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Le Canada doit établir ses priorités en vue de la réouverture de l'ALENA, dit Jean Charest

Le Canada doit établir ses priorités en vue de la réouverture de l'ALENA, dit Jean Charest

Au moment où Ottawa se prépare à rouvrir l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) à la demande de l'administration Trump, Justin Trudeau doit établir ses priorités de négociations et établir quelle place occuperont les provinces lors des pourparlers, estime l'ex-premier ministre québécois Jean Charest.

En entrevue à Radio-Canada, celui qui a suivi de près les échanges concernant le Québec dans l’Accord économique et commercial global (AECG), entre le Canada et l’Union européenne, affirme qu’un des principaux enjeux est de savoir quelles seront les demandes du Canada.

Il y a des choses que nous voulons améliorer. Par exemple, le Canada pourrait très bien être en demande dans le domaine de l’énergie pour que celui-ci soit plus ouvert, qu’on parle d’hydrocarbures ou d’hydroélectricité.

- Jean Charest, ex-premier ministre du Québec

Jean Charest estime que des fabricants de pièces automobiles, comme l’entreprise ontarienne Magna International, suivront les discussions de près. « Le gouvernement a dû les consulter sur ce qui sera la position canadienne. »

Lors de la campagne électorale à la présidence des États-Unis, Donald Trump a beaucoup insisté sur les secteurs automobile et manufacturier, rappelle Jean Charest.

« Il veut plus de retombées économiques pour son pays, ce qui est légitime. Sauf que nous vivons dans une économie très intégrée. Une automobile assemblée aux États-Unis compte des pièces qui viennent à la fois du Canada et du Mexique », souligne l’ancien chef du Parti libéral du Québec (PLQ).

Jean Charest s’attend à ce que le gouvernement des États-Unis relève le pourcentage de pièces d’une automobile fabriquée aux États-Unis afin que celle-ci puisse être vendue sans tarification douanière.

Un contexte qui n’est pas idéal

L’ex-premier ministre du Québec exprime toutefois des craintes à l’égard des intentions du président des États-Unis, puisqu'il entreprend des négociations dans une perspective d’en obtenir plus pour son pays tout en en laissant moins aux autres, ce qui n’est pas idéal, dit-il.

«Dans une bonne négociation, les deux parties en tirent des bénéfices.» – Jean Charest

Le gouvernement fédéral doit rapidement mettre les provinces dans le coup, ajoute M. Charest, parce que la plupart des enjeux de négociation sont de compétence provinciale, comme la Buy American Act ou les questions relatives à l’accès aux marchés publics.

Jean Charest redoute également l’imprévisibilité de Donald Trump. « On ne sait pas où il s’en va. Le Canada n’est pas visé [par sa démarche]. Le Mexique l’est. On ne veut pas que le Canada devienne un dommage collatéral », craint-il.

Deux possibilités s’offrent aux États-Unis, dit M. Charest : envoyer un avis formel qui annule l’ALENA et demande sa renégociation, ou faire parvenir une lettre d’intention plus générale invitant le Mexique et le Canada à renégocier.

« Nous nous attendons à la deuxième option », conclut-il.

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