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Course au Bloc québécois: de grosses pointures approchées, aucune intéressée (VIDÉO)

Course au Bloc québécois: de grosses pointures approchées, aucune intéressée

Au cours des derniers mois, des opposants à Martine Ouellet ont tenté de trouver un candidat d'envergure pour lui barrer la route. Dans les coulisses à Ottawa et à Québec, plusieurs noms ont circulé, mais aucun ne se présentera.

Un texte de Philippe-Vincent Foisy

C'est le cas du fondateur d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, de l'ex-leader étudiante Martine Desjardins et du commentateur politique Yves-François Blanchet, selon nos sources. Jean-Martin Aussant et Martine Desjardins n'ont pas voulu commenter.

« Je ne suis pas et ne serai pas candidat à la direction du Bloc, a pour sa part indiqué M. Blanchet qui collabore quotidiennement à l'émission Les Ex, sur ICI RDI. Si une ou plusieurs personnes m'ont jugé à la hauteur d'un tel défi, je le reçois comme un compliment, mais avec humilité. Je suis très heureux et utile, j'espère, comme analyste en affaires publiques. »

En coulisse, des sources nous ont affirmé qu'il est maintenant trop tard pour trouver un candidat capable d'organiser une campagne, de recruter de nouveaux militants et de remporter la course, puisque celle-ci se termine le 22 avril prochain.

Un « couronnement »

Depuis lundi 13 février, les aspirants chefs doivent compter uniquement sur les membres déjà inscrits pour signer leurs bulletins de candidature. Ils ont besoin de 1000 signatures, parmi les 25 000 militants actuels. La date limite : le 14 mars.

Pour le premier candidat annoncé, Félix Pinel, ces règles compliquent son travail.

« S'il était encore possible de recruter de nouveaux membres, cela faciliterait le travail, a indiqué cet enseignant dans une école secondaire au nord de Montréal et père de deux adolescents. Les délais font en sorte que c'est difficile quand on n'a pas d'entourage politique. »

La liste des membres sera disponible uniquement lorsque les dossiers seront déposés.

L'avocat Louis Demers, qui a manifesté son intérêt pour être candidat, croit que « les règles de la course favorisent nettement le couronnement de [Martine Ouellet] ».

Pour sa part, l'ex-chef du Bloc, Gilles Duceppe, juge que les règles actuelles « nuisent à toutes personnes qui souhaiteraient se présenter, mais qui n'a pas d'importants moyens financiers. »

L'argent, le nerf de la guerre

« J'ai l'intention de terminer mon mandat à l'Assemblée nationale », a répété Martine Ouellet, lors de sa première conférence de presse devant les médias au Parlement à Ottawa.

Des sources bloquistes ont souligné qu'il s'agit d'un avantage financier considérable, surtout que des gens au Bloc québécois ont laissé entendre, au cours des semaines précédant la course, que le parti ne pourra pas rémunérer son chef parce que leurs coffres sont vides.

Martine Ouellet continuera de toucher son salaire annuel de député, soit 90 850 $, jusqu'à l'élection québécoise en 2018. Elle obtiendra ensuite une indemnité de départ équivalant à 12 mois de salaire, soit environ 125 000 $, puisque Mme Ouellet a été ministre. Cette prime, elle n'aurait pas pu l'avoir si elle avait démissionné à mi-mandat.

Cet avantage d'environ 275 000 $, peu de candidats peuvent s'en prévaloir, déplorent des sources. Elles jugent difficile, voire impossible, que quelqu'un quitte son emploi pour devenir chef d'un parti, sans revenu pendant plus de deux ans, jusqu'aux élections fédérales de 2019.

Le directeur général du Bloc, Stevens Héroux, dément toutefois ces affirmations. Selon lui, « il y a de l'argent pour que le prochain chef touche un salaire. »

Cap sur 2017

En coulisse, des bloquistes déçus rejettent la faute sur l'échéancier trop court : une course en 2018 aurait permis à des candidats plus connus de se présenter, prétendent-ils.

Par contre, les militants en ont décidé autrement au conseil général de février 2016. Ils ont opté pour une course en 2017. Puis le 4 février dernier, ils ont majoritairement déterminé que le chef soit choisi le 22 avril prochain.

En comparaison, la course du Parti conservateur a été lancée en janvier 2016 et se conclura le 27 mai, alors que celle au NPD qui a commencé le 2 juillet se terminera le 29 octobre.

Dans le clan des pro-Ouellet, on explique qu'une course en avril permet d'éviter une éclipse médiatique à cause des élections municipales ou du congrès du Parti québécois, en septembre.

Une source qui a demandé à garder l'anonymat a indiqué que « les opposants auraient dû se concentrer pour trouver un candidat plutôt que de repousser la date de l'élection ».

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