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Attentat de Québec: Lisée prône un débat apaisé

Lisée prône un débat apaisé

L'attentat meurtrier à la grande mosquée de Québec fait ressortir l'importance « d'être plus apaisé dans la tenue de débats nécessaires » sur l'identité, l'immigration et l'intégration, estime Jean-François Lisée.

À son arrivée au caucus de son parti, mardi, à Montréal, le chef du Parti québécois a été bombardé de questions concernant des propos tenus lundi par des représentants de la communauté musulmane, selon lesquels les débats identitaires ont entraîné un regain de tension au Québec.

« Il est vrai qu’il y a le débat et la manière », a commenté M. Lisée, après avoir répété que des meurtriers ne doivent jamais empêcher la société de « débattre paisiblement des questions qui la préoccupent. »

Le chef péquiste convient de la nécessité de faire « preuve de prudence » dans le choix des mots utilisés dans ces débats, mais estime qu’il s’agit là d’une « responsabilité collective » des politiciens, des médias et de tous ceux qui commentent l’actualité sur les réseaux sociaux.

«Bien que ça ne doive pas nous limiter dans le sujet de nos débats, il faut avoir une attitude particulière, apaisée dans la façon d’en débattre. Ça s’applique à nous, au Parti québécois, et ça s’applique à M. Couillard, qui doit admettre que nous devons, nous pouvons tenir ces débats.» - Jean-François Lisée

« Il faut éviter […] les dérapages et de dire que si l’autre n’est pas d’accord avec nous, il est intolérant ou xénophobe », a-t-il ajouté.

M. Lisée convient que l’islamophobie existe bel et bien au Québec, mais « pas plus ici qu’ailleurs ». Il en tient pour preuve les commentaires de plusieurs représentants de la communauté musulmane, qui ont souligné au cours des dernières heures que le Québec est une société pacifique et tolérante.

« Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faille faire le procès des Québécois », affirme le chef péquiste.

Il n’en croit pas moins que le gouvernement doit adopter des « mesures robustes » pour lutter contre la discrimination et le racisme, notamment en matière d’emploi et de logement.

«Lutter contre le racisme et la discrimination chez nous, oui, c’est une nécessité. Ça existe. Mais s’autoflageller, ce n’est pas voir la réalité d’une société extraordinairement ouverte.» - Jean-François Lisée

M. Lisée déplore que certains fassent un lien direct entre le débat entourant la charte de la laïcité, qu’a défendue en vain le gouvernement Marois, et le climat délétère montré du doigt. « Je leur dis de peser leurs mots, de ne pas faire d’amalgames, d’avoir un débat apaisé, de ne pas essayer d’utiliser un attentat meurtrier pour faire des gains politiques. »

Le chef péquiste maintient par ailleurs que le Québec ne peut faire l’économie d’un débat sur l’interdiction de la burqa dans l’espace public. « Nous sommes dans une société qui valorise énormément l’égalité entre les hommes et les femmes, et cela contredit cette valeur commune », a-t-il fait valoir.

Selon lui, il « aurait été mieux pour tout le monde » de clarifier plus rapidement les questions entourant les accommodements raisonnables. « Tout ce qui traîne se salit », a-t-il commenté, en invitant le gouvernement Couillard à faire preuve de plus de volonté politique en la matière, en modifiant notamment le projet de loi 62 sur la neutralité religieuse.

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