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Les partis d'opposition critiquent le prêt octroyé par Ottawa à Bombardier

Les partis d'opposition critiquent le prêt octroyé par Ottawa à Bombardier

L'opposition à Ottawa n'a pas tardé à critiquer la décision du gouvernement Trudeau d'accorder un prêt de 372,5 millions $ à Bombardier, les conservateurs dénonçant l'utilisation de l'argent des contribuables pour une entreprise "qui n'en avait pas besoin pour continuer", tandis que le Bloc estime que le Québec est "complètement abandonné" par le fédéral.

Le gouvernement Trudeau a annoncé, mardi soir, l'octroi d'un prêt de 372,5 millions $ à Bombardier. Au total, le tiers du montant octroyé - environ 124 millions $ - sera consacré à la CSeries et les deux tiers iront au Global 7000, construit en Ontario.

À l'entrée des caucus, mercredi, le jeune député conservateur Garnett Genuis a indiqué qu'il aurait été préférable que le gouvernement appuie un agrandissement de l'aéroport Billy-Bishop à Toronto, ce qui aurait permis de soutenir du même coup Bombardier. Les conservateurs avaient d'ailleurs déposé une motion en ce sens l'an dernier, sans succès. Son collègue québécois Gérard Deltell a un peu plus tard abondé dans le même sens.

"Si le gouvernement veut vraiment aider Bombardier, ce que l'on dit au gouvernement, c'est de baisser les taxes et les impôts pour toutes les entreprises, mais aussi, permettez à la CSeries d'atterrir à Toronto, ce qu'on ne permet pas actuellement! Quel signal curieux que l'on envoie à travers le monde entier! On est très fier de dire que c'est le meilleur avion au monde, que c'est fantastique, que c'est tout beau, mais on ne lui permet pas d'atterrir devant la ville principale du Canada", a accusé M. Deltell.

MM. Deltell et Genuis ont également rappelé que Bombardier avait déclaré dans le passé que l'aide fédérale n'était pas nécessaire pour poursuivre ses activités.

De son côté, le chef par intérim du Bloc québécois, Rhéal Fortin, a dénoncé le montant du prêt octroyé par Ottawa, qui se situe loin du milliard que demandait la compagnie québécoise.

Selon lui, le Québec est complètement laissé à lui-même comparativement aux autres provinces.

"Le commentaire le plus approprié, je pense, sur Bombardier, c'est que ça leur a pris 20 mois, au gouvernement fédéral (...), alors au bout de 20 mois, qui est la période de gestation d'un éléphant, on accouche d'une souris", a illustré M. Fortin en matinée.

Rhéal Fortin

Il a également critiqué le fait que seul le tiers du montant octroyé ira au développement de la CSeries, au Québec.

"C'est très loin du milliard américain qui était demandé pour la série C. Je comprends que la situation change, elle évolue, mais manifestement, le gouvernement fédéral n'est pas là pour appuyer l'entreprise québécoise de la même façon qu'il a appuyé, par exemple, l'automobile en Ontario, le pétrole dans l'Ouest, Muskrat Falls dans les Maritimes", a-t-il dit.

Le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, a cependant assuré, à l'entrée des caucus, que les deux tiers des emplois touchés par le prêt d'Ottawa étaient situés au Québec, puisque la recherche et le développement de même que la finition du Global 7000 sont faits à Dorval.

"Donc ces emplois sont une bonne chose pour le secteur de l'aérospatial en général, et les deux tiers des emplois seront au Québec et à Dorval", a-t-il expliqué.

Mais le chef néo-démocrate Thomas Mulcair souhaite avoir l'assurance que les emplois liés au prêt fédéral demeureront bel et bien au Canada.

"Ça a pris presque un an et demi pour avoir une entente pour prêter de l'argent. Entre-temps, il y a eu des milliers de mises à pied, c'est une préoccupation constante pour ces familles-là au Québec. Mais plus important encore, on n'a aucune indication que l'entente prévoit que les emplois devront rester au Canada. Alors la première chose que M. Trudeau doit faire, c'est de rendre publique l'entente avec Bombardier afin de laisser le public en juger", a-t-il insisté.

Le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part affirmé que son gouvernement avait discuté longuement avec le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, "qui a expliqué que l'aide dont Bombardier a besoin, c'est de ce montant-là".

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