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Radios d'opinion dans les autobus: la Commission scolaire de la Capitale recule

Radios d'opinion dans les autobus: la Commission scolaire de la Capitale recule
Jeff Presnail / Alamy

Accusée de censure, la Commission scolaire de la Capitale revient sur sa décision d'interdire la diffusion des radios d'opinion dans ses autobus scolaires lors du transport des écoliers.

À la suite de l’attentat perpétré contre le Centre culturel islamique de Québec, la Commission scolaire avait envoyé une note administrative aux transporteurs scolaires afin qu’ils interdisent à leurs chauffeurs d’écouter des radios d’opinion en présence des élèves.

« Les messages qui y sont véhiculés ne sont pas appropriés pour des enfants et ne correspondent pas aux valeurs que nous voulons leur transmettre. L’autobus est le prolongement de l’école », peut-on lire dans la note dont Radio-Canada a obtenu copie.

« Nous vous demandons de prendre des mesures pour informer vos conducteurs que seuls les postes de radio musicaux sont autorisés dans les véhicules scolaires lorsqu’ils sont en présence de nos élèves. »

« C’est de la censure »

Cette directive a provoqué un tollé qui a retenti jusqu’à l’Assemblée nationale. Le député de la Coalition avenir Québec (CAQ) Éric Caire a accusé la Commission scolaire de la Capitale de s’attaquer « à des principes démocratiques fondamentaux ».

Pour moi, c’est de la censure et c’est une accusation à peine voilée envers les radios de Québec par rapport à ce qui s’est passé et ça, je trouve ça épouvantable, je trouve ça inacceptable.

- Éric Caire, député de La Peltrie, CAQ

Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a pour sa part affirmé que la « censure n’était pas la réponse appropriée ».

« Ne plus entendre ce qui se dit ne m’apparaît pas la bonne solution et dans ce cas-ci, vouloir censurer des groupes pour des raisons qui sont les leurs ne m’apparaît pas la façon de faire, a-t-il fait valoir. Si on veut combattre l’ignorance, d’abord et avant tout, il faut apprendre à se connaître. »

Trop tôt pour accuser qui que ce soit

De son côté, la députée du Parti québécois Agnès Maltais n’a pas souhaité condamner la directive de la Commission scolaire de la Capitale. Elle estime qu'il est trop tôt pour déterminer si la radio d'opinion a contribué à la montée de l'intolérance envers la communauté musulmane.

« On cherche toujours quels sont les agents de radicalisation. Ce petit gars-là [Alexandre Bissonnette] a été entraîné vers une radicalisation qui l’a amené à un geste violent et inacceptable. Donc, de notre côté, avant de pointer qui que ce soit, on préfère attendre les conclusions des enquêteurs et comprendre ce qui s’est passé », a précisé Mme Maltais.

Accueil favorable

L'imam de la mosquée de la capitale, Mohamed El Hafid, avait appuyé la décision initiale de la Commission scolaire de la Capitale. Selon M. El Hafid, certaines radios de Québec ont contribué à nourrir un climat de méfiance envers les nouveaux arrivants et les musulmans.

M. El Hafid croit qu’il est préférable que les discussions avec les élèves au sujet de l'attentat soient encadrées par des professeurs.

« Si on veut discuter du sujet, on discute du sujet, mais dans un environnement encadré et balisé », a-t-il fait valoir.

La commission scolaire se défend

La Commission scolaire de la Capitale s’est défendue mardi d’avoir interdit la diffusion des radios d’opinion. Elle a soutenu par voie de communiqué que la note administrative envoyée aux responsables du transport scolaire avait été mal interprétée.

« L’intention du secteur du transport scolaire est plutôt d’en appeler à la vigilance et au discernement des chauffeurs d’autobus afin d’éviter que des élèves soient exposés à du langage ou à des sujets parfois moins adaptés à leur jeune âge », a soutenu l’organisation.

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