Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le bois d'œuvre doit faire partie de la renégociation de l'ALÉNA, dit Lisée

Le bois d'œuvre doit faire partie de la renégociation de l'ALÉNA, dit Lisée

QUÉBEC – Une entente sur le bois d’œuvre doit absolument être intégrée au nouvel Accord de libre-échange nord-américain que l’administration Trump souhaite conclure, affirme Jean-François Lisée.

Le chef de l’opposition officielle demande au premier ministre Philippe Couillard de dire à son homologue Justin Trudeau : «c’est sine qua non, si vous voulez rouvrir l’ALÉNA, nous, notre demande absolue, c’est la réintroduction du bois d’œuvre à l’intérieur de l’ALÉNA.»

«Parce que, lorsque le bois d’œuvre est intégré à l’ALÉNA, on n’est pas à la merci du lobby du bois américain», a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse visant à présenter son équipe Priorité PME.

Malgré des jugements de l'Organisation mondiale du commerce et du tribunal d'arbitrage de l'ALÉNA en faveur des producteurs canadiens, le lobby américain du bois estime que le bois canadien est subventionné. «À tous les trois ou quatre ans [ils] font une pression indue, poursuit Jean-François Lisée. Ils savent qu’ils vont perdre en cour, mais, pendant qu’ils font pression, ils gagnent des parts de marché. Et nous, on a perdu 20 000 emplois, la dernière fois.»

La révision de l’ALÉNA est aussi l’occasion de «retirer» le chapitre 11 qui permet aux entreprises de poursuivre les États, estime Jean-François Lisée.

Une étude du Centre canadien de politiques alternatives parue en 2015 estimait que cette mesure a coûté 150 millions$ au Canada depuis l’entrée en vigueur de l’accord en 1994. Le Canada a été la cible de 45% des poursuites intentées dans le cadre de cette entente conclue avec les États-Unis et le Mexique.

Lors de son discours de clôture du Conseil national du PQ le 15 janvier dernier, Jean-François Lisée a vanté les vertus de l’ALÉNA, notamment dans une perspective souverainiste. L’accord a rendu le Québec «beaucoup moins dépendant du Canada», a-t-il dit, en orientant la majorité des exportations de la province vers les États-Unis, plutôt que vers le reste du pays.

Un peu plus de 70% des exportations québécoises partent vers les États-Unis.

Un «tank» contre de la «tarte aux pommes»

Par ailleurs, le chef péquiste reproche au gouvernement Couillard de ne pas adopter une attitude suffisamment agressive face au protectionnisme de la nouvelle administration Trump.

«Ce que propose monsieur Couillard, sur plus de présence, plus d’accompagnement : c’est de la tarte aux pommes, lance-t-il. Alors, monsieur Trump se présente avec un tank et monsieur Couillard répond avec de la tarte aux pommes.»

Jean-François Lisée admet avoir des «craintes» quant au résultat, forcément incertain, de cette réouverture de l’ALÉNA. «Monsieur Trump se met dans une posture qui, si on ne se donne pas assez de colonne vertébrale, pourrait donner que des gains aux Américains», dit-il.

Le Canada n’est «pas en position de super force» face à son partenaire américain, reconnaît-il.

Tout comme le gouvernement Couillard, Jean-François Lisée croit que le Québec doit inciter les États et entreprises américaines qui bénéficient des exportations québécoises à faire pression sur l’administration Trump.

«Il faut aller trouver, dans le marché américain, des gens qui ont les mêmes intérêts que nous, croit-il. […] Si Lowe’s, aux États-Unis, qui vend du bois et qui veut le vendre le moins cher possible, dit ‘'écoutez, moi je veux avoir accès au bois québécois, qui est moins cher" : lui, va être entendu!»

INOLTRE SU HUFFPOST

Élection de Jean-François Lisée à la tête du PQ

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.