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Avec ce graphique, on voit mal comment le Mexique pourra refuser de payer le mur de Donald Trump

Le Mexique peut-il vraiment refuser de payer le mur de Trump?

Le Mexique ne se laissera pas faire. Le 25 janvier, Donald Trump a signé en grande pompe le décret fixant comme objectif de "sécuriser la frontière sud des États-Unis grâce à la construction immédiate d'un mur".

Le président mexicain Enrique Peña Nieto l'a aussitôt condamné et s'est engagé à défendre les migrants mexicains. "Je regrette et condamne la décision des États-Unis de continuer la construction du mur qui depuis des années, au lieu de nous unir, nous divise" a-t-il affirmé lors d'un bref message vidéo diffusé sur son compte Twitter.

"Le Mexique ne croit pas aux murs. Je l'ai dit plusieurs fois: le Mexique ne paiera pour aucun mur" a-t-il encore réagi, devant la promesse du président américain de faire payer le mur par son voisin du sud.

"Le Mexique offre et exige le respect, comme la nation pleinement souveraine que nous sommes".

Une position légitime face à un projet vécu comme une humiliation. Mais pas forcément réaliste. Que Enrique Peña Nieto le veuille ou non, l'économie mexicaine est dépendante des États-Unis dans des proportions qui lui laissent peu de marge de manœuvre.

En un coup d'œil, ce graphique démontre l'ampleur du problème: 73% des exportations mexicaines sont parties aux États-Unis en 2014. C'est tout bonnement colossal. A titre de comparaison, le premier client de la France, l'Allemagne, représente 15% de nos exportations.

En résumé, les États-Unis peuvent mettre l'économie mexicaine à genoux sans trop d'effort, en élevant les taxes sur les secteurs clés comme l'automobile, l'énergie, l'informatique, etc. Sans parler du levier de pression représenté par le sort des migrants mexicains installés illégalement aux États-Unis.

Le Mexique "n'a pas pris la mesure de ce qui l'attend" avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, explique Gaspard Estrada, directeur exécutif de l'Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes (Opalc).

"On a l'impression que le gouvernement d'Enrique Peña Nieto n'a pas pris la mesure de ce qui l'attend dans les prochains mois. La question est grave. Le Mexique est un pays qui prélève peu d'impôt, la baisse du prix du baril a fait chuter les ressources de l'État et le gouvernement a du mal à financer la dette... Ses fondamentaux économiques commencent sérieusement à prendre l'eau", assure Gaspard Estrada.

Ce n'est pas Donald Trump qui va arranger la situation.

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