QUÉBEC – Le gouvernement Couillard doit étendre la politique contre le harcèlement aux employés des cabinets ministériels, estime le député Simon Jolin-Barrette. Une brèche importante dans le document actuel.
«Le premier ministre a une responsabilité, avec le président du Conseil du trésor, de faire en sorte que, maintenant, la politique de harcèlement s'applique aux employés qui travaillent dans les cabinets ministériels», a lancé le porte-parole de la CAQ en matière de réforme des institutions démocratiques, vendredi matin, en marge d’un point de presse sur un tout autre sujet.
Adoptée dans en juin 2015, dans la foulée de l’expulsion de deux députés du caucus libéral à Ottawa pour inconduite sexuelle, la politique ne couvre par les employés des cabinets ministériels puisque ceux-ci relèvent de la Loi sur l’exécutif, plutôt que de la Loi sur l’Assemblée nationale.
Ainsi, une page de l’Assemblée nationale pourrait porter plainte contre le député Gerry Sklavounos pour un comportement inapproprié, tel qu’allégué dans un article du quotidien Le Devoir. Mais l’employée du cabinet ministériel de Pierre Paradis qui a porté plainte à la Sûreté du Québec pour harcèlement sexuel n’était pas couverte par la politique.
«C'est totalement inacceptable, il y a un manque de leadership de la part du gouvernement libéral là-dessus, ça devrait déjà être en vigueur, estime Simon Jolin-Barrette. Ce n'est pas pour des raisons techniques que ça ne devrait pas s'appliquer, il est temps que le gouvernement mette l'accent là-dessus.»
Si une personne peut toujours s’adresser aux autorités policières, la Politique relative à la prévention et à la gestion des situations de harcèlement au travail vise à «prévenir et à gérer les situations de harcèlement à l’Assemblée nationale», explique le document.
Il indique aux employés «le chemin pour déposer votre plainte, pour vous accompagner, pour faciliter la chose», indique Simon Jolin-Barrette.
Toutefois, le député caquiste a refusé de dire s’il est mal à l’aise à l’idée de siéger aux côtés de Gerry Sklavounos dès la semaine prochaine. Tout comme sa collègue Nathalie Roy la veille, Simon Jolin-Barrette s’en remet à Philippe Couillard. «Je pense que le premier ministre va devoir évaluer ses comportements», dit-il.
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