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«Monsieur»: la tornade Phil Roy (PHOTOS)

Quand on le qualifie de «tornade», on fait allusion au dynamisme sans pause de Phil Roy, à sa joie de vivre qui, à elle seule, pourrait probablement tempérer un ou deux conflits diplomatiques.
Paméla Lajeunesse

Il déplace de l’air, Phil Roy. Déjà perçu comme «le bon chum», l’ami complètement foufou, éclaté (ou «cave», comme il le dit lui-même), qui met de la vie ou cause carrément le délire partout où il passe (vous l’avez vu aux Recette pompettes lundi dernier?), le garçon de 28 ans confirme sa réputation de tornade ambulante dans Monsieur, son très réussi premier one man show, dont la première a rempli l’Olympia de Montréal, mercredi soir.

Pas encore 30 ans, toutes ses dents, et déjà extrêmement populaire, le Phil Roy. À preuve : même Julie Snyder s’était déplacée pour applaudir ses premiers pas en solo. Rares sont les jeunots qui peuvent se vanter d’attirer d’aussi notoires visages, avec un premier spectacle de surcroît. Il faut dire qu’en trois ans, depuis SNL Québec, Roy s’est bâti un bassin de fidèles et un enviable cercle d’amis dans la colonie artistique. Mercredi, c’était le grand test pour lui, mais il ne partait pas de zéro. D’autant plus qu’un certain Réal Béland l’épaule à la mise en scène et qu’à la script-édition, l’expérimenté Sébastien Ravary (Patrick Huard, Les enfants de la télé, le Bye Bye, Les Parlementeries, etc) révise tous les textes signés par Phil lui-même.

Phil Roy dans son spectacle «Monsieur»

Quand on le qualifie de «tornade», on fait allusion au dynamisme sans pause de Phil Roy, à sa joie de vivre qui, à elle seule, pourrait probablement tempérer un ou deux conflits diplomatiques. Se disputer avec lui? Ça semble proprement impossible. À son image, Monsieur ne compte aucun temps mort. Roy y parle de lui, de sa petite histoire, en extrapolant pour tous nous rassembler autour de ses anecdotes et, effectivement, on s’y reconnaît. On le voudrait tous comme meilleur ami.

Les 25-35 ans «tripperont solide» en allant voir Monsieur. Non seulement l’énergie contagieuse de Phil Roy interpelle d’emblée cette tranche d’âge, mais aussi, ses propos regorgent de références populaires qui généreront souvenirs et éclats de rire : Les Intrépides, Do You Look Good, le Vans Warped Tour, Blink 182, les pizzas pochettes, CITE Rock Détente, les maths 436 versus le cheminement particulier et la «récup’», la Tornade aux baies des champs («C’est-tu moi, ou elle goûtait meilleur en sortant qu’en entrant?»), etc. Quand il empoigne sa guitare pour pousser quelques refrains, ce sont des titres de Green Day et d’Eminem qui sortent (son imitation de ce dernier est d’ailleurs truculente).

«Adulescent» assumé, qui salue les spectateurs en leur souhaitant «Bon show, les jeunes» dans le programme de la soirée, Phil Roy ne semble pas si éloigné de son propre secondaire. Et c’est exactement ce que son public va chercher chez lui, cette immaturité à la fois toute naturelle et désopilante.

Authentique

Les plus âgés et moins entichés seront possiblement dérangés par le ton parfois criard, qui frôle par moments l’imitation de Mike Ward. Mercredi, c’était particulièrement flagrant en ouverture. Phil Roy en met beaucoup, parsème ses récits de sacres, d’onomatopées, d’expressions exagérées et même d’extraits de chansons des Colocs, mais en même temps, on peut difficilement le lui reprocher : c’est son style.

On ne peut certainement pas l’accuser de manquer d’authenticité : avec lui, c’est what you see, is what you get. Il est le même au micro comme dans la vie. Et c’est ce qui le rend si attachant. Cette dégaine nonchalante et terre-à-terre n’entrave aucunement la qualité de son rendement, car Phil Roy a l’observation juste et le récit intéressant. On le suivrait à peu près n’importe où en l’écoutant débiter ses tranches de vie.

Si on devait retenir un numéro en particulier de sa sympathique tirade, ce serait celui de la polyvalente et ses clins d’œil aux codes de vie de la cafétéria, aux micro-ondes, aux horaires de cours, aux rideaux d’acétate. La génération Y s’en régalera.

Le tapis rouge de Phil Roy pour «Monsieur»

Phil Roy aborde aussi un voyage au Nunavik, sa jeunesse à Laval au sein d’une famille de trois garçons, son scooter, sa relation avec sa mère, son condo, l’autorité des pères, la solitude, son apnée du sommeil et son choix de métier.

Sa finale, où il expose ce qu’est un «monsieur» à ses yeux, est également tout en finesse et franchement jolie, voire inspirante, sans être dénuée de légèreté : «C’est sûr, quand tu pèses 307 livres, défoncer des portes, c’est un peu plus facile», argue celui qui vient quand même de perdre 67 livres. Et que dire de ce mot de la fin où, brandissant sa guitare, il fait chanter la foule, qui collabore à l’unisson, enthousiaste. «Tourtière d’amour», ça vous dit quelque chose? Déjà épris et à ses pieds, son parterre en quémandait encore et encore.

Phil Roy présentera Monsieur en supplémentaires à l’Olympia les 26 et 27 mai, et à la salle André-Mathieu de Laval, du 3 au 5 août.

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