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Commission d'enquête sur les sources journalistiques: le procureur en chef, Me Bernard Amyot, démissionne

Commission d'enquête sur les sources journalistiques: le procureur en chef, Me Bernard Amyot, démissionne

QUÉBEC – Le procureur en chef de la commission d'enquête sur les sources journalistiques, Me Bernard Amyot, a annoncé sa démission lundi après-midi après que des écrits où il dénigrait le travail du journaliste Patrick Lagacé et de divers médias aient refaits surface.

«Certains doutes ont été soulevés à mon sujet et, même si ces doutes n’ont aucun fondement juridique, je prends la décision de me retirer de mes fonctions de procureur en chef. Je souhaite, par cette décision, éviter que ma participation à la Commission puisse mettre en doute, de quelque façon que ce soit, l’intégrité de ses travaux», écrit Me Bernard Amyot dans un communiqué de presse.

C’est la procureure en chef adjointe de la commission, Me Lucie Joncas, qui assurera le rôle de procureure en chef.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec avait demandé, plus tôt lundi, le retrait de Me Bernard Amyot en raison d’écrits passés où il critique le travail du chroniqueur Patrick Lagacé, au cœur des incidents qui seront étudiés par la Commission d'enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques, dirigée par le juge Jacques Chamberland.

«La FPJQ estime qu'il n'y a d'autre option que de remplacer le procureur en chef, l'avocat le plus haut placé de la commission, qui doit faire preuve d'impartialité et agir dans l'intérêt du public, écrivait-elle dans un communiqué de presse. Dans ses lettres ouvertes, Me Amyot semble vouloir régler ses comptes avec la presse et manifeste un biais à l'encontre de ceux qui ont été les victimes d'espionnage par les corps policiers.»

L’organisme voué à la défense des intérêts des journalistes ajoutait : «Le public québécois doit être persuadé du plus haut niveau de crédibilité et d'impartialité de la part de ceux qui siègent en son nom à cette commission dont le mandat, faut-il le rappeler, est d'enquêter sur les pratiques policières à l'endroit de journalistes, pratiques qui ont mis en péril notre démocratie.»

Dans un texte intitulé «Le poids du mépris», paru en 2008, dans le journal The Métropolitain, Bernard Amyot reproche à Patrick Lagacé ses propos sur Stéphane Dion, alors que celui-ci venait de démissionner de son poste de chef du Parti libéral du Canada.

«Lagacé, qui n’est ni journaliste ni analyste, s’arroge tout de même le droit de faire la morale à tout le monde, sans toutefois qu’il daigne s’imposer à lui-même, d’une manière mesurée et rationnelle, la rigueur nécessaire au débat d’idées», écrivait Bernard Amyot.

«Couvert de son titre de ‘’chroniqueur’’ d’un important journal quotidien, poursuit-il, Lagacé s’offre donc le loisir de livrer des jugements qui lui sont purement personnels, sachant qu’il jouit pour ce faire d’une complète impunité : il n’a en effet aucun compte à rendre à qui que ce soit, puisque personne n’exige de lui que ses propos s’élèvent plus haut que les clichés les plus éculés.»

Dans un autre texte paru sur le site Web de Droit-Inc, une publication spécialisée pour le monde juridique, Bernard Amyot décochait une flèche envers les médias au cours du printemps érable en 2012. Il reprochait alors au Barreau du Québec d’avoir affirmé que les associations étudiantes étaient démocratiques. «Moins de trente minutes après l'émission de votre communiqué de presse, vous êtes déjà la risée des médias qui se demandent par ailleurs, pour une fois avec raison, où vous vous cachiez depuis trois mois...», écrivait-il.

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