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Harcèlement : l'Assemblée nationale refuse de dévoiler le nombre de plaintes

Harcèlement : l'Assemblée nationale refuse de dévoiler le nombre de plaintes

QUÉBEC – Les employés de l’Assemblée nationale sont-ils victimes de harcèlement psychologique ou sexuel au travail? Impossible de le savoir.

Le siège de la démocratie québécoise, qui emploie quelque 700 personnes du côté administratif et 600 du côté politique, refuse de divulguer le nombre de plaintes pour harcèlement reçues annuellement.

«[…] les renseignements concernant les plaintes en matière de harcèlement sont de nature confidentielle. Aucune information ne sera transmise par l’Assemblée», indique sa porte-parole, Noémie Cimon-Mattar, dans un courriel.

Pour justifier son refus, l’Assemblée nationale invoque la nécessité de «respecter le principe de confidentialité énoncé dans sa Politique relative à la prévention et à la gestion des situations de harcèlement au travail». «De cette manière, elle évite la divulgation de renseignements personnels et l’identification des personnes en cause», écrit Noémie Cimon-Mattar.

Adoptée en juin 2015, dans la foulée de l’expulsion de deux députés du caucus libéral à Ottawa pour inconduite sexuelle, cette politique couvre tant le harcèlement psychologique que sexuel.

La question des relations de travail à l’Assemblée nationale est revenue au cœur de l’actualité cette semaine avec le retour attendu du député Gerry Sklavounos. S’il a été blanchi des allégations d’agression sexuelle envers Alice Paquet, les médias ont rapporté ses avances insistantes auprès des employées du parlement.

Le député de Laurier-Dorion abordait «pratiquement toutes les filles», que ce soit en personne où sur les médias sociaux («même Linkedin!»), a raconté une employée libérale au Huffington Post Québec. «Il n’avait pas un type de fille en particulier», souligne-t-elle.

Plus récemment, l’ex-ministre Pierre Paradis a aussi dû quitter le caucus libéral parce qu’il fait l’objet d’une enquête policière pour harcèlement sexuel envers une employée de son cabinet.

Toutefois, la politique sur le harcèlement ne couvre pas les employés de cabinets politiques pour le moment, bien que des députés ont demandé que sa portée soit élargie.

Militante féministe, la députée solidaire Manon Massé ne se formalise pas de ce refus de dévoiler le nombre d’incidents qui surviennent annuellement. «On sait, de toute façon, que les femmes portent peu plainte pour harcèlement, souligne-t-elle, surtout dans les lieux de pouvoir comme l’Assemblée nationale.»

«L'important, c'est d'inciter les femmes à porter plainte», conclut-elle.

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