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Le nombre de fugues en chute libre au Centre jeunesse de Laval

Le nombre de fugues en chute libre au Centre jeunesse de Laval

QUÉBEC – Sous les projecteurs l’an dernier en raison de nombreuses fugues, le Centre jeunesse de Laval a vu le nombre de sorties non autorisées chuter de moitié depuis que l’établissement «barre» les portes.

Le centre a fait l’objet de 362 sorties non autorisées au cours des huit premiers mois de l’année 2016 (comptabilisées d’avril à mars), contre 1004 fugues sur l’ensemble de l’année précédente. C’est une diminution de moitié sur une période équivalente.

  • 2012-2013 : 683 fugues
  • 2013-2014 : 649 fugues
  • 2014-2015 : 889 fugues
  • 2015-2016 : 1004 fugues
  • 2016-2017 : 362 fugues (1er avril 2016 au 10 décembre 2016)

Dans la majorité des cas, il s’agit de jeunes qui excèdent leur délai de sortie autorisée et reviennent en moins de 24 heures, souligne le Centre jeunesse.

L’an dernier, les fugues d’au moins cinq jeunes filles, possiblement pour aller rejoindre des réseaux de prostitution juvénile, avaient forcé le gouvernement Couillard à mandater un vérificateur spécial pour faire rapport sur la situation.

Ce dernier a conclu qu’il serait faux de prétendre que le Centre jeunesse de Laval est «une passoire» et que le nombre de fugues était en hausse dans l’ensemble de la province.

Le centre a depuis resserré l’encadrement des sorties et le gouvernement Couillard a mis sur pied un programme de Prévention jeunesse pour lutter contre l’exploitation sexuelle des jeunes déployé dans cinq régions, dont Laval.

Gérer les crises en amont

«Oui, les choses se sont beaucoup améliorées depuis un an», reconnaît la directrice, programme jeunesse, du CISSS Laval, Julie Vaillancourt.

D’une part, le centre a resserré l’accès aux sorties, sans «barrer les portes», à proprement parler. La Loi sur la protection de la jeunesse interdit de barrer les portes des centres jeunesse, sauf pour les jeunes qui sont en encadrement intensif. «Ce ne sont pas des milieux carcéraux», souligne Julie Vaillancourt.

Le centre a plutôt mis en place un système où le jeune doit obtenir un «passeport» afin de se faire ouvrir la porte. «S’il y a une situation de crise, c’est là où ça nous permet de la désamorcer» et ainsi éviter les fugues impulsives.

Depuis que l’établissement a resserré le contrôle des portes, la proportion de fugues faites directement à partir du centre, plutôt que lors d’une sortie autorisée, a chuté de 40% à 14%.

Mais le Centre jeunesse de Laval a surtout révisé les plans de sortie, en amont, afin de détecter les jeunes à risque. «Ça permet d’évaluer, avec plus de précision, les risques de fugues et les facteurs de vulnérabilité chez les jeunes», explique Julie Vaillancourt.

Exploitation sexuelle

La nouvelle procédure n’empêche toutefois pas certaines jeunes femmes de fuguer. En juin dernier, au moins trois adolescentes âgées entre 14 et 16 ans ont pris la poudre d’escampette, juste à temps pour le Grand Prix de Montréal, un événement qui attire de nombreux «touristes sexuels». Elles sont depuis retournées au centre.

En octobre dernier, c’était au tour d’une adolescente de faire la manchette après avoir pris la clé des champs. La jeune femme aurait des fréquentations dans le milieu de la prostitution juvénile.

D’ailleurs, le programme Prévention jeunesse, annoncé en février dernier par le gouvernement Couillard pour lutter contre l’exploitation sexuelle des jeunes fugueuses, notamment, n’a pas encore été mis en place. «Le projet va démarrer de façon beaucoup plus concrète dans les prochains mois», confie Julie Vaillancourt.

Il permettra une plus grande coordination entre les intervenants du centre, le Service de police de la Ville de Laval et le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels afin de sensibiliser les jeunes filles et les clients potentiels.

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