre cette hausse des importations, il faut d'abord se tourner vers les pays de l'OPEP. Le prix du pétrole étranger qui était très élevé en 2014 a chuté drastiquement depuis.

«Comme le prix du pétrole étranger est plus bas, c'est moins intéressant de transporter par train du pétrole de l'ouest vers l'est du pays.» - Colette Craig, analyste financière, Office national de l'énergie

Est versus Ouest

L'autre gros problème, c'est que les sables bitumineux de l'ouest du pays sont des gisements de pétrole lourd, alors que les raffineries du Québec et du Nouveau-Brunswick raffinent surtout du pétrole léger.

D'où le besoin d'importer du brut léger des pays de l'OPEP ou des États-Unis.

Même si le projet de pipeline Énergie Est allait de l'avant, le professeur en économie de l'énergie à l'Université d'Ottawa, Jean-Thomas Bernard, n'est pas certain que la quantité d'importations baisserait au pays.

En effet, une offre plus grande de pétrole albertain dans l'est du Canada ne signifierait pas pour autant, selon lui, que les raffineries de Lévis, de Montréal et de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, voudront le transformer.

«Rien ne changera si on ne modifie pas les raffineries.» - Jean-Thomas Bernard, professeur en économie de l'énergie, Université d'Ottawa

Pour M. Bernard, il est clair qu'Énergie Est servirait surtout à desservir le marché mondial.

Les États-Unis envahissent le marché canadien

L'autre grande tendance qui est observée depuis quelques années, c'est la quantité de plus en plus grande de pétrole américain consommé au Canada.

En Ontario ou au Manitoba, par exemple, tout le pétrole importé provient des États-Unis.

Même l'Alberta et la Saskatchewan achètent un pétrole américain très léger qui leur permet de diluer leur produit lourd.

Pourquoi cet envahissement? Les États-Unis connaissent véritablement un boom de production pétrolière avec la fracturation hydraulique.

Le pétrole qui est extrait avec cette technique, après avoir injecté de l'eau dans le sol, est léger, donc attrayant sur le marché canadien.

Depuis 2015, les États-Unis peuvent exporter du pétrole brut partout dans le monde, ce qui n'était pas le cas auparavant.

La question est de savoir si la tendance va se poursuivre dans les prochaines années, maintenant que l'interdit d'exportation américain a été levé.

Continueront-ils à vouloir alimenter les marchés canadiens ou se tourneront-ils davantage vers d'autres pays?

«Ça va vraiment dépendre du marché. Les producteurs vont regarder où ils peuvent avoir les meilleurs revenus aux meilleurs coûts de transport.» - Gaétan Caron, ancien président de l'Office national de l'énergie

Déjà, entre 2015 et 2016, le Canada a légèrement diminué sa quantité de pétrole importée des États-Unis.

Le début d'une nouvelle tendance ou une simple fluctuation annuelle? À suivre.

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