Quand nous mangeons, le corps transforme les graisses en énergie. Mais quel est le mécanisme derrière toutes ces calories brûlées? Avec cette étude publiée le 27 janvier dans la revue Nature communications, on en sait un peu plus : des chercheurs ont découvert une hormone directement liée à ce processus.
Les biologistes du Scripps Research Institute, un centre de recherche biomédicale américain, ont voulu creuser la question du rôle de la sérotonine dans la transformation des graisses. Ce neurotransmetteur a en effet été associé à plusieurs reprises à la perte de poids, sans qu'on ne comprenne exactement le mécanisme.
Pour mieux appréhender le processus, la professeure Supriya Srinivasan et ses collègues ont fait appel à des vers souvent utilisés en tant qu'organisme modèle dans des expériences biologiques, les Caenorhabditis elegans.
Comme le rapport le site spécialisé Science Daily, les chercheurs ont voulu essayer de supprimer le lien entre la sérotonine et l'élimination des graisses. Pour ce faire, ils ont désactivé un par un plusieurs gènes, jusqu'à trouver celui qui interrompait le processus.
Ils ont fini par découvrir ce gène, qui agit sur un neuropeptide agissant lui-même comme une hormone. Cette hormone, ils l'ont baptisée FLP-7. Il s'avère qu'une version similaire à cette FLP-7 est déjà connue chez les mammifères : il s'agit des tachykinines.
Le chaînon manquant trouvé
Pour s'assurer que la FLP-7 est bien liée à la sérotonine, les chercheurs l'ont colorée à l'aide d'une protéine rouge pour suivre son circuit (c'est possible, car les vers sont transparents). Résultat, ils ont pu observer que la FLP-7 est sécrétée par les neurones lorsque le taux de sérotonine est élevé. Elle circule ensuite jusqu'à démarrer le mécanisme de brûlage des graisses dans le système digestif.
En d'autres termes, lorsque le corps reçoit comme signal la disponibilité de nourriture, le cerveau produit de la sérotonine, qui déclencherait à son tour la production de FLP-7, activant ensuite les cellules intestinales afin qu'elle commence la production d'énergie à partir de graisses.
Pour les chercheurs, des recherches plus approfondies sur la FLP-7 pourraient permettre de mieux apprendre à la réguler sans avoir les effets secondaires souvent causés par la manipulation de la sérotonine. Reste à savoir si les effets produits sur les vers pourraient être les mêmes sur l'homme. Et si c'est le cas, rien ne dit que ces manipulations pourront être destinées à la perte de poids.
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